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| Messages et articles de chloé
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| Rien à voir avec Cosmicomics qui est hors compétition.
Extraits:
"Les méduses transparentes affleuraient à la surface de la mer, elles vibraient un peu, et prenaient leur vol vers la lune en ondulant. La petite Xlthlx s'amusait à les attraper en l'air, mais ce n'était pas facile. Une fois qu'elle tentait d'en saisir une avec ses petits bras, elle fit un petit saut et elle se trouva en suspension à son tour. Maigre comme elle l'était, il lui manquait un peu de poids pour que la gravité, l'emportant sur l'attraction lunaire, la ramenât sur Terre. Aussitôt elle prit peur, elle pleura, puis elle se mit à rire, puis à jouer en attrapant au vol les crustacés et les petits poissons, en portant à la bouche quelques-uns et les mordillant. Nous voguions de manière à rester derrière elle : la Lune s'en allait en suivant son ellipse, et traînant derrière elle cet essaim de faune marine à travers le ciel, et une ribambelle de longues algues qui faisaient des vagues, et la fillette se trouvait donc au beau milieu de tout ça, en suspension. Elle avait deux jolies tresses, Xlthlx, dont il semblait qu'elles volaient pour leur compte, toutes tendues vers la Lune ; mais en même temps elle lançait des ruades, elle frappait l'air de ses tibias, comme si elle avait voulu combattre ce mouvement qui l'entraînait, et ses chaussettes - elle avait perdu ses sandales en s'envolant - ses chaussettes lui sortaient des pieds, et elles pendaient, attirées par la force de la Terre. Nous, sur l'échelle, nous cherchions à les empoigner."
..*..
"Ainsi, voilà comme était contesté l'interstice entre la Terre et la Lune, par les influx contraires qui s'y équilibraient. Mais je dirai davantage : tout corps qui, du satellite, descendait sur la Terre, demeurait quelque temps encore tout chargé de la force lunaire, et il se refusait à l'attraction de notre monde. Et moi-même, comme n'importe quoi qui fût grand et gros, à chaque fois que j'avais été là-haut, je tardais à me réhabituer au dessus et au dessous de la Terre, et mes compagnons devaient m'attraper par les bras et me retenir de force, tous attachés en grappe dans la barque qui se balançait, tandis que moi avec la tête en bas je continuais à allonger mes jambes vers le ciel."
..*..
"Vraiment, il y avait quelque chose d'insolite cette nuit-là. La surface de la mer, quoique tendue comme toujours quand c'était la pleine Lune, et même pour un peu arquée vers le ciel, semblait maintenant, pourtant, détendue et molle, comme si l'aimant de la Lune avait cessé d'exercer toute sa force. Et puis, on aurait dit de la lumière que ce n'était pas celle des autres pleines Lunes, il y avait comme un épaississement des ténèbres nocturnes. Et les compagnons eux-mêmes, qui étaient là-haut, durent se rendre compte que quelque chose était en train d'arriver, puisqu'ils levèrent vers nous des yeux épouvantés. Et de leurs bouches, et des nôtres, au même moment jaillit un cri : « La Lune s'en va ! »"
Efface mon post sur Eluard si tu veux.
Je préfère de loin Aragon:
"Je vais te dire un grand secret : ferme les portes. Il est plus facile de mourir que d'aimer. C'est pourquoi je me donne le mal de vivre, mon amour.
Les Yeux d'Elsa (1942)
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