Messages et articles de Morpheus
 

06.04.2012 - 16h58   

Pas d'accord.

Le "respect" accordé à un individu parce qu'il fait peur n'est pas du respect, mais de la soumission par la crainte.

Le mot respect, précisément, est dévoyé par les individus dominateurs qui usent de l'intimidation pour imposer leur pouvoir sur les autres.

Le pire est de voir alors le termes utilisé par des jeunes de bandes de rue qui, en manque de reconnaissance, en appèlent au "respect" par la menace.

La SOUMISSION PAR LA CRAINTE n'est donc pas du respect, mais le dévoiement (détournement) du mot "respect" par des intimidateurs.

Il y a d'ailleurs une ancienne devise latine qui résume bien cet état d'esprit et qui se traduit par :

" Qu'ils me haïssent, pourvu qu'ils me craignent "

Cela étant, signefurax, voici un cas remarquable, exemplaire, de novlangue, puisque toi-même en arrive à rejeter le mot "respect" au profit du terme "estime", en te basant, non sur le sens véritable du mot, mais sur l'usage dévoyé de celui-ci.

Comme dans cette vidéo (http://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/pourquoi-je-ne-vote-pas-3459), la confusion règne et on désigne le problème par le terme qui est la solution au problème (dans la vidéo, le mot est "démocratie" : le type critique la démocratie, mais sent confusément que ce qu'il critique n'est pas vraiment la démocratie, mais comme il n'a qu'une intuition de ce que c'est la démocratie, il est dans la confusion).

02.04.2012 - 13h50   

@ xo & Kaliyuga

Oui, xo, tu parles de la Tour de Babel, et c'est amusant car c'est justement le titre d'un article qui aborde ce sujet et que j'ai publié sur Agoravox (http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-syndrome-de-babel-10630). Ma démarche, ici, est en quelque sorte un prolongement de cet article.

Voici les passages clefs de cet article.

Le logos désigne l'intelligence, plus précisément la faculté de discernement, en ce sens que c'est en nommant les phénomènes que l'être humain acquiert la connaissance rationnelle. Discerner, dont l'étymologie ramène au verbe cribler, c'est littéralement "séparer", "choisir", "décider", "juger" (d'où l'expression "passer au crible"). Ainsi, le langage devint-il l'instrument de l'intelligence humaine, le principal outil de communication, mais également celui par lequel s'exerce notre capacité à interpréter le monde manifesté.

Sans l'histoire des mots, sans la subtilité des concepts symboliques qu'ils représentent, nous nous trouvons dans la situation allégorique illustrée par le récit biblique de la Tour de Babel, avec cette subtilité que, bien qu'utilisant (apparemment) la même langue, les mêmes termes, les mêmes mots, nous ne leur attribuons pas toujours la même signification ou la même portée, et nous ignorons trop souvent leur signification première. Sans cette histoire des mots, sans connaître les raisons contextuelles de leur origine et de leur évolution au fil du temps, des époques, des cultures et des lieux, nous sommes dans l'incapacité, lorsque nous cherchons à comprendre un phénomène, de remonter à la cause des causes, de remonter à la racine. Nous nous trouvons alors condamnés à n'analyser que le feuillage de l'arbre phénoménal. N'embrassant que la surface des choses, nous ne percevons que leur apparence, et notre compréhension se trouve tronquée par l'illusion des formes.

Nous voici donc devant un fabuleux paradoxe ! D'un côté, le langage apparait indissociable de notre faculté de discernement, de l'autre il semble ne pas être un bon outil pour exprimer notre intelligence. Pour comprendre ce paradoxe, il est nécessaire de prendre en compte un autre élément caractéristique de l'Homme. Une chose importante à comprendre au sujet de la communication par le langage, c'est que celui-ci fait d'abord appel, en première instance, à la portée affective que nous lui attribuons, plutôt qu'à son sens académique. Nous recevons d'abord les mots sur le registre émotionnel, et celui-ci, si nous ne prenons pas garde, étouffe notre faculté de discernement et nous empêche de réfléchir, de penser, d'interpréter et de comprendre. Au lieu de décrypter un message (écrit ou oral), à l'aide de nos connaissances académiques, rationnelles, analytiques, nous laissons nos émotions traduire celui-ci, de sorte que nous réagissons aux impulsions affectives qu'éveillent en nous les mots. C'est ce premier piège que nous devons contourner lorsque nous voulons progresser dans un échange, un débat ou dans nos réflexions.

La méthode sur laquelle repose chacune de mes démarches intellectuelles est de chercher à remonter à la racine des choses, de rechercher la cause des causes du sujet traité*. Or, cette démarche est, à proprement parler, une démarche radicale[1]. Ce mot recèle de façon exemplaire une importante connotation affective, notoirement péjorative. L'étiquette de "radical" apposée sur votre personne fait de vous une personne suspecte, possiblement dangereuse et dont l'opinion doit être prise avec réserve, si ce n'est rejetée sans autre forme de procès. Les radicaux sont aisément assimilés aux extrémistes, aux fondamentalistes, et on leur attribue volontiers, par raccourcis, une attitude dogmatique. Ce raccourci sémantique, jouant volontairement sur l'affection plutôt que sur le sens véritable du terme et de la démarche qu'il implique, écarte d'emblée des débats toute démarche intellectuelle voulant approcher l'Ousia, l'essence des choses.

Si je vous dis "anarchie", à quoi pensez-vous immédiatement ? Désordre, chaos, situation politique et sociale hors de contrôle. Au vrai, la définition de l'anarchie qui nous est donnée 99 fois sur 100 est celle-là. Elle entraîne inévitablement une réaction de rejet de l'anarchie, considérée comme socialement inadaptée, voir contraire à l'intérêt général : l'anarchie est donc, sans plus de réflexion, évacuée des débats et alternatives possibles. En effet, si la civilisation repose sur l'organisation sociale, une idéologie qui prône le désordre est inévitablement disqualifiée. Logique.

Sauf que la situation de désordre social, de désorganisation et de chaos n'est pas l'anarchie, mais bien l'anomie ! Hein ? L' "anomie" ? Qu'est-ce que c'est que ce mot ? Jamais entendu parler ! Vérifions donc par nous-mêmes dans un dictionnaire :

Anomie : absence de normes ou d'organisation stable ; désarroi qui en résulte chez l'individu.

Bon. Oui, mais - dirons encore certains - "anarchie est un synonyme d'anomie". Et bien, non : l'unique synonyme d'anomie est ... autonomie !

Mais alors, que désigne l'anarchie ? Au propre, l'anarchie désigne "la situation d’une société où il n'existe pas de chef, pas d'autorité unique. Il peut exister une organisation, un pouvoir politique ou même plusieurs, mais pas de domination unique ayant un caractère coercitif. L’anarchie peut, étymologiquement, également être expliquée comme le refus de tout principe premier, de toute cause première, et comme revendication de la multiplicité face à l’unicité."

Une définition qui - évacuée de toute association trompeuse - ne peut qu'interpeller un démocrate sincère, tant elle coïncide avec celle de démocratie : "régime politique dans lequel le peuple est souverain", ou "pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple". En effet, dans un régime politique où le peuple (l'ensemble des citoyens) est souverain, il ne devrait, en toute logique, pas y avoir d'autorité, de domination unique à caractère coercitif. Considérée sous cet angle, il apparaît que l'anarchie devrait en toute logique être étroitement associée à la démocratie. Or - curieusement ? - il n'en est rien. C'est même tout le contraire.

Par une terrible manipulation, nous en sommes venus à croire, mordicus, que du simple fait, primo de ne pas vivre sous un régime dictatorial et secundo, élire des représentants au suffrage universel, nous étions de facto dans un régime démocratique. Nous sommes convaincus que Suffrage Universel et Constitution (soi-disant démocratique) sont le Saint Graal et l'épée Excalibur de la démocratie et de la liberté. Si quiconque osait affirmer le contraire, il serait pris pour un fou.

« Quand un tissu de mensonges bien emballé a été vendu progressivement aux masses pendant des générations, la vérité paraîtra complètement absurde et son représentant un fou furieux. » – Dresde James.

Pour ce qu'il en est de la Constitution, cela peut se discuter : disons que tout dépendra de ce qui est écrit dans la Constitution, ce qui va forcément dépendre de qui la rédigera. Par contre, pour le suffrage universel, je suis au regret de dire qu'il consacre l'antithèse de la démocratie ! Par définition, l'élection mène, invariablement et inéluctablement, à l'oligarchie, comme le démontre avec brio Étienne Chouard. Qu'il suffise de dire ceci : l'acte d'élire un individu choisi parmi un tout petit nombre de candidats (que l'on a sélectionnés pour nous), entraîne que nous choisissions, en toute logique, celui que nous considérons comme le meilleur pour représenter nos intérêts. Or, choisir "le meilleur" équivaut à choisir une "élite", ce qui correspond très exactement à donner le pouvoir du peuple à une aristocratie, puisque "aristocratie" (de Aristos, "les meilleurs" et Kratos, "le pouvoir") signifie "forme de gouvernement où le pouvoir est détenu par une élite". Et toutes les aristocraties aboutissent invariablement à l'oligarchie, qui est le contraire de la démocratie (la dictature ou la tyrannie, n'étant qu'une forme plus autoritaire et repoussante de l'oligarchie).

Nous ne voyons même pas la chose la plus évidente : ce que l'on nous propose, ce n'est pas de choisir des "représentants" (avez-vous jamais été consulté, sérieusement, par un quelconque "représentant" afin de déterminer la politique à mener ? ...), mais bien de choisir nos maîtres ! Lorsque nous confions tous nos pouvoirs (y compris les contre-pouvoir) à de prétendus représentants, il est évident que nous n'avons plus aucun pouvoir. Dès lors, nous consacrons notre absolue impuissance politique, et l'impuissance absolue du peuple à décider de son sort.

Et nous appelons cela "démocratie" !

Comme le dit très bien Étienne Chouard, « Ils nous ont volé le mot démocratie ! Nous ne parvenons plus à formuler la solution, car le problème (notre impuissance face au système de gouvernement représentatif) a pris le nom de la solution (la démocratie). »

"Choisir" est la définition étymologique du verbe Elire. L'Homme, dans son orgueil sans limite, se croyant sage et instruit, s'imagine que le choix c'est la liberté, et que la liberté c'est le pouvoir. Le Mérovingien[2] dit : « Faux ! Il n'y a pas de choix. Le choix est une illusion créée pour séparer ceux qui ont le pouvoir de ceux qui ne l'ont pas. La causalité. Voilà la seule vérité. Cause et effet. » En d'autres termes, ceux qui ont le pouvoir créent les circonstances illusoires du choix afin de faire croire à ceux qui n'ont pas le pouvoir qu'ils peuvent faire librement les choix qui les concernent, ainsi, ceux qui n'ont pas le pouvoir, préoccupés par les faux dilemmes et les faux choix qui leur sont soumis, ne s'intéressent-ils pas au fait qu'ils sont en réalité les esclaves du système ; ils se contentent de croire en leur libre-arbitre et de se satisfaire de leur illusoire liberté ; ils se croient maîtres de leur destin, mais ils ne sont que les jouets d'une vaste mascarade.

Si nous maîtrisions le logos, nous saurions tout cela, et nous serions, collectivement et individuellement, moins vulnérables aux tromperies universelles. La seule issue pour sortir de cette impasse, la seule solution pour écarter les mâchoires de la tenaille qui nous emprisonne, pour sortir (sic) de ce piège, serait la plus inattendue, la plus improbable, la plus surprenante des formules : renoncer aux (faux) choix et... nous en remettre au sort.

« Alors, les Hommes consultèrent leur dictionnaire étymologique et virent : Sort, famille du latin sors, sortis "petite tablette de bois servant à tirer au sort", d'où "décision du sort", "destinée" ; d'où consors, -sortis "qui partagent le même sort". »



* Cette recherche de "la cause des causes" est mise en exergue par le médecin de l'antiquité Hippocrate.

01.04.2012 - 13h34   
Manuel de contre-novlangue


Je souhaiterais lancer un atelier participatif afin d'élaborer un "Manuel antinovlangue", c'est-à-dire un manuel qui rendrait aux mots leur sens véritable afin de nous outiller intellectuellement contre les faussaires de l'Histoire, de la politique et de la propagande.

Je pense bien sûr à des mots essentiels, comme démocratie, oligarchie, aristocratie, anarchie, constitution, élection, suffrage (universel), économie, ressource, renouvelable, durable, etc.

Si je devais commencer par un mot, je commencerais nécessairement par le mot "démocratie". Ma source principale serait le formidable travail d'Étienne Chouard sur cette question.

Qui serait intéressé de participer à ce travail de recherche et d'éclairage ?


01.04.2012 - 10h42   

1. le lien "vidéo".

- On y entend un type faire ni plus ni moins qu'un training d'entreprise, appliqué à l'élection (pratique des techniques de marketing largement développé partout dans notre monde marchand).

- On ne sait pas de qui il s'agit (on nous dit qu'il s'agit de Mr Martin, du F.N. : c'est peut-être vrai, peut-être pas, en tout cas, dans cette bande son (c'est la raison des guillemets de "vidéo" ci-dessus), je ne peux pas en avoir la confirmation.


2. ma réaction.

- Pointer comme ici le F.N. en affirmant qu'ils sont fascistes et racistes, sur base de ce seul "document" me parait intellectuellement très faible. La remarque du type sur le "roulé sous les aisselles" est sans doute "grasse", mais de là à parler de racisme, alors on est tous racistes (celui qui prétend qu'il n'a jamais usé d'une expression dans le genre est un menteur).

- Sur le jugement de fascisme, qui je suppose repose sur l'argumentaire "il faut être démago à mort et flatter l'électeur de la façon la plus primaire", je rappèle que ce n'est certainement pas l'apanage du F.N. Pour rappel, feu Georges Freche (P.S.) avait lui aussi, dans une vidéo, qualifié les électeur de cons ("j'ai toujours été élu par une majorité de cons"). Par conséquent, à moins de qualifier le P.S. de fasciste, il n'y a pas de raison de le faire pour le F.N. (dans cette occurrence).

- Bien que je ne sois pas un électeur - ni un sympatisant - du F.N., je considère que la diabolisation à tout pris du F.N. relève d'une monumentale connerie, qui de plus en plus souvent relève du fascisme rouge : une démarche "antifa" que je conchie au dernier degré (les antifa sont malhonnête, manipulateur, menteurs et ... fascistes eux-mêmes !)

- Tous les partis politiques font exactement la même chose. Si vous vous imaginez que le P.S. de Hollande, le Front des Gauches de Mélanchon, l'U.M.P. de Sarkosy, les Verts, Cheminade, Dupont-Aignan, etc. ne pratiquent pas eux aussi la démagogie, vous êtes naïfs. Par définition, le jeu électoral EST démagogique.


3. Mes réflexions.

- Le F.N. n'est pas le danger. Le danger, le vrai danger, c'est l'UMPS, et plus largement, l'ignorance crasse des électeurs de ce qu'est la démocratie. La démocratie, c'est le contraire de tout ce que nous connaissons aujourd'hui et que l'on appèle faussement démocratie, alors qu'il s'agit de régimes de gouvernement représentatifs (soi-disant représentatifs serait plus juste).

- L'élection est non démocratique par définition. Cela ne fait même pas débat. Par définition, l'acte d'élire est celui de désigner le meilleur : "le meilleur" en grec Aristos > l'élection est aristocratique. Election = piège à cons, par conséquent, pratiquement parlant (en dehors d'un jugement moral ou éthique), le Martin de la "vidéo" ou Georges Freche ont raison : en tant qu'électeur, nous sommes tous des cons !

- Le suffrage universel, le vrai, consiste dans le fait de voter NOUS-MÊME nos lois, faisant de nous, non plus des électeurs-consommateurs, mais des citoyens. Un citoyen, c'est un individu "vivant dans la cité", capable de gouverner et d'être gouverné, en vertu du sort.

- La clef de la vrai démocratie se trouve dans le tirage au sort. Non pas le tirage au sort de dirigeants, mais de serviteurs, car en démocratie, le pouvoir décisionnel demeure intégralement entre les mains du peuple, et n'est jamais délégué à des "représentant". En démocratie, par définition (et cela non plus ne fait pas débat) il n'y a pas de représentant à qui l'on délègue le pouvoir de décision. Au plus, on délègue un peu de pouvoir, pour très peu de temps (mandats court et non renouvelables), et contre une batterie de mesure de protection contre les abus de pouvoir (rédition des comptes, révocabilité, ostracisme).


4. Conclusion.

Lutter contre le F.N. relève d'une peur irrationnelle (qui relève de la peur collective du tyran) qui fait le jeu de l'oligarchie en place, autrement plus dangereuse, et certainement aussi fasciste que les nazis de la seconde guerre, mais bien plus dangereux, car ils cachent leur jeu derrière les oripeaux de la soi-disant démocratie (mise en pratique de la novlangue : le mot et le concept de démocratie est retourné pour nous faire croire que "démocratie = élection ; élection = démocratie" : nous sommes dès lors dans l'incapacité de formuler la solution à nos problèmes, car ceux-ci ont pris le noms de la solution). En réalité, nous n'avons jamais connu, de notre vivant, la démocratie. Les révolutions - française, américaines, ... - d'il y a un peu plus de 200 ans, n'ont pas mis les peuples eu pouvoir : elle ont simplement destitué les monarchies pour les remplacer par des soi-disant gouvernements représentatifs, qui sont en réalité une autre oligarchie, marchande, bancaire et bourgeoise. Le véritable ennemi des peuples, c'est l'oligarchie, et le fascisme, le nazisme, la tyrannie, ce ne sont que des formes plus repoussantes de l'oligarchie. Combattre ces tyrannies et ces fascismes revient à faire le jeu des oligarques, et donc relève d'un manque de discernement. Cela débouche inévitablement à accepter la soumission à l'ordre oligarchique, pourvu que celui-ci nous laisse l'illusion de la liberté et l'illusion du choix, voir même, pire, nous entraîne directement dans la dictature, lorsque nous en venons à troquer la liberté contre la sécurité. Je le répète : le fascisme n'est qu'une forme plus repoussante de l'oligarchie : le danger, l'ennemi, c'est donc bien l'oligarchie.

Cordialement,
Morpheus

29.03.2011 - 13h02   
note interne Citygroup

source: scribd.com

Il peut s'avérer utile, voir nécessaire, en effet, de créer des circuits d'échanges parallèles au système monétaire, ne fut-ce que pour se rendre moins dépendant de celui-ci, tout en sachant que même si nous ne le voulons pas, nous sommes impuissant à nous en désolidariser totalement, car nous y sommes enchaîné : le moindre outil, objet, matériaux que nous souhaitons nous procurer sera disponible dans le cadre de ce système. De même, l'achat d'un terrain implique de payer des taxes régulièrement (taxes foncières) ; un héritage ? Il y a des taxes sur l'héritage ; chaque produit de la société (ne fut ce que le carburant, est bardé de taxes (ne fut ce que la TVA), etc.

Donc, oui, développer des réseaux pour échapper au maximum à la dépendance au système monétaire me semble une transition nécessaire et souhaitable.

Cependant, il me semble utile de comprendre (et faire comprendre) également que même dans de vastes proportions, ces systèmes parallèles n'ont que très, très peu d'impact sur l'économie monétariste actuelle. Et pour en faire la démonstration, je vais vous citer in extenso une traduction d'une note de Citygroup qui parle de la "ploutonomie". Pardonnez-moi pour la longueur, mais le caractère édifiant de la démonstration me semble en valoir la peine.

« Le monde est divisé en deux blocs : la ploutonomie et le reste. Les États-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada sont les ploutonomies clés. Ce sont les riches qui font fonctionner ces économies. Quels sont les moteurs de la ploutonomie ? Les gains de productivité que permettent les technologies de pointe, l’innovation financière créative, les gouvernements pro-capitalistes qui coopèrent, une importante immigration internationale, les conquêtes d'outremer qui vivifient la création de richesses, le travail esclave, l’autorité de la loi et la brevetabilité des inventions. Ces flux de richesses impliquent souvent une grande complexité qu’exploitent au mieux les riches et les instruits de l’époque.

« Au sein d’une ploutonomie, ces animaux qu’on appelle « le consommateur américain », « le consommateur anglais » et le « consommateur russe » n’existent pas. Il y a d’un côté quelques consommateurs riches qui disposent d’énormes revenus et consomment énormément, et de l’autre, le reste, la multitude, les non-riches, qui étonnamment ne représentent que les miettes du gâteau national.

« C’est pourquoi, par exemple, nous ne nous soucions guère de l’impact de l’augmentation des prix du pétrole sur la consommation globale. Nous ne nions pas que l’augmentation des prix du pétrole nuise à la plupart des gens, mais - et n’y voyez aucun jugement moral - l’inégalité des revenus étant ce qu’elle est, l’immense majorité des consommateurs pèse peu dans l’ensemble des données. Conclusion ? Étant donné que les consommateurs moyens, qui représentent environ 50 % des consommateurs, pèsent relativement peu dans les données globales, nous devrions moins nous préoccuper de leur comportement que de celui des riches et des sentiments de ces derniers. C’est une question mathématique. La morale n’y a pas sa place.

« La plus grande menace que la plutonomie ait à redouter est l’émergence d’exigences politiques ayant pour but la réduction de l’inégalité des revenus, une répartition plus équitable des richesses et la remise en cause de forces comme la globalisation qui ont généré profits et croissance.

« Notre conclusion ? Les trois moyens d’action dont disposent les gouvernements et les sociétés pour mettre fin à la plutonomie sont bénins. Les droits de propriété ne sont généralement pas remis en question, les politiques d’imposition sont neutres ou favorables et la globalisation engendre une offre de travail excédentaire, ce qui permet de freiner l’augmentation des salaires.

« Voici le cœur de la thèse sur la ploutonomie : les riches sont la source dominante de revenus, de richesses et de demandes dans les pays ploutonomiques que sont la Grande-Bretagne, les États-Unis, le Canada et l’Australie. Ces pays ont une approche économique libérale de la création de richesses. Nous croyons que les actions des riches et la proportion de riches au sein d’une économie aide à comprendre bon nombre d’énigmes désagréables et autres peurs, comme les déséquilibres mondiaux ou pourquoi les prix élevés du pétrole n’ont pas détruit la demande, qui ont récemment contrarié nos clients fortunés. Nous pensons que la ploutonomie explique ces problèmes tout en nous invitant à ne pas nous inquiéter. Deuxièmement, nous croyons que les riches vont continuer à s’enrichir dans les prochaines années, étant donné que la part des capitalistes (des riches) dans le P.I.B. ne cesse de croître, ce qui est surtout une conséquence de la globalisation.

« Nous nous attendons à ce que le réservoir de main d’œuvre dans les économies émergentes prévienne l’inflation des salaires et à ce que les marges bénéficiaires continuent de croître, toutes choses bonnes pour la richesse des capitalistes, mais relativement mauvaises pour les marchés en développement où la main d’œuvre est non qualifiée ou de sous-traitance. Cela augure bien pour les entreprises qui vendent des biens aux riches ou qui sont à leur service. »

La ploutonomie, telle que la décrivent les documents prolixes de Citigroup, met en évidence un état de déséquilibre extrême, et même très extrême dans certains pays. Il est évident que la communauté des investisseurs ne se soucie guère des habitudes de consommation du citoyen moyen. Autrement dit, un système d’incitation financière a provoqué une mutation préférentielle au sein de laquelle les modèles de consommation de la population générale sont considérés comme presque obsolètes par les riches. Désormais, les riches qui constituent la ploutonomie et forment une élite peuvent se contenter de faire des affaires entre eux et oublier les classes inférieures. Ceci signifie que les riches échangent tellement d’argent entre eux que les modèles de consommation de la grande majorité de la population sont quasiment sans importance.

20.01.2010 - 14h18   

Impressionnant !

Vivement que j'ai la tune pour me racheter un Mac ...







10.11.2009 - 18h18   

Oui, c'est une expérience de sortie en astral.

J'ai déjà vécu quelque chose de similaire.

Voici un site sérieux où l'on évoque ce genre d'expérience. Tu peux y laisser ton témoignage (corrige les faute d'orthographe, c'est mieux ).

J'y ai moi-même laissé mon témoignage.

http://www.noesis.ch/

10.06.2008 - 00h36   

Selon les observations des comportements humains, un sage ancien a enseigné qu'il avait décelé trois causes fondamentales à la souffrance humaine :

1) l'avidité
2) l'aversion
3) l'ignorance

L'avidité, source première de frustration et de souffrance, est au coeur même de la société de consum... pardon, de consommation. Mais comment est-elle source de souffrance ?

L'avidité est source de souffrance, car lorsque l'on y cède, on se met en quête d'une source quelconque de satisfaction, de plaisir. Si l'on parvient à obtenir cette source, on ressent une satisfaction. Mais une satisfaction de courte durée. Car rien n'est éternel, rien n'est fait pour durer.

C'est la nature impermanente de toute chose et de toute sensation. Aussi, dès le moment ou le plaisir s'estompe, la quête d'un renouvellement du plaisir ou de la satisfaction reprend, encore et encore ... Mais on ne peut sans cesse obtenir satisfaction, on ne peut sans cesse étancher cette soif.

Dès lors, survient le moment où l'on obtient plus la source du plaisir. Et par conséquent, la frustration et la souffrance arrivent. De cela nait l'aversion.

L'aversion se développe de la frustration de ne point obtenir la source de satisfaction et de plaisir recherché. Elle se porte tant sur certaines circonstances et situations frustrantes, que sur les personnes que nous jugeons responsables de notre frustration. L'aversion entraîne la colère, la colère mène à la haine, la haine ... mène à la souffrance. Et la souffrance entraîne la violence, qui elle même engendre un nouveau cycle de colères, de haine et de souffrances en retour.

Enfin, l'ignorance est cause de souffrance, car elle nous enferme dans les voiles des illusions qui nous empêchent de percevoir la réalité telle qu'elle est, et de comprendre le processus aliénant par lequel nous sommes cause de notre propre souffrance, et engendrons, par notre ignorance, un cycle sans fin perpétuant l'enchaînement des causes de la souffrance.


Nous voilà piégé, enfermé, prisonnier, coincé, aliéné par l'abominable cercle vicieux de l'AVOIR !


Ainsi, peut-on sans hésitation qualifier la société de consommation de société de souffrance, et dire qu'elle est la plus mauvaise réponse possible que l'homme ait apporté à la question de la quête du bonheur, car rien ne peut d'avantage nous éloigner de ce bonheur que les "valeurs" (= principes régissant nos pensées, nos paroles et nos actions) engendrées par le consumérisme.

Le consumérisme consume nos âmes et nos esprit, en même temps qu'il consume les fruits de la Terre dans cette insatiable quête de l'avoir.

Avoir ou être ? Telle est la question. Car on dit bien ETRE heureux, n'est-ce pas, et non AVOIR heureux ...


03.06.2008 - 11h38   
L'ultra-libéralisme

La "réforme", ou l'art de la démolition sociale - « la faisabilité politique de l’ajustement »

source: http://www.oecd.org/dataoecd/24/23/1919068.pdf

Vous trouverez ci-joint ( et ci-dessus en ligne ) un rapport de l’OCDE, « la faisabilité politique de l’ajustement » ou comment faire passer LA réforme. C’est un texte de 1996 ( comme quoi tout est programmé de longue date ! ) qui « propose » des méthodes aux gouvernements…


D'autres exemples....

Page 29 : « Une autre mesure politiquement risquée serait de réduire le nombre ( ou le montant ) des bourses aux lycéens et aux étudiants…./….Il est donc préférable d’agir prudemment, par exemple en bloquant le montant nominal des bourses malgré l’inflation, ou en ajoutant certaines contraintes administratives. »

Page 29 : « Le gouvernement a toutefois les moyens de faire appel au pragmatisme des fonctionnaires. Il peut, par exemple, explique que, le FMI imposant une baisse de 20% de la masse salariale, le seul choix possible est de licencier ou de réduire les salaires et qu’il préfère la seconde solution dans l’intérêt de tous. »

Page 32 : « Le gouvernement peut donc facilement organiser une coalition des gagnants pour s’appuyer sur elle contre celles des perdants. »

Page 18 : « …Ces réformes ne provoquent donc pas un « effet de choc » comme une hausse des prix de 50% pour des produits alimentaires. Ensuite, la plupart de ces réformes frappent certains groupes tout en bénéficiant à d’autres, de telle sorte qu’un gouvernement peut toujours s’appuyer sur la coalition des groupes gagnants contre les perdants. »

Page 16 : « …/…une politique monétaire restrictive, des coupures brutales de l’investissement public ou une réduction des dépenses de fonctionnement ne font prendre aucun risque à un gouvernement. Cela ne signifie pas que ces mesures n’ont pas des conséquences économiques ou sociales négatives : la chute des investissements publics ralentit la croissance pour les années à venir et met sur-le-champ des milliers d’ouvriers du bâtiment au chômage, sans allocation. Mais nous raisonnons ici en fonction d’un seul critère : minimiser les risques de troubles. »

Page 22 : « …/…parce que le premier objectif pour certains partis politiques n’est pas le rétablissement de l’économie, mais la conquête du pouvoir, au moment même où celui-ci est fragilisé. »

Page 25 : « Il faut dès l’arrivée au pouvoir insister, voire en exagérant, sur la gravité des déséquilibres, souligner les responsabilités des prédécesseurs et le rôle des facteurs exogènes défavorables…../….En revanche, dès que le programme de stabilisation a été appliqué, le gouvernement peut tenir un discours plus optimiste pour rétablir la confiance ( un facteur positif pour la reprise ), tout en s’imputant le mérite des premiers bénéfices de l’ajustement. »

Page 8 : « Même si un gouvernement poursuit divers objectifs comme la croissance ou le prestige international, il reste qu’habituellement son premier objectif est de rester au pouvoir…../….Lorsque le gouvernement fait des choix budgétaires, ceux-ci affectent deux catégories de dépenses : celles qui bénéficient directement à certains groupes et accroissent ce soutien, ou celles qui contribuent au bien-être de tous à long terme, comme les investissements en infrastructures. En cas d’ajustement, les organisations internationales demandent une réduction des premières dépenses, ce qui amoindrit le soutien au gouvernement. Celui-ci peut compenser cette baisse de popularité par la répression en cas de troubles, mais elle entraîne de nombreux coûts….»

Page 28 : « Ces interventions peuvent paraître plus spectaculaires qu’efficaces mais, en l’occurrence, seule importe l’image que donne le gouvernement et non la portée de ses interventions. »

20.05.2008 - 12h18   

Voici un lien où vous pourrez lire le conte rendu d'une expérience de conscience modifiée que j'ai vécue de façon inattendue lors d'un stage de méditation vipassana.

http://www.noesis.ch/temoignage/emc/

Sur ce même site, vous trouverez également d'autres témoignages.

16.05.2008 - 12h08   

En effet, la culture occidentale est une de ces cultures civilisées (de civis = la cité). Mais en réalité, l'occident n'est pas seul en cause. Il n'est que le dernier tenant d'une culture qui a pris naissance dans les premières civilisations, lorsque des tribus ont cessé leur nomadisme et se sont sédentarisées, développant la mono-culture, la construction et la vie en cité, et exploitant la nature.

Se faisant, l'homme s'est progressivement détaché et isolé de son contact avec la nature. Il a rompu ainsi une longue période d'équilibre et d'harmonie nécessaire à sa survie dans l'écosystème, et a développé une culture où la domination et le contrôle des ressources et de la nature devînt la pensée dominante. Il a aussi commencé à créer les religions et les croyances, afin de souder le peuple et l'amener à accepter une hiérarchie dans la société.

Selon l'histoire connue (ou du moins, répandue dans nos livres d'histoire), la civilisation remonte à environ 8000 ans. Une courte période à l'échelle de l'humanité, dont l'histoire se chiffre, sinon en millions d'années, au moins à plusieurs centaines de milliers d'années. Nous avons donc, en tant qu'espèce, vécu différemment durant des centaines de milliers d'années.

Sans doute, du moins. Car il n'est pas impossible que la terre ait connu d'autres civilisations avant celles que nous connaissons. Il est même probable que ce fut bien le cas. Et la disparition de ces civilisations est peut-être la démonstration, la preuve, que le mode de vie civilisé mène à sa propre perte ...

Cependant, je ne suis pas pessimiste. Même s'il reste peu de cultures anciennes, le contact avec la nature et ses lois peut très vite se recréer, même pour des occidentaux n'ayant vécu depuis des générations qu'en cité. Bien sûr, il y aura un prix à payer, et certains n'y survivront pas. Mais l'un dans l'autre, c'est aussi une loi de la nature : celui qui ne s'adapte pas meurt ! Ce n'est pas injuste, ce n'est pas "mauvais", ce n'est pas néfaste : c'est une loi naturelle.

Et de toutes les espèces vivantes au monde, nul doute que l'homme soit celui qui possède les plus grandes facultés d'adaptation.

En outre, le lien spirituel se niche en chacun de nous. Il nous suffit de vouloir le réactiver, de vouloir nous relier à nouveau, et les connaissances perdues seront à nouveau accessibles : rien ne se perd ...

Je conseille la lecture du livre Les dernières heures du Soleil ancestral, de Thom Hartmann, aux éditions Ariane.