Nouvel ordre économique  
29.06.2013
L'enjeu de la cotisation et pour le salaire a vis . (Bernard Friot)
source: www.reseau-salariat.info

Introduction
Il y a aujourd'hui en France environ 15 millions de retraités. Ils liquident leur pension en moyenne à 61,5 ans. Les pensions représentent autour de 13% du Produit Intérieur Brut (PIB), soit environ 250 milliards. La pension moyenne des hommes est de 1600 euros mensuels, celle des femmes (réversion comprise) de 1100 euros, avec de grandes disparités internes. Ainsi, si la quasi totalité des retraités relève bien du régime de la sécurité sociale ou de la retraite des fonctionnaires, près de 50% des nouveaux retraités, souvent parce qu'ils ont gagné le SMIC toute leur vie, touchent le minimum contributif (environ 680 euros pour la retraite de base + majoration et régimes complémentaires, avec un plafond de 90% du SMIC net) ou le minimum garanti pour les fonctionnaires (1130 euros mensuels). Environ 600 000 personnes enfin, relèvent du minimum vieillesse, soit 750 euros mensuels, car ils n'ont pas « cotisé ».

Pour réseau salariat l'enjeu de la retraite va très au-delà d'une simple question d'équilibre comptable. Revendiquer 55 ans comme âge politique[1] de la retraite, c'est affirmer la retraite comme un nouveau départ dans une forme de travail qui remet en cause radicalement la définition dominante de travail qui voudrait que seul le travail en emploi soit générateur de valeur économique. Oui, à 55 ans on est en pleine forme ! Il ne s'agit donc pas d'entrer dans une période seulement consacrée au loisir ou au repos bien mérité, après une longue carrière de travail épuisant, il s'agit au contraire d'inventer et d'expérimenter une nouvelle vie alternant évidemment loisir et repos mais aussi travail libéré de l'emploi. On ne se retire pas du travail parce qu'on n'en serait plus capable, la retraite n'est pas la fin du travail, c'est la fin de l'emploi ! Car l'emploi - ou le marché du travail - nous aliène, à travers les cadences qu'impose le capital, la division du travail qui réduit notre faculté créative, l'absence de maîtrise des tenants et aboutissants de notre oeuvre.
La nième réforme de la retraite est l'occasion d'affirmer une autre convention de valeur en reconnaissant le succès de la retraite financée par la cotisation, d'affirmer que loin d'être un problème, la retraite nous montre la solution : il est possible d'attribuer une qualification et un salaire à vie financé par la cotisation sociale, à chacun de nous qui, dès lors, pourrons produire de la valeur économique (travailler) sans recours à l'emploi, ni aux prêteurs ou aux marchés financiers.
Le PIB, son partage et son origine
Le PIB représente la valeur économique créée chaque année. En 2011 il était de 1997 MdsEUR. Cette valeur est partagée dans un premier temps entre salaires directs, cotisations sociales et profits (dont une partie est distribuée aux ménages et l'autre conservée dans les entreprises). Ensuite des impôts sont prélevés sur chacune de ces masses. Pour Réseau Salariat, impôts et cotisations sont appelés abusivement « dépenses publiques ». La valeur qu'ils représentent est PRODUITE hors de l'emploi. Elle S'AJOUTE à celle produite dans l'emploi et AUGMENTE le PIB d'autant.

Le flux des impôts et cotisations qui va du secteur marchand (et y retourne lors de l'achat de marchandises) vers le secteur non marchand n'est pas un flux de valeur mais de monnaie.
Réseau salariat propose d'étendre le droit à retraite financé par la cotisation sociale (ou la retraite des fonctionnaires) à toute personne dès 55 ans, avec une moyenne à hauteur de 1600 euros (pension moyenne des hommes actuellement) et un minimum égal au SMIC. Cela concerne environ 20 millions de personnes et une masse d'environ 400 milliards d'euros par an (20% du PIB actuel), au lieu des 250 milliards aujourd'hui.
Cela va évidemment totalement à rebours des choix opérés par les réformateurs depuis la fin des années 70. Ils ont réduit les droits à retraite par le gel du taux de cotisation vieillesse au régime général depuis 1979 et, en conséquence, en jouant sur les « paramètres » du système :
recul de l'âge légal de départ et durée allongée de cotisation requise pour un taux plein,
niveau de la pension diminué (notamment par l'indexation sur les prix plutôt que sur les salaires à partir de 1986),
proportion plus grande de retraités concernés par les minima (minimum contributif, minimum garanti des fonctionnaires, minimum vieillesse - ASPA).
Les arguments présidant aux réformes s'appuient toujours sur une série d'affirmations et de représentations contestables pour aboutir à des impasses. Examinons-les avant de détailler les propositions de Réseau Salariat. Cela permettra de créer une sécurité social du logement, un sécurité social du transport, la gratuité intégrale de la culture ainsi qu'une sécurité social des matières première...
Tout cela sera décidé par la Collectivité de la Nation (le Peuple souverain) et non par "le Marché" ou "l'Etat"...



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