Messages et articles de Toshio
 page 6/ 7  

23.02.2011 - 02h02   
Organisations d'Afrique

source: diploweb.com


23.02.2011 - 01h56   
Révolution et Démocratie

source: memo.fr

La révolution en Angleterre a été particulière au XVIIe siècle, et a néanmoins instauré la démocratie en Europe :



1) L'absolutisme des premiers Stuarts

Jacques I et Charles I manifestent une claire volonté d'absolutisme et se heurtent à l'hostilité du Parlement, qui se pose en défenseur des libertés anglaises traditionnelles, dites «saxonnes», contre un prétendu «joug normand» perpétué par la monarchie. L'enjeu du conflit d'autorité qui oppose dès lors le roi aux élites propriétaires est à la fois politique et fiscal : il touche aux limites des droits du roi, notamment en matière d'impôts, au pouvoir de contrôle exercé par le Parlement et à l'autonomie des administrations locales tenues par les notables.
Cette opposition se double d'un conflit religieux. Fortement implantés dans la gentry et la bourgeoisie urbaine, les puritains sont partisans d'une religion plus austère et plus respectueuse de l'individualisme que ne l'est l'Église anglicane, avec ses rites démonstratifs et ses évêques. Ils dénoncent dans la politique de l'archevêque William Laud, qui les pourchasse, un retour aux pratiques catholiques.
La maladresse politique du roi rend peu à peu ces oppositions explosives. En réponse à la «Pétition de droit» du parlementaire John Pym, Charles I impose la «tyrannie de onze ans» : le Parlement ne siège pas de 1629 à 1640. La tentative d'implantation forcée du système anglican en Écosse, menée sans ménagement par Laud, conduit à la révolte ouverte.

2) La Grande Rébellion (1640-1660)

La crise permet alors au Parlement (convoqué en 1640-1641 pour consentir l'impôt) d'imposer de nombreux reculs au roi : le souverain doit laisser arrêter Laud et exécuter Strafford, ses principaux conseillers, les plus détestés. Les formes récentes de fiscalité (le ship money de 1635) et les organes de répression judiciaire (Chambre étoilée et Haute Commission) sont supprimés. La Grande Remontrance du 1er décembre 1641 expose la doctrine parlementaire d'une monarchie contrôlée, inacceptable pour le roi. La guerre civile éclate, opposant les «têtes rondes» (partisans du Parlement), nombreuses dans le Sud et l'Est, aux «cavaliers», partisans du roi, majoritaires dans le nord et l'ouest de l'Angleterre.
La première phase du conflit aboutit à la victoire des forces parlementaires à Naseby, en juin 1645, et à l'arrestation du roi, en mai 1646. Puis, de 1646 à 1649, la révolution se radicalise. Les sectes puritaines des «indépendants» font de nombreux adeptes, en particulier dans l'armée. De fait, cette armée puritaine, la New Model Army dirigée par Ireton, Fairfax et Cromwell, convaincue d'être l'instrument de la volonté divine, est devenue la force principale dans le pays. Quand le roi tente de s'échapper en 1648, elle impose au Parlement de le juger, puis de l'exécuter : Charles I est décapité le 30 janvier 1649, à la stupéfaction de l'Europe entière.
Dans le vide constitutionnel ouvert alors s'instaure la «république» : il s'agit en fait d'un régime militaire de dictature personnelle, Cromwell devenant «Lord protecteur» en 1653. Puritaine, la république fait régner un ordre moral très austère. Tout entier fondé sur la personne de Cromwell, le régime ne lui survivra pas. La transmission du pouvoir à son fils, en 1658, est un échec : constatant leur incapacité à établir un régime constitutionnel, le général Monck et les parlementaires survivants rétablissent la monarchie en 1660, au profit de Charles II, fils du roi décapité.

3) La Restauration

Avec Charles II, la prérogative royale est rétablie fermement, appuyée au Parlement par l'aristocratie, qui retrouve son rôle et constitue le parti tory. Le roi met fin au climat d'ordre moral religieux antérieur; il rétablit aussi le monopole de l'Église anglicane : les non-conformistes des sectes puritaines sont frappés de discrimination au même titre que les catholiques. La stabilité retrouvée conforte un grand élan commercial et maritime qui enrichit Londres, reconstruite après le terrible incendie de 1666. Mais une opposition parlementaire hostile à la prérogative royale se constitue à nouveau : les whigs font voter l'Habeas corpus en 1679, en défense des libertés individuelles, et dénoncent l'indulgence du roi envers la France.
Sous Jacques II d'York, qui succède à son frère en 1685, la question religieuse redevient un enjeu politique explosif : le roi est catholique, et il multiplie les «déclarations d'indulgence» visant à rendre tous leurs droits aux catholiques. De plus, ses gestes d'absolutisme mécontentent les notables locaux, qu'il prive souvent de leurs fonctions de juges de paix. Dès lors, tories et whigs, anglicans et puritains font cause commune : quand est annoncée, en juin 1688, la naissance d'un prince héritier, aussitôt fait catholique, une conspiration de parlementaires, d'aristocrates et d'évêques prépare le renversement du monarque.

4) La Glorieuse Révolution

Les conjurés font appel à un prince étranger, Guillaume d'Orange, gendre du roi. La «révolution» est en fait un coup d'État : les troupes de Guillaume débarquent, ne rencontrant aucune résistance ; Jacques II s'enfuit en France. Le Parlement adopte en février 1689 une «Déclaration des droits» (Bill of Rights) conforme à la théorie du contrat de John Locke : séparant les pouvoirs exécutif et législatif, elle fonde la nature parlementaire du régime et garantit l'existence des Chambres ; elle proclame Marie, fille de Jacques II, et son époux, Guillaume d'Orange, conjointement reine et roi d'Angleterre sous le nom de Marie II et de Guillaume III. La question religieuse, déterminante, est réglée par un Acte de tolérance qui confère aux protestants non anglicans (mais non aux catholiques) la liberté religieuse. En 1701, l'Acte d'établissement stipule que le souverain doit être protestant.
La Glorieuse Révolution donne ainsi au pays sa Constitution, et ouvre une longue période d'expansion et de rayonnement international : conquête complète de l'Irlande ; union organique avec l'Écosse en 1707 ; victoires extérieures, avec le très avantageux traité d'Utrecht en 1713 ; essor colonial et commercial, avec la fondation de la Banque d'Angleterre en 1694.



La Guerre d'Indépendance des Etats-Unis : 1775-1783

source : http://www.salic-slmc.ca/showpage.asp?file=histoire_ling/conseq_rev_americ/rev_americ&language=fr&updatemenu=true




La guerre de l'Indépendance américaine fut un conflit armé qui dura huit longues années, de 1775 à 1783. Ce fut également une guerre civile entre sujets britanniques et Américains, ainsi qu'une rébellion contre les autorités coloniales et une insurrection contre le roi d'Angleterre (George III) et le régime monarchique. Ce fut enfin une guerre de «libération nationale», la première de l'histoire moderne. Elle entraîna, dans le seul camp américain, quelque 25 700 morts, ce qui la place au deuxième rang des guerres menées par les États-Unis (après la guerre civile de 1812).

En Amérique du Nord britannique, la Révolution américaine et l'Indépendance eurent de graves conséquences. La Révolution américaine expliquera l'Acte de Québec de 1774 et l'Acte constitutionnel de 1791. Quant à l'Indépendance, elle entraînera non seulement une modification des frontières canado-américaines qui furent considérablement réduites, mais la composition démographique du Canada changera radicalement en raison de l'arrivée de dizaines de milliers de loyalistes américains. De plus, ces bouleversements entraîneront la création d'une autre «province» ou colonie britannique, le Nouveau-Brunswick, et la séparation de la province de Québec en deux colonies distinctes: le Haut-Canada (l'Ontario) à l'ouest et le Bas-Canada à l'est (le Québec). L'Amérique du Nord britannique passa ainsi de trois colonies (Québec, Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve) à cinq (avec le Nouveau-Brunswick et le Haut-Canada).

Au moment de la promulgation de l'Acte de Québec (1774), la population de la province de Québec atteignait les 70 000 habitants, alors que celle de la Nouvelle-Écosse en comptait environ 12 000. Pour sa part, la Nouvelle-Angleterre abritait une population d'environ 2,5 millions d'habitants. Cependant, la Grande-Bretagne pouvait aligner une force militaire impressionnante, supérieure à celle des colonies de la Nouvelle-Angleterre, et bénéficiait au surplus de la plus forte marine du monde. Les Britanniques pouvaient compter sur une armée de 30 000 soldats de métier (disciplinés, expérimentés, bien armés et bien payés) et les meilleurs généraux d'Europe, sans oublier 700 navires de guerre, 2000 navires de commerce pour le transport des troupes et des munitions, ainsi que sur 150 000 marins. Bref, une force redoutable! Dès 1775, en réponse aux initiatives du Congrès continental et des insurgés, George III ordonna à 25 000 soldats additionnels de partir pour l'Amérique.

Du côté des insurgés américains, rien n'était gagné d'avance dans la mesure où ils ne disposaient que de 18 000 à 20 000 hommes inexpérimentés, ne possédaient pas de marine de guerre et ne bénéficiaient que d'un petit nombre de généraux bien formés. Pourtant, ce sont les États-Unis qui gagnèrent la guerre, en enlisant les militaires britanniques jusqu'à l'usure. En 1787, l'union fédérale des États-Unis voyait le jour, alors que les colonies américaines acceptaient de renoncer à une grande partie de leur autonomie locale pour fondre treize colonies indépendances en une seule, ce qui donna naissance à un État central puissant -- les États-Unis d'Amérique -- pouvant tenir tête à la Grande-Bretagne.

L'invasion américaine dans la «province de Québec»



Dès le début de la guerre de l'Indépendance, George Washington crut porter un coup mortel à la Grande-Bretagne en s'emparant de Montréal et de Québec parce que ces deux villes constituaient les bastions britanniques les plus redoutables en Amérique du Nord. Le général américain dépêcha deux armées (commandées par le général Richard Montgomery et le colonel Benedict Arnold) vers le nord afin d'investir la ville de Québec et de conquérir ainsi le Canada, plus précisément la «province de Québec». C'était aussi pour les insurgés (Insurgents) américains une façon de rallier les Canadiens par la force à leur lutte pour l'indépendance. D'ailleurs, George Washington s'attendait à ce que les Canadiens se rallient à eux et transforment l'invasion en «guerre de libération».

De son côté, le gouverneur de la province de Québec, Guy Carleton, qui ne disposait que de 1600 hommes -- 357 soldats de l'armée régulière, 450 marins, 543 miliciens canadiens et 300 miliciens anglophones de la garnison -- pour défendre la colonie, savait qu'il ne pouvait vaincre les insurgés américains, supérieurs en nombre (près de 8000 hommes au départ, divisés en deux armées), qu'avec le secours de la population canadienne. Il espérait que sa politique de conciliation allait porter fruit, mais seuls le clergé (avec en tête l'évêque catholique de Québec, Mgr Jean-Olivier Briand) et la noblesse canadienne (les seigneurs) répondirent avec empressement à l'appel des autorités britanniques, la population dans son ensemble y étant restée plutôt indifférente parce qu'elle voyait dans cette guerre une sorte de «bataille entre Anglais». Néanmoins, certains Canadiens aidèrent les troupes américaines (les «Fils de la liberté» ou «Sons of Liberty»), alors que d'autres appuyèrent les Britanniques (les «Tuniques rouges» ou «Red Tunics»).

Les troupes américaines s'emparèrent de Montréal en 1775, mais ils échouèrent quand ils tentèrent de prendre la ville de Québec; les troupes américaines se retirèrent rapidement, avant d'être poursuivies et battues au lac Champlain (à Valcour Island). Néanmoins, les rebelles américains restèrent dans la «province de Québec» jusqu'à l'arrivée d'une flotte britannique, le 6 mai 1776. De leur côté, les Américains furent extrêmement surpris d'apprendre que leurs armées avaient été défaites. Des rumeurs circulèrent aux États-Unis, qui laissaient entendre que l'armée américaine aurait utilisé des méthodes répressives, ce qui avait eu pour effet de faire pencher les Canadiens en faveur des Britanniques, au lieu de rester neutres. En fait, les Américains avaient fait preuve d'amateurisme, parce qu'ils étaient mal équipés et avaient perdu près de la moitié de leurs hommes avant même d'arriver à Québec.

En avril 1776, dans l'espoir de convaincre les Canadiens de se joindre à eux, les Américains envoyèrent à Montréal une délégation, dont Benjamin Frankland faisait partie. La délégation fut vite convaincue que la cause américaine était perdue au Canada. Les Américains comprirent qu'il en coûterait probablement moins cher d'acheter le Canada que de le conquérir par les armes. À part quelques escarmouches autour de Montréal, l'invasion américaine n'eut pas de suite immédiate au Canada, bien qu'elle se soit poursuivie aux États-Unis jusqu'en 1783, soit six ans après la Déclaration d'indépendance de Thomas Jefferson (4 juillet 1776) au Congrès. Entre les mois de septembre 1774 et janvier 1775, quelque 700 miliciens canadiens avaient participé à la défense de la ville de Québec. Les Canadiens de langue française démontraient ainsi qu'il leur était possible d'être à la fois catholiques et francophones tout en demeurant loyal envers la Couronne anglaise, ce qui, à cette époque, semblait impensable en Grande-Bretagne. Cela dit, si les Américains avaient réussi leur conquête de la «province of Quebec», le Canada ferait vraisemblablement partie aujourd'hui des États-Unis.

En juin 1776, la Grande-Bretagne envoya une force additionnelle composée de 10 000 hommes, dont 4800 mercenaires allemands, afin de rétablir et maintenir l'ordre dans sa colonie. Parmi ces mercenaires allemands, environ 1400 s'établiront dans la «province de Québec» à la fin des hostilités et la plupart d'entre eux s'assimileront en épousant des francophones.

La revanche de la France

En 1777, le marquis de La Fayette (1757-1834) -- répondant au nom de Marie Joseph Paul Yves Roch Gilbert MOTIER, marquis de La Fayette -- prit une part active à la guerre de l'Indépendance américaine aux côtés des insurgés; il contribua même à la victoire décisive de Yorktown (6-19 octobre 1781). C'est la bataille de Yorktown, qui marqua la fin des hostilités et constitua une étape décisive pour l'indépendance des Treize Colonies. La Fayette avait auparavant équipé à ses frais un vaisseau de guerre et était venu à Philadelphie offrir ses «services désintéressés». Très lié avec Benjamin Franklin, il fut également le compagnon de campagne de George Washington. Convaincu qu'il était possible de rallier les Canadiens, La Fayette proposa à George Washington d'envahir la «province de Québec» sous les auspices de la France (celle-ci avait massé des troupes aux États-Unis d'environ 8000 hommes sous le commandement du comte de Rochambeau, afin de soutenir les Américains contre les Britanniques); mais George Washington, qui craignait de redonner à la jeune république américaine un voisin gênant, ne souscrit pas au projet. Soulignons que l'effort militaire de la France a été plus grand pour aider les États-Unis à conquérir leur indépendance que pour permettre au Canada de demeurer français. Frédéric de Prusse, dit Frédéric le Grand (24 janvier 1712, Berlin - 17 août 1786, Postdam), avait vu juste sur les intentions de la France, comme en témoigne cette lettre (extrait) adressée à son ambassadeur à Paris: On se trompe fort en admettant qu'il est de la politique de la France de ne point se mêler de la guerre des colonies. Son premier intérêt demande toujours d'affaiblir la puissance britannique partout où elle peut, et rien n'y saurait contribuer plus promptement que de lui faire perdre ses colonies en Amérique. Peut-être même serait-ce le moment de reconquérir le Canada? L'occasion est si favorable qu'elle n'a été et ne le sera peut-être dans trois siècles.

L'intervention de la France souleva, durant un certain temps, de grands espoirs parmi la population canadienne de langue française. Beaucoup de Canadiens se crurent sur le point d'être «débarrassés des Anglais», mais la France avait définitivement renoncé au Canada.

En réalité, la France vit dans l'agitation sociale et la guerre de l'Indépendance américaine une occasion de prendre sa revanche avec l'Amérique et une façon d'affaiblir pour longtemps la Grande-Bretagne. Napoléon poursuivra en 1803 les mêmes objectifs en vendant la Louisiane aux Américains. Au plan diplomatique, le 17 décembre 1777, Louis XVI se prononça en faveur de la reconnaissance de l'Indépendance américaine. La France signa même un traité en 1778 avec la jeune république américaine: le Traité d'alliance éventuelle & défensive (Treaty of Alliance, Eventual and Defensive) conclu le 6 février 1778 et ratifié par le Congrès le 4 mai. Bien que le traité ait été originellement rédigée en français, les plénipotentiaires ont signé les 16 articles «tant en langue française qu'en langue anglaise» («both in the French and English languages»). Dans ce traité, la France s'engageait à ne faire aucune conquête pour elle-même en Amérique. Dans une lettre secrète adressée à son ambassadeur à Philadelphie (alors capitale des États-Unis), le ministre Vergennes avait précisé en soulignant certains passages:

Les députés du Congrès avaient proposé au roi de prendre l'engagement de favoriser la conquête que les Américains entreprendraient du Canada, de la Nouvelle-Écosse et des Florides, et il y a lieu de croire que le projet tient fort à coeur le Congrès, mais le roi a considéré que la possession de ces trois contrées, ou au moins du Canada par l'Angleterre, serait un principe utile d'inquiétude et de vigilance pour les Américains, qu'il leur fera sentir davantage le besoin qu'ils ont de l'amitié et de l'alliance du roi, et qu'il n'est pas dans son intérêt de le détruire. D'après cela,Sa Majesté pense qu'elle ne doit prendre aucun engagement relativement à la Conquête dont il s'agit.

L'objectif était clair: le Canada devait demeurer une colonie britannique afin de constituer dans le voisinage des États-Unis une menace permanente qui les forcerait à demeurer fidèles à l'alliance et permettrait à la France de jouir pleinement des avantages de son assistance politique et militaire, notamment l'acquisition du fabuleux commerce que la Grande-Bretagne pourrait perdre par l'indépendance américaine. Cela signifiait aussi, selon une politique secrète du double-jeu, que la France pouvait empêcher les Américains de s'emparer du Canada. Bref, la France a agi comme tout autre pays: la raison d'État devait primer sur toute autre considération.

L'aide déterminante de la France se concrétisa par l'envoi d'armes, de soldats, de navires de guerre et d'importantes sommes d'argent, sans compter les renforts navals (123 vaisseaux de la Marine royale) de 35 000 hommes, ce qui fera pencher la balance en faveur des Américains. Dans la foulée, Versailles avait déclaré la guerre à Londres et entraîné l'Espagne dans son sillage. C'est au lendemain de la bataille de Yorktown que le francophile Thomas Jefferson rendit hommage aux Français en déclarant que «chaque homme a deux patries: son pays et la France». Rappelons que Jefferson avait été en 1885 ambassadeur à Paris. Cette victoire franco-américaine valut à la France le surnom de «Nourrice d'Hercule». Évidemment, les Britanniques se montrèrent vivement préoccupés par ce retour des Français sur la scène nord-américaine. Même les Amérindiens du Canada démontrèrent une certaine satisfaction de retrouver les Français. En janvier 1780, le général Frederick Haldimand, alors gouverneur général au Canada, écrivait que l'amitié des autochtones pour la Grande-Bretagne «décline chaque jour, particulièrement depuis que les Américains se sont alliés aux Français, avec lesquels ils ont un vieux et tenace attachement». De fait, les Français s'efforcèrent de rallier les Amérindiens à la cause américaine en reprenant leur rôle de «protecteur» et de «pourvoyeur» du temps de la Nouvelle-France. De leur côté, loin de vouloir nouer des alliances avec les Indiens, les Américains entendaient plutôt les exterminer et s'approprier leurs terres.

Cependant, le coût excessif de la guerre plongea la France dans une situation financière délicate et accéléra la crise de la monarchie qui paiera ainsi très cher sa revanche sur la «Perfide Albion»: Louis XVI dut convoquer les états généraux pour réformer les impôts, ce qui entraînera la Révolution française (1789) et la décapitation du roi (1793). Pour sa part, la dette américaine envers la France, qui s'élevait à quelque à 35 millions de francs, contribua à assombrir le climat des relations entre les deux pays.

L'indépendance américaine avait été proclamée unilatéralement par Thomas Jefferson (lire la Déclaration d'Indépendance). Toutefois, pour faire reconnaître dans les faits leur indépendance, les Américains durent entamer une guerre contre leur ancienne Métropole. Le conflit entre la Grande-Bretagne et ses colonies rebelles se poursuivit jusqu'en 1781. La tournure décisive de la guerre n'intervint qu'avec l'entrée en guerre de la France aux côtés des révolutionnaires américains. Puis il faudra le traité de Versailles (1783) pour la confirmation officielle du nouvel État.

Malgré les nombreuses sollicitations lancées vers les Canadiens, tant francophones qu'anglophones, les insurgés américains restèrent très déçus du peu de soutien qu'ils reçurent de leur part. Les habitants du Québec et de la Nouvelle-Écosse restèrent solidaires de la Couronne britannique. D'une part, les francophones venaient de recevoir de précieuses concessions de la part du gouvernement britannique, d'autre part, les anglophones de la Nouvelle-Écosse étaient arrivés depuis peu de la Grande-Bretagne et se sentaient encore anglais. Quant à ceux qui habitaient plus ou moins légalement à Terre-Neuve -- il était alors officiellement interdit de s'installer dans l'île --, ils vivaient loin des soucis de la Révolution américaine et des sentiments patriotiques des Américains pour envisager quelque appui que ce soit.

Une guerre civile entre loyalistes et républicains




Il ne faut pas oublier que la guerre de l'Indépendance américaine fut aussi une guerre civile entre loyalistes et patriotes (ou républicains). Lorsque, en juillet 1776, le Congrès proclama la République, près du tiers de la population des Treize Colonies protesta, car ces opposants considéraient que c'était aller trop loin dans la contestation. Ils voulaient bien l'autonomie, mais pas au point de réclamer l'indépendance! Des milliers de gens dénoncèrent l'attitude du Congrès à tel point que celui-ci se crut obligé d'adopter des lois sévères contre ceux et celles qui risquaient de compromettre le succès de la guerre entreprise contre la Grande-Bretagne.

Les habitants de la Nouvelle-Angleterre se divisèrent entre ceux qui prônaient l'indépendance -- les patriotes ou républicains -- et ceux qui voulaient rester britanniques -- les loyalistes (ou royalistes). Bref, le sentiment d'appartenance à l'Amérique n'était pas encore développé au point de rallier tout le monde. Plusieurs termes ont servi à désigner les antagonistes dans les colonies américaines: Roundhead ou Puritans (pour leurs croyances religieuses strictes) associés aux Whigs, contre Monarchists associés aux Tories. On désigne aujourd'hui les monarchistes par Loyalists aux États-Unis, mais au Canada on a longtemps utilisé l'expression United Empire Loyalists (loyalistes de l'Empire uni).

La révolution prit l'allure d'une véritable guerre civile entre les deux camps opposés. On comprendra qu'aux yeux des républicains les loyalistes puissent être considérés comme des traîtres à la cause américaine. C'est ce qui explique que les loyalistes firent l'objet de violences physiques, de discrimination politique et de mesures de confiscation ou de bannissement. De leur côté, les loyalistes n'étaient pas sans reproches et ils commirent, eux aussi, des exactions contre les républicains. Tous ceux qui s'opposèrent aux ordres du nouveau gouvernement perdirent leurs droits civiques et furent chassés de leurs maisons et de leurs terres. La confiscation des biens des loyalistes -- les terres, les maisons, les troupeaux, les marchandises, etc. -- devint une politique adoptée par tous les États (alors des colonies) et encouragée dès novembre 1777 par le Congrès américain. Cette politique rapporta plusieurs de millions aux trésoreries publiques et servit à défrayer en partie les dépenses de la guerre. Certains loyalistes furent lynchés. Les mots lynch, lyncher et lynchage viennent d'ailleurs de l'anglo-américain to lynch, qui provient de Lynch Law, c'est-à-dire la «loi de Lynch» (1837), un procédé de justice sommaire attribué à Charles Lynch, un planteur patriote de Virginie qui, pendant la Révolution américaine, dirigea un tribunal condamnant à la pendaison les opposants à l'indépendance.

Poussés par la persécution et par leur allégeance à la Couronne, les loyalistes furent nombreux à fuir pour se retrouver en sécurité derrière les lignes britanniques. Beaucoup de loyalistes se joignirent à des unités de milices levées à divers endroits, telles que les Butler's Rangers, les Roger's Rangers, le Jessup' Corps, le King's Royal Regiment of New York, etc. Au total, quelque 50 régiments loyalistes firent campagne pendant la guerre. De façon un peu réductrice, on peut tenter de décrire les loyalistes comme appartenant à des catégories particulières de citoyens: les administrateurs, les pasteurs de l'Église anglicane, les légalistes attachés au Parlement britannique, les riches planteurs, les négociants, les adulateurs de la famille royale, etc. Quant aux patriotes ou républicains, ce fut surtout le lot des gens du peuple, des agriculteurs, des ouvriers, des artisans, etc. En réalité, ce n'était pas aussi simple, car de riches planteurs prirent la cause des républicains et des paysans, celle des loyalistes. Puis les Britanniques finirent par perdre la guerre et ne furent plus en mesure de protéger les loyalistes. La politique de discrimination à l'égard des loyalistes se traduisit par une redistribution des terres et, plus tard, une fuite massive vers la Canada, c'est-à-dire la Nouvelle-Écosse et la province de Québec.


La Révolution Française - 1789"

Voici un autre extrait d'un site très riche en documentation historique :

source : http://membres.multimania.fr/jpmarat/revfrf.html



« L'assaut de la Bastille

Le 23 juin, Louis XVI essaya de disjoindre les trois ordres. Après un discours d'autocrate impuissant, son maître des cérémonies s'attira la réponse cinglante de Mirabeau évoquant la volonté du peuple. Le roi autorisa alors les députés dissidents à rejoindre l'Assemblée nationale ; en même temps, il appela à Paris des régiments étrangers. L'Assemblée en demande le retrait, Necker l'exige. Le roi refuse, s'entête ; renvoie Necker. Le « Parti de la reine » va tenter la résistance. La cour sentit de suite que la force de l'Assemblée nationale ne lui venait pas tant de ses mandats que du concours du peuple. L'Assemblée n'hésite-t-elle pas elle-même à recevoir la première pétition populaire ? C'est à Paris qu'il faut frapper. Déjà, par ses mouvements de rue, intervient ce personnage anonyme auquel on n'avait point songé, le peuple parisien, qui délivre à l'Abbaye des soldats prisonniers, promène en triomphe les bustes de Necker et du duc d'Orléans, assaille les dragons à coups de pierres. Louis XVI a remplacé Necker par Breteuil et concentré 20.000 soldats à Versailles. Mais à l'Hôtel de ville de Paris s'est constitué un gouvernement municipal qui recrute une milice bourgeoise.
L'Assemblée nationale semble devenue déjà étrangère aux événements : le 12 juillet on se bat aux Tuileries contre les cavaliers allemands. La commission de l'Hôtel de ville intensifie l'armement de sa garde nationale. On pille tout à la fois armuriers et boulangers. Le 13, le tocsin sonne. Quand le roi donnera-t-il à ses troupes l'ordre d'attaquer Paris ? A neuf heures du matin le 14 juillet, on enlève aux Invalides canons et fusils : la foule - bourgeois et ouvriers confondus - se porte sur la Bastille, base d'opérations possible des troupes qui prendraient Paris à revers et bloqueraient le peuple entre la porte Saint-Antoine et les Champs-Elysées.
La vieille forteresse bâtie par Charles le Sage pour surveiller la capitale n'était plus guère que prison royale et symbole de l'État que l'on voulait renverser. La place est noire de monde. Les curieux sont venus en foule. La Bastille se défend à peine. Cent morts inconnus parmi les assaillants : qui en parla ? Un crâne célèbre au bout d'une pique : l'histoire a retracé le cortège joyeux qui jusqu'à la nuit promena dans les rues la tête du gouverneur M. de Launay.
Trois jours après, une délégation du Faubourg Saint-Antoine vint demander des secours à l'Assemblée nationale pour les ouvriers parisiens, qui avaient chômé pendant ces heures d'émeute, et lui déclara : « Messieurs, vous êtes les sauveurs de la patrie, mais vous aussi vous avez des sauveurs. »
Bailly, élu maire de Paris, La Fayette élu commandant de la Garde nationale - la bourgeoisie s'organise au pouvoir. Le roi achevant sa reculade, se rend à Paris le 17. Par sa présence dans la capitale, il sanctionnait les résultats de l'insurection du 14 juillet. À l'Hôtel de ville, il fut accueilli par Bailly qui lui présenta la cocarde tricolore, symbole de l' « alliance auguste et éternelle entre le monarque et le peuple ». Le 16 juillet, le roi avait rappelé Necker. La monarchie absolue est vaincue. Qui a vaincu le roi ? La force populaire. Qui entend disposer de cette victoire ? Les forces bourgeoises. Toute la Révolution est là.
Dans les campagnes, on brûle les barrières d'octroi, la nouvelle de la prise de la Bastille met le feu aux châteaux. Partout, l'incendie s'allume. Dans le tumulte général, les brigands redoublent d'atrocités. Les bruits les plus extravagants circulent. On a nommé cela la Grande Peur. Sans doute les paysans vécurent-ils tout à la fois des heures d'enthousiasme et d'angoisse où l'ivresse de posséder un sol libre le disputait à la terreur de le voir à nouveau ravagé. On continue sans trêve de brûler ces livres où, depuis deux cents ans, les féodaux ont pris coutume de faire reconnaître leurs droits. La moindre résistance déchaîne un massacre.
Malheur à qui ne comprend pas que les temps sont venus. Alors, une autre peur traverse la France, celle des riches. Dès la fin de juillet, l'émigration commence. Les nobles qui ont vu les paysans leur parler en égaux et relever la tête ne peuvent supporter un tel spectacle : son horreur les chasse à l'étranger. Dans l'histoire des trahisons dont les classes dirigeantes se sont rendues coupables à l'égard de la nation, cette fuite n'était encore que le moindre dommage qu'elles pouvaient lui causer. Mais bientôt l'aristocratie ne se contentera plus d'avoir peur. Elle passera à l'ennemi. »

Cette révolution sera d'autant plus célèbre qu'elle s'appuie sur un texte inédit en Europe :



source : http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/dudh/1789.asp

« LA DÉCLARATION DES DROITS DE L'HOMME ET DU CITOYEN » DE 1789

Les Représentants du Peuple Français, constitués en Assemblée nationale, considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements, ont résolu d'exposer, dans une Déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l'homme, afin que cette Déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que les actes du pouvoir législatif, et ceux du pouvoir exécutif pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés ; afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution, et au bonheur de tous. En conséquence, l'Assemblée nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Être Suprême, les droits suivants de l'homme et du citoyen.

Article premier
Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.

Article II
Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression.

Article III
Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément.

Article IV
La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société, la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi.

Article V
La Loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la Société. Tout ce qui n'est pas défendu par la Loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas.

Article VI
La Loi est l'expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les Citoyens étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents.

Article VII
Nul homme ne peut être accusé, arrêté, ni détenu que dans les cas déterminés par la Loi, et selon les formes qu'elle a prescrites. Ceux qui sollicitent, expédient, exécutent ou font exécuter des ordres arbitraires, doivent être punis ; mais tout Citoyen appelé ou saisi en vertu de la Loi doit obéir à l'instant : il se rend coupable par la résistance.

Article VIII
La Loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu'en vertu d'une Loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée.

Article IX
Tout homme étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable, s'il est jugé indispensable de l'arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s'assurer de sa personne, doit être sévèrement réprimée par la Loi.

Article X
Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi.

Article XI
La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté, dans les cas déterminés par la Loi.

Article XII
La garantie des droits de l'Homme et du Citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée.

Article XIII
Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable. Elle doit être également répartie entre tous les Citoyens, en raison de leurs facultés.

Article XIV
Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs Représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée.

Article XV
La Société a le droit de demander compte à tout Agent public de son administration.

Article XVI
Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n'est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution.

Article XVII
La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité. »



Cette révolution politique et sociale est le point de départ pour les autres peuples d'Europe : cet événement a entraîné le « Printemps des Peuples ».

source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Printemps_des_peuples




« L'année 1848 vit une floraison de révolutions à travers l'Europe, appelées dans leur ensemble le Printemps des peuples ou le Printemps des révolutions. Elles ont généralement été réprimées, mais les conséquences ont souvent été importantes, portant notamment en elles les germes d'une nouvelle révolution voire de l'achèvement de l'unité d'un pays (comme l'Allemagne avec le traité de Francfort, qui échoue en 1849 mais qui porte en lui les germes de l'unification de 1871).

La poussée du libéralisme contre le système Metternich

Le Congrès de Vienne avait restauré les monarchies dans tous les États conquis par la France lors des guerres de la Révolution française ou des guerres napoléoniennes.
Cependant les courants politiques opposés nés de la Révolution, notamment le libéralisme, ainsi que le nationalisme, progressaient. En 1830, Charles X est chassé au profit de Louis-Philippe (instauration d'une monarchie plus parlementaire) en France (Trois Glorieuses) ; la Grèce et la Belgique obtiennent leur indépendance la même année, et les Polonais se soulèvent sans succès en 1830-31 contre l'Empire russe (Insurrection de Novembre).
Le libéralisme de 1848 fut condamné par Pie IX.

La poussée des sentiments nationaux

Tandis que l'unité allemande et italienne s'accomplissent par étapes, l'empire austro-hongrois de la dynastie Habsbourg subit des poussées centrifuges et subit l'hostilité du tsar qui apparaît comme le protecteur des minorités slaves.
* en Italie : dans la péninsule encore morcelée, des révoltes éclatent à Palerme, Naples, en Toscane, dans les États pontificaux, à Milan, etc. Divers souverains accordent des constitutions. Si l'ordre est ramené presque partout (avec des interventions française et autrichiennes), c'est le début de l'unification du pays par le royaume de Piémont-Sardaigne.
* en France : le peuple de Paris se soulève les 23-24-25 février et renverse Louis-Philippe. Les journées de juin suivantes voient les conquêtes sociales largement remises en cause par le nouveau gouvernement bourgeois. La IIe République se termine par le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851, mais la royauté est définitivement abolie.
* en Autriche : des émeutes éclatent en mars à Prague et à Vienne. La Bohême est soumise dès le mois de juin, et la capitale en octobre. L'empereur Ferdinand abdique en faveur de son neveu François-Joseph. La faiblesse momentanée de l'Autriche encourage les révolutions hongroise et allemande.
* en Hongrie : le régime féodal est aboli par la Diète. L'indépendance est proclamée en avril 1849, mais la révolte est écrasée en août suivant par l'Autriche aidée par la Russie.
* en Allemagne : des émeutes éclatent à Berlin. Frédéric-Guillaume IV de Prusse refuse la couronne impériale que lui offre le Parlement de Francfort et, suite aux pressions de l'Autriche, la situation antérieure est rétablie en novembre 1850. »

23.02.2011 - 01h55   
Révolutions


Au vu des récentes manifestations de révolte en Tunisie, en Egypte et en Algérie, il serait bon, je pense, de faire un récapitulatif un peu détaillé de l'histoire des révoltes et des révolutions. Ceci pour montrer que à la question "qui sommes nous?", il faut répondre : des révolutionnaires ! Ce après quoi nous rebondirons sur les évènements actuels au Maghreb et au Proche-orient dans un autre sujet.

Premières Révoltes et Révolutions : de l'Antiquité romaine au XVIe


La révolution est un terme dont on abuse souvent. En effet, on confond révolution et révolte. Cette dernière se définit par l'expression d'une réaction face à toute forme d'injustice ou d'oppression. La révolte cherche avant tout un rétablissement de la justice et la reconnaissance des droits par le pouvoir en place. Alors que la révolution a pour but premier de renverser un régime politique pour le remplacer par un autre, que ce soit pour changer un ordre social ou pour émanciper un nation d'une puissance étrangère. Les facteurs sociaux et nationaux sont souvent mêlés et par ailleurs, une révolte peut se changer en révolution.

Les frères Gracchus (les Gracques)

source : La Grande Encyclopédie du Monde, édition Rouge et Or, page 376, Révolutions.



L'une des plus anciennes révolutions sociales tentées est celle menée par les frères Gracchus à Rome, au IIe siècle avant notre ère. Tiberius et Caius voulaient réformer l'agriculture selon un vaste plan, et accorder la citoyenneté à tous les habitants de l'actuelle Italie. Ce projet fut maté par la classe dirigeante (certainement les patriciens) et Caius fut tué avec ses partisans en -121.

source : http://mythologica.fr/rome/bio/gracques.htm

GRACCHUS (Tiberius Sempronius), tribun romain, le premier des Gracques, né en 160 avant notre ère, mort en -133, Tiberius donna de bonne heure les plus grandes espérances.
Il assista à la prise de Carthage, fut questeur en Espagne (-137), sauva l'armée romaine commandée par le consul Mancinus, Il fut nommé tribun en 133. Conscient du mal que causait l'extension exagérée des grands domaines (latifundia), il proposa une loi agraire qui interdisait de posséder plus de cinq cents jugera ( soit 126 hectares) de terres publiques, accordait aux occupants évincés une indemnité, laissait en sus 250 jugera par fils, instituait une commission chargée de veiller à l'exécution de la loi. Les riches décidèrent un tribun, Octavius, à opposer son veto à la loi. Tiberius riposta en suspendant le cours de la justice et de toutes les affairés publiques. Octavius ne cédant pas, il fit voter par le peuple la déchéance des tribuns, illégalité qui lui aliéna les modérés. La loi passa cependant. D'autres propositions démocratiques suivirent ce succès. Tiberius, menacé et calomnié, sentit que l'inviolabilité d'un second tribunat était nécessaire à sa sûreté. Le vote fut interrompu par des violences, Le lendemain, Tiberius, ne pouvant se faire entendre, porta les mains à sa tête pour montrer que sa vie était menacée. On s'écria qu'il demandait une couronne. Nobles et chevaliers se précipitèrent au Capitole. Tiberius fut tué avec trois cents de ses partisans, son cadavre jeté dans le Tibre, Des exécutions et des proscriptions suivirent ces scènes de violences.
GRACCHUS (Caius Sempronius) , tribun du peuple, frère du précédent (-152 à -121), Il reprit l'œuvre de son frère, et tenta sans succès de faire appliquer la loi agraire. Nommé questeur en -126, on le retint trois ans en Sardaigne. Revenu malgré la loi, Il fut élu tribun triomphalement, en -128, compléta la loi agraire en faisant voter l'établissement de colonies, en particulier à Carthage, et entretint sa popularité en réclamant le droit de cité pour les Italiens et en proposant une loi frumentaire.
Pour ruiner la puissance des grands, il fit transférer le pouvoir judiciaire des sénateurs aux chevaliers, et réforma le mode des élections, Pour se défendre, l'aristocratie gagna le tribun Livius Drusus qui à chaque proposition démocratique de Caius répondit par une autre plus démocratique. La popularité de Caius baissa. On réussit à l'éloigner en l'envoyant fonder la colonie de Carthage. Au retour il échoua dans sa candidature à un troisième tribunat. Le consul Opimius entreprit de faire abroger ses lois et commença par la moins populaire, celle qui relevait Carthage de ses ruines, comme entachée de sacrilège. Caius voulut la défendre par la violence, mais ne fut pas suivi et fut réduit à se donner la mort. Son cadavre fut jeté au Tibre, son nom maudit, et trois mille de ses partisans périrent après lui.


Spartacus et les gladiateurs

source : http://www.dinosoria.com/gladiateur.htm




L’exploitation massive des prisonniers asservis au cours des guerres, de plus en plus nombreux et de plus en plus maltraités, crée une situation dangereuse qui finit par aboutir à la révolte. Les esclaves mènent des « guerres serviles ». La plus longue et la plus sanglante de ces révoltes éclate en 73 avant notre ère. Menée par Spartacus, cette guerre durera 2 ans.
S’évadant de son école de gladiateurs à Capone avec une trentaine de ses compagnons, Spartacus appelle aussitôt les esclaves des grands domaines agricoles à se révolter.
Suivi de près de 7 000 hommes, qu’il organise militairement, ce gladiateur thrace se retranche sur le Vésuve. Grossissant de jour en jour, sa troupe ravage fermes, bourgs et villes en Campanie et en Italie du Sud. Marchant ensuite vers le nord, sans doute pour rentrer chez eux, ils détruisent au passage l’armée de Lentulus. Les rebelles ne résistent pas à l’attrait du pillage et malgré l’avis de Spartacus, ils rebroussent chemin et ravagent de nouveau l’Italie.
Mais, traqués par Licinius Crassus, Spartacus et ses hommes décident de fuir par la mer. Ils sont trahis par les pirates qui devaient les emmener. L’affrontement commence alors. Blessé gravement à la cuisse au début des combats, Spartacus continue à combattre à genoux, jusqu’à sa mort. Toute son armée est massacrée.


Les Eduens

source : http://62.193.252.175/index.php?option=com_content&view=article&id=96&Itemid=55




Les Eduens, considérés déjà depuis longtemps comme 'frères du peuple romain', disposaient d'importants privilèges. Lors de la fondation d'Augustodunum, sous l'empereur Auguste, ses habitants bénéficiaient du droit de ne pas payer certains impôts. Or en 21, Tibère, son successeur, décida de rétablir l'impôt de certaines villes gauloises dont Augustodunum.
Un soulèvement fut alors organisé par Julius Sacrovir, un Eduen romanisé. Après avoir fait fabriquer des armes en secret, il organisa ses troupes qui regroupaient des habitants mécontents de la décision de Tibère, des étudiants - au Ier siècle, Augustodunum était devenue une ville universitaire de Gaule - et des gladiateurs entraînés dans une école de la ville. D'après Tacite, auteur latin, les troupes de Sacrovir comptaient 40 000 hommes.
La bataille se tint près d'Augustodunum, peut-être près d'Epinac et s'avéra être un véritable carnage pour les troupes de Sacrovir qui furent anéanties. Sacrovir, quant à lui, réussit à se sauver avec quelques rescapés, s'enferma dans sa villa où il se suicida. Ses compagnons s'entretuèrent après avoir mis le feu à la ville.
Vers 70, un autre soulèvement eut lieu. Il fut dirigé par un dénommé Marric, originaire du peuple des Boïens, voisins des Eduens. Celui-ci regroupa 8 000 paysans, se rendit à Augustodunum et essaya de rallier les habitants à sa cause. Cette fois-ci, la population n'accepta pas de se révolter. Le chef romain Vitellius fit prisonnier Marric et l'envoya à Lyon où il fut mis à mort. Après cet épisode, la ville vécut dans le calme durant de nombreuses années.


Au Moyen-Âge, de nombreuses révoltes paysannes ont eu lieu (en France notamment, les « jacqueries »). Ces révoltes s'étendaient à travers l'ensemble de l'Europe mais aucune n'a vraiment fonctionné.

La Grande Jacquerie

source : http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=13580521



« Le 21 mai 1358, cent paysans du Beauvais s'attaquent aux châteaux de leur région, violant et tuant les habitants, brûlant les demeures. Leur révolte s'étend très vite à la paysannerie du bassin parisien. C'est la plus grande des «jacqueries» qui ont ensanglanté les campagnes françaises au Moyen Age. Ces révoltes sont ainsi nommées d'après l'appellation de Jacques ou Jacques Bonhomme donnée aux paysans.
Les révoltés figurent parmi les paysans aisés de l'une des régions les plus riches d'Europe.
Depuis l'épidémie de peste qui a ravagé l'Occident dix ans plus tôt, ils sont en situation de mieux faire valoir leurs droits car les seigneurs sont partout en quête de main-d'œuvre pour remettre en culture les terres abandonnées.
La Grande Jacquerie survient peu après que les chevaliers français aient été écrasés par les Anglais à Poitiers. Le roi est prisonnier à Londres tandis que Paris est sous la coupe d'Étienne Marcel, le prévôt des marchands.
Les paysans ne supportent pas que les nobles, qui ont lâchement fui devant les Anglais, fassent maintenant pression sur eux pour leur extorquer de nouvelles taxes.
Ceux-ci n'en écrasent pas moins les Jacques à Clermont-sur-Oise le 10 juin 1358. Les chefs des révoltés sont impitoyablement torturés et exécutés. En dépit de ce drame, les révoltes paysannes se renouvelleront les années suivantes, notamment en Angleterre, en 1381, avec Wat Tyler, et en Hongrie. »


A part peut-être celle de War Tyler en Angleterre, au XIVe siècle. Celui-ci souleva les paysans anglais et marcha sur Londres.

Wat Tyler

source : http://www.gauchemip.org/spip.php?article4610



« 15 juin 1381 : Wat Tyler est assassiné. La révolution populaire de Londres échoue

Depuis 1337, la "Guerre de Cent Ans" oppose le roi d’Angleterre au roi de France. Après une période faste pour les troupes anglaises entre 1346 (bataille de Crécy) et 1356 (bataille de Poitiers), les armées royales françaises de Charles V et Du Guesclin chassent leurs ennemis de tout le territoire continental sauf quelques ports (Calais, Cherbourg, Brest, Bordeaux).
S’appuyant sur un royaume trois fois moins peuplé que la France, le roi d’Angleterre fait payer la guerre à ses sujets par de lourds impôts, particulièrement aux dépens des paysans, artisans, employés ( le Statut des travailleurs de 1351 bloque les salaires).
Les combats pour la Succession royale de Castille et en Aquitaine de 1369 à 1375 coûtent particulièrement cher. En 1376, les Communes (représentantes d’un essor urbain déjà significatif) mettent en cause les choix militaires du souverain ainsi que les privilèges du clergé ; ils déclenchent ainsi une crise politique. cependant, les tensions sociales sont encore plus fortes dans les milieux populaires confrontés aux mauvaises récoltes et une forte hausse des prix.
En 1380, le Parlement vote la levée d’une poll tax sur tous les hommes de 15 ans et plus (4 livres pour les plus riches, 4 pences pour les pauvres). Cela accroît la charge fiscale de 65% par rapport à 1376.
La révolte explose en mai 1381 dans l’Essex (Est de Londres) et le Kent (Sud de Londres). Elle se répand assez rapidement dans 16 comtés sur 37, particulièrement le Norfolk et Suffolk (Nord de Londres), de même que les Midlands (Birmingham). La capitale connaît un paroxysme du mouvement vers la mi-juin.
Les historiens sont d’accord sur la base sociale essentiellement pauvre sinon misérable de ce soulèvement : serfs, petits artisans, tenanciers, travailleurs. Les chefs les plus connus sont eux-mêmes issus de ces milieux (Wat Tyler, Jack Straw, Geoffrey Lister...).
Sheriffs, percepteurs, abbayes, châteaux et parfois maisons de riches bourgeois détestés font les frais de la jacquerie des croquants. Parmi les revendications, notons le refus de la poll tax et l’exigence de chartes d’affranchissement pour les serfs.
Le 11 juin 1381, 60000 rebelles (peut-être 100000) parviennent à Londres en provenance de l’Essex et du Kent. Le 12, ils campent sur la colline de Blackheath. Le 13, des bandes parcourent la capitale, pillant des palais et établissements religieux, ralliant à eux les milieux populaires urbains.
Le 14, le Roi négocie et fait plusieurs promesses dont l’abolition du servage. Qui conduit la délégation des insurgés ? Wat Tyler. C’est un ancien valet d’armes qui a combattu en France avant de revenir comme paysan. Un jour, un percepteur se présente chez lui et entreprend de violer sa fille de 15 ans. Tyler le tue à coups de marteau mais devient inévitablement un hors la loi. Au printemps 1381, les paysans du Kent l’élisent à leur tête.
Le 15, Tyler doit avoir une nouvelle entrevue avec le Roi mais il est rapidement assassiné par l’escorte de celui-ci (dont le maire de Londres). La délégation royale berne alors le reste de la délégation sur les raisons de la mort de leur chef et sur le fait que les promesses (dont l’affranchissement) seront tenues. Les insurgés acceptent de quitter Londres. En fait, l’armée levée par Robert Knowles les attend à la sortie de la ville. Beaucoup sont exterminés sur place.
Clergé, noblesse, bourgeoisie urbaine, grands propriétaires ruraux sont ragaillardis par ce carnage et passent à la contre-offensive. Les différents soulèvements locaux sont alors écrasés et les promesses comme l’abolition du servage oubliées. Des milliers de paysans sont encore massacrés. Un dirigeant comme John Ball est pendu et écartelé. »


Une autre grande révolte paysanne du Moyen-Âge a eu lieu au XVIe siècle, par des paysans allemands. Cette révolte engendrée principalement par la misère et le rêve d'un ordre social égalitaire (issu des courants les plus radicaux du Protestantisme), dura 2 ans (1524-1526) avant de s'écraser sous une répression épouvantable entraînant la mort de 100 000 individus. On retient aujourd'hui l'appellation de « guerre des Paysans » pour désigner cette tentative de révolution sociale.

La guerre des paysans allemands : 1525

Voici un extrait d'une longue série de documentation sur cette révolte des paysans allemands :
source : http://membres.multimania.fr/jpmarat/febkf.html




« III Précurseurs de la guerre des paysans entre 1476 et 1517

Cinquante ans environ après la répression du mouvement hussite, se manifestèrent les premiers symptômes de l'esprit révolutionnaire qui germait chez les paysans allemands.
C'est dans l'évêché de Wurzbourg, région que la guerre des hussites, « les mauvais gouvernements, les nombreux impôts, les taxes, les dissensions, les hostilités, la guerre, l'incendie, le meurtre, la prison, etc. » avaient déjà appauvrie et que continuellement les évêques, les prêtres et les nobles pillaient sans vergogne, qu'éclata en 1476 la première révolte paysanne. Un jeune berger et musicien, Hans Böheim de Nicklashausen, appelé également Jean le Timbalier et Jean le Joueur de fifre, entra subitement en scène comme prophète dans la vallée de la Tauber. Il racontait que la Vierge Marie lui était apparue et qu'elle lui avait ordonné de brûler son tambourin, de cesser de s'adonner à la danse et aux autres plaisirs coupables, et d'exhorter au contraire le peuple à la pénitence. Chacun devait renoncer à ses pêchés et aux vanités de ce monde, quitter toute parure et tout ornement, et se rendre en pèlerinage auprés de la Vierge, à Niklashausen, pour obtenir le pardon de ses pêchés.
Nous trouvons déjà ici, chez le premier précurseur du mouvement, cet ascétisme que nous rencontrons dans toutes les révoltes teintées de religion du moyen âge, ainsi que dans les temps modernes au début de chaque mouvement prolétarien. Cette rigueur de moeurs ascétique, cette exigence de renonciation à toutes les jouissances et à tous les plaisirs de l'existence établissent d'une part, en face des classes dominantes, le principe de l'égalité spartiate, et constituent d'autre part une étape de transition nécessaire, sans laquelle la couche inférieure de la société ne peut jamais se mettre en mouvement. Pour développer son énergie révolutionnaire, pour acquérir une conscience claire de sa position hostile à l'égard de tous les autres éléments de la société, pour se concentrer elle-même en tant que classe, elle doit commencer par rejeter tout ce qui pourrait la réconcilier avec le régime social existant, renoncer aux rares plaisirs qui lui font encore momentanément supporter son existence opprimée, et que même l'oppression la plus dure ne peut lui arracher. Cet ascétisme plébéien et prolétarien se distingue absolument par sa forme farouchement fanatique comme par son contenu, de l'ascétisme bourgeois, tel que le prêchaient la morale bourgeoise luthérienne et les puritains anglais (à la différence des indépendants et des sectes plus avancées), et dont tout le secret réside dans l'esprit d'épargne bourgeois. Il va d'ailleurs de soi que cet ascétisme plébéien et prolétarien perd son caractère révolutionnaire au fur et à mesure que, d'une part, le développement des forces de production modernes multiplie à l'infini les objets de jouissance, rendant ainsi superflue l'égalité spartiate, et que, d'autre part, la situation sociale du prolétariat, et par conséquent le prolétariat lui-même, deviennent de plus en plus révolutionnaires. Cet ascétisme disparaît dès lors peu à peu dans les masses et se perd dans les sectes qui s'y obstinent, soit directement dans la ladrerie bourgeoise, soit dans une emphatique chevalerie de la vertu, qui en pratique aboutit également à une avarice de petits bourgeois ou d'artisans bornés. Il est d'autant moins nécessaire de prêcher la renonciation à la masse des prolétaires qu'ils ne possèdent presque plus rien à quoi ils puissent encore renoncer. »

23.02.2011 - 00h27   

J'ai découvert un artiste assez talentueux et je voulais vous faire partager ma découverte : http://www.reverbnation.com/florentdorin
Florent Dorin est également comédien, il étudie dans un conservatoire d'art dramatique et joue un rôle important dans la websérie "le Visiteur du futur".

20.02.2011 - 00h43   

A propos de "jeux", on pourrait demander à programmer une version interactive de la caverne de Platon, ainsi qu'une page interactive sur les fractals ( je me demande si certaines parties du site ne devraient pas être structurées selon cette géométrie...).
Bref, je suis pour. =D

édit 13/03 : c'est dommage que ce forum meure comme ça... je me sens seul quand je viens lui rendre visite...

édit 13/04 : bon, ben ça devient clair que le forum doit déménager ici, si on veut que celui-ci vive...

18.02.2011 - 22h31   
Albert le Grand

source: fr.wikipedia.org

Il y a un autre grand livre d'alchimie, il me semble : Le Grand Albert.

Cet ouvrage ne parle pas que de cela mais il recèle des "recettes".
Voici un lien pour s'en faire une idée :
http://badonpierre.free.fr/salmpierre/tome3v.html




D'après Wikipédia, le Grand Albert est un grimoire, un célèbre livre de magie populaire, en latin, attribué au théologien et philosophe Albert le Grand (vers 1200-1280), commencé peut-être vers 1245, avec sa forme définitive vers 1580, et son édition française classique en 1703. Son titre : Liber Secretorum Alberti Magni de virtutibus herbarum, lapidum et animalium quorumdam : « Livre des secrets d'Albert le Grand sur les vertus des herbes, des pierres et de certains animaux ».

Opinion du bibliographe Jean-Charles Brunet : « C'est parmi les livres populaires, le plus célèbre et peut-être le plus absurde... Il est tout naturel que le Livre des secrets ait été attribué à Albert le Grand, car ce docteur, très savant pour son époque, eut, parmi ces contemporains, la réputation d'être sorcier ».

Ce livre est souvent accompagné d'un autre, qui lui est similaire : le Petit Albert, paru en 1668. Son titre est Alberti Parvi Lucii Libellus Mirabilibus Naturae Arcanis, « Livre des merveilleux secrets du Petit Albert ». On y trouve des recettes prises chez Jérôme Cardan (De subtilitate, 1552), G. Della Porta (Magia naturalis, 1598), un chapitre original sur les talismans.

18.02.2011 - 21h37   

Pégase a écrit:


Bonjour,

Dans le cas présent, le fils de nos amis est âgé de 9 ans !


Ah, effectivement. Sorry ^^"
Et bien dans ce cas, oui, faudrait voir.

Des sujets "d'éveil" : le jeu du Tao est déjà bien, après, à 9 ans...
J'ai pas vraiment d'idée sur le sujet si ce n'est la prolongation du bar en espace "culture", pour mieux cibler les topics car ceux du bar sont très aléatoires...
Ceci dit, je suis surpris qu'un enfant de 9 ans s'intéresse à ce site. S'il s'est inscrit, comment s'appelle-t-il ?

18.02.2011 - 00h09   
Nous sommes des hommes


Nous sommes des Homo Sapiens Sapiens. Vous voulez savoir qui nous a appelé ainsi ? Allez savoir :

"La dénomination binominale complète de l'espèce humaine est : Homo sapiens, Linné 1758.

* Homo constitue le nom de genre (au nominatif latin, avec première majuscule et en italique),
* sapiens provient d'un adjectif latin (en minuscule italique ) signifiant « intelligent, sage, raisonnable, prudent », et qui désigne l'espèce,
* Linné identifie le nom du naturaliste qui a nommé et décrit l'espèce,
* 1758 situe l'année de publication de la diagnose, ou de sa validation.

Jusqu'en 2003, l'espèce Homo sapiens était subdivisée en deux groupes distincts, considérés comme deux sous-espèces, dont l'une était l'espèce humaine actuelle, et l'autre, une espèce cousine éteinte, celle de l'homme de Néandertal. Comme pour toute sous-espèce du règne animal la conséquence terminologique a été de créer des noms trinomiaux en rajoutant un adjectif, toujours latin (et en italique), après le nom d'espèce. C'est ainsi que l'espèce humaine était appelée Homo sapiens sapiens. Cette terminologie n'est plus en vigueur pour la majorité des scientifiques."

La source de cet extrait se trouve ici


Et si vous voulez savoir qui était ce M. Carl von Linné, il n'y qu'à consulter une brève biographie, par ici



Enfin, voici un site plutôt intéressant sur l'anthropologie:

http://www.hominides.com

16.02.2011 - 14h53   

C'est vrai que c'est intéressant. =)

Mais cette plate-forme n'est-elle pas déjà un outil didactique et sain ?
Ce forum-blog permet de s'instruire et je ne vois pas vraiment d'écart de comportement dans la communauté (mis à part quelques écarts de langage...)

Juste une question : en quoi consisterait précisément ce projet d'éveil ? Parce que je ne pense pas que les "jeunes" aient moins de 15 ans... S'ils consultent Syti, c'est qu'ils ont atteint un certain degré d'éveil, non ?

23.01.2011 - 15h04   

Les Bbs sont certes très puissants. Mais je ne peux m'empêcher de penser qu'il y a un groupe de personnes que l'on compte sur les doigts de la main qui préside cette organisation.
Autre point que je trouve étrange : C'est aux Pays-Bas que naissent des idées puissantes et affreuses : Bilderberg et le libéralisme.
C'est certainement pour cela que la reine Beatrix en fait partie.
D'autant plus que ce pays fait parti des grands colonialistes d'Europe...

Et les Illuminati, sont-ils au-dessus des Bbs ?

15.01.2011 - 21h03   

[vidéo supprimée sur YouTube]

Voici un lien vers son site officiel. Ce type est génial !

[vidéo supprimée sur YouTube]

15.01.2011 - 19h47   
Interview en français


source: inner-quest.org

Voici un extrait de l'interview.

Question : Quand vous dites " je ", quel concept avez-vous de vous-même ? A quoi ce " je " fait-il référence ?

U.G. : Pour moi, le " je " est un pronom singulier à la première personne. J'ai découvert cela étant très jeune. Ceci dit, je ne pense pas qu'il existe quelque " je ", ou Soi, ou n'importe quel autre terme pour désigner ça. Vous ne pouvez en aucune façon vous séparer de cet organisme vivant, sauf au travers des concepts ou des idées qui vous ont été inculquées. Le seul moyen que vous avez de vous séparer de quel que soit ce que vous l'appelez : le " je " ou le Soi ou l'Atman, c'est d'utiliser la connaissance. Sinon, vous n'avez aucun moyen pour vous séparer de ce que vous appelez " vous ", " je ". Bien sur, j'utilise " je ", j'utilise aussi " mon " parfois ; " ma " fille quand je la présente à quelqu'un, ou " ma " sœur. Ma femme est décédée il y a trente-cinq ans, donc il ne m'est plus d'aucune utilité d'en parler comme étant "ma" femme. Mais en réalité, je n'ai aucune relation que ce soit avec " ma " fille ou avec une personne que je présenterais comme " mon " ami. Je ne peux me séparer et me considérer que quand j'utilise la connaissance que j'ai du Soi, du " je ", ou de l'Atman, ou quel que soit ce qu'il est. Donc, cette connaissance a été rentrée là-dedans, dans l'ordinateur, la base de données ou base de mémoire, par la culture ou la société. Ceci dit, je ne pense pas, jamais avoir la moindre idée quant à ce que je pourrais bien être.

Il n'y a ni intérieur, ni extérieur. Je ne peux me distinguer de vous qu'à travers la connaissance que j'ai de vous. Je ne me dis jamais que vous portez des blue-jeans. Je sais que ce sont des blue-jeans. Dès que je dis : " Ce sont des blue-jeans ", la connaissance que j'ai des blue-jeans disparaît. Donc, je ne peux pas dire que je ne sais rien. Quand je dis que : " Je sais que ceci est bleu, et que le ciel est clair ", alors je me retrouve à nouveau dans la même situation qui est celle de ne vraiment pas savoir ce qu'est ce que je regarde. Je ne me dis jamais : " Le temps dehors est clair ". Jamais. Et, si vous me le demandiez, je répondrais : "Le temps est clair et ensoleillé, il fait très bon ". Votre question fait jaillir toutes les informations présentes là, à l'intérieur. Jamais je ne me dis : " Il fait beau " ou je ne me dis jamais : " Il fait nuit " non plus. Mais je ne suis pas du tout en train de dire que : " Je ne sais pas ". Je sais.

Donc, je ne peux absolument pas me séparer de ce qui se passe là dehors, ni de ce qui se passe dedans. S'il n'y a pas de séparation de ce que vous êtes en train de regarder, vous ne pouvez distinguer ce qui se déroule dehors de ce qui se déroule dedans. Il n'y a ni intérieur, ni extérieur ici. L'œil physique ne regarde pas cela comme étant " blanc ", ni jamais il dit " c'est foncé ". Les perceptions sensorielles ne traduisent absolument rien au sujet de ce qui se déroule là dehors ou ici en moi. Donc, je ne peux en aucune façon me séparer de ce que j'observe là dehors ou là dedans, en moi. Je peux dire : " Ceci est moi ", " Cela n'est pas moi " ; " Je suis heureux ", " Je suis malheureux " ; " Je suis avare ", " Je ne suis pas avare " ; " Je suis jaloux ", " Je ne suis pas jaloux ". Ils ne représentent rien pour moi.

15.01.2011 - 19h38   
Interview en anglais



Il articule assez bien quand il parle, je pense que cette vidéo sera compréhensible à tous (ceux qui ont appris l'Anglais...)

15.01.2011 - 19h28   
L'empire ottoman

Une émission très intéressante qui passe régulièrement sur Arte.






14.01.2011 - 21h09   

Que c'est haut...


Celle-ci est pas mal aussi =)


 page 6/ 7