Messages et articles de Candide
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18.12.2013 - 13h05   
Vu au microscope

Le cristal de caféine, un ébouriffement de couleurs vives


14.12.2013 - 22h08   


13.12.2013 - 19h49   
Questionnaire II - Le Retour

Face au succès du 1er questionnaire, je vous invite de nouveau à répondre à cette série de questions

1. Si vous deviez choisir ou créer une devise d'un nouveau régime politique mondial et qui sera appliquée en amont, quelle serait-elle ?

2. Des extraterrestres arrivent chez vous en toute discrétion, et ils sont présents sur Terre pour un temps très court. Quelles questions voudriez-vous leur poser en priorité ?

3. Vous avez la possibilité de vivre consciemment dans une fiction déjà existante, et même d'influencer le scénario par vos actions, quelle serait cette fiction et quel rôle souhaiteriez-vous avoir ?

4. La fin de l'humanité s'apprête à avoir lieu d'ici quelques jours, et chacun a la possibilité d'envoyer dans l'espace un CD enregistrable d'environ 700 Mo. Que souhaiteriez-vous stocker sur votre CD ?


P.S.: si vous trouvez que certaines questions sont trop limitatives, c'est normal et voulu. Ça aide simplement à mieux se concentrer sur ce qui nous parait essentiel.

12.12.2013 - 12h25   

Hier, j'ai écouté une émission-débat intéressant, nuancé et intelligent sur le Revenu de Base qui vaut la peine d'être proposé : http://www.franceculture.fr/emission-du-grain-a-moudre-toute-existence-merite-t-elle-salaire-2013-12-11

Christine Boutin m'a vraiment surpris dans le bon sens, moi qui l'a pensait antipathique et réactionnaire...

12.12.2013 - 11h20   

Un éclaircissement sur ces protestations en Italie : http://fr.euronews.com/2013/12/09/fronde-sociale-en-italie/

11.12.2013 - 15h51   

Désolé, rien à voir avec les bonnets rouges, mais je ne savais pas où fourguer cette vidéo (je suis perdu dans le fouillis).

Ça se passe en Italie, le 9 Décembre 2013. Ça concerne des manifestions anti-taxes et fait exceptionnel : les policiers enlèvent leurs casques et rejoignent même les manifestants !

Forza Italia !


07.12.2013 - 19h08   

Primo, j'ai pas envie de passer ma vie à débattre ici. J'ai quand même une vie sociale à côté à gérer et ce genre de débat risque d'être une spirale sans fin qui engouffre mon temps personnel. Je pense qu'il faut comprendre ceci et le respecter. Donc désolé de vouloir y mettre un terme brièvement. De plus, c'est pas parce que je n'ai pas rebondit ouvertement sur les points évoqués, que je les ignore.

Secundo, vu comment tu prends très (trop ?) à coeur ce débat, que tu me piques personnellement plusieurs fois (sans que je fasse de même tu remarqueras...) et enfin vu comment tu t'offusques sur pas grands choses en te racontant plein d'histoires dans le dernier message qui t'es adressé, et sans même prendre la peine de remercier le partage, tout ça me donne encore une meilleure raison pour mettre fin à cet échange.

Allez, bonne soirée

07.12.2013 - 17h53   

Je ne peux pas t'apporter une réponse satisfaisante puisque je n'ai pas analysé en profondeur le modèle Suisse et Islandais. Juste lu quelques brefs descriptifs. Et je ne sais même pas si ça été viable à long terme, donc...

Sorry.

07.12.2013 - 17h27   

Brièvement, pour conclure...

[Laborit] rit de l'analogie urbanistique qui consiste à comprendre la ville comme une cellule...

Ça je ne sais pas mais si c'est le cas je pense qu'il s'est trompé. A propos de la systémique, je te conseille un livre que j'ai mis en ligne pour toi : The Macroscope (en anglais), par Joël de Rosnay, qui est didactique et t'aidera à comprendre de façon pragmatique et cohérente que les modèles systémiques (notamment une ville) à différents niveaux d'organisation se ressemblent, avec des spécificités qui s'y rajoutent selon le degré de complexité (approche holistique).

vous pourrez être destitués par une autre équipe d'élitistes ayant suivi les mêmes règles que vous, et ce, à n'importe quel moment.

Quand je pars à la chasse, j'accepte tout aussi bien l'idée de tuer que d'être tué par un ours. C'est la logique naturelle de la vie.

07.12.2013 - 13h43   

Zkalpalito a écrit : De plus, évidemment que l'égalité absolue n'existe pas, et que certains sont plus grands que d'autres ou plus rapides que d'autres, mais dans les règles de société, force ne fait pas loi, et ce n'est pas en vertu d'une puissance qu'un homme particulier devrait commander à d'autres.

Eh bien tu m'excuses, mais je ne suis pas du tout d'accord avec toi

Je ne sais pas si tu as lu "Dieu ne joue pas aux dés" (un livre qui traite des niveaux d'organisation), où Laborit explique que l'évolution de la complexité des systèmes passent par une plus grande spécialisation de ses éléments. Cette spécialisation permet de focaliser des fonctions précises et inhérentes aux aptitudes, et par corollaire, de commander sur un plan plus ou moins vaste. Il s'agit là, dans le processus sociopolitique, de la même chose et ce à quoi nous devons tendre. Et la démocratie directe irait à l'encontre de ce principe fondamental de l'évolution systémique.

Pour l'exemple concret : écrire un programme en C++ sera bien plus correctement et efficacement abouti dans un laps de temps nécessaire par un expert de ce langage, que par 50 débutants en HTML a qui ont a confié subitement la mission inappropriée d'écrire un programme en langage de haut niveau. Ces mêmes débutants ne resteront en grande partie débutants dans leur incapacité à progresser dans la maîtrise d'autres langages plus complexes. Dans la nature, les modèles de banalité sont foisonnants, l'exceptionnel est extrêmement rare. Ainsi, tous les accomplissements extraordinaires depuis que le monde est monde a été initié et manoeuvré par des Prométhée de l'humanité, qu'on ne compte que sur quelques doigts par siècle.

Pour l'organisation politique, même combat. Je ne vois d'utile dans les assemblées populaires que la facilitation de la remontée d'informations pour aider la classe dirigeante à mieux réagir. Si la masse est les muscles du corps social qu'on contrôle dans une direction déterminée et fanatique, les assemblées populaires seraient les nerfs de l'information jusqu'au cerveau.

Une majorité de sots, qui s'accommode bien d'une certaine finesse paysanne et n'ayant rien en commun avec la puissance d'esprit d'un Périclès, ne peut jamais remplacer un homme supérieur de par sa compétence dévouée et sa pleine responsabilité. De mille cervelles creuses on ne tirera jamais une résolution héroïque. L'idéal d'un génie ne peut se permettre de se frotter aux ronces du débat populaire sous peine qu'il finisse en lambeaux déchirés, et qu'au final le bien collectif en pâtisse.

Zkalpalito a écrit : quelques événements comme l'invention de l'imprimerie, la généralisation de la lecture, qui ont sans doute permis au peuple d'en venir à une démystification de l'ordre établi. Cette prise de conscience a débouché sur moult révoltes, en des époques bien différentes les unes des autres.

Ce que tu dis là est seulement valable pour les intellectuels, pas pour la masse, qui elle, fait réellement pencher la balance à sa bonne utilisation.

Mais comment ?

La masse est peu pénétrable aux idées abstraites, on l'empoigne plus facilement dans le domaine des émotions et c'est là que se trouve les ressorts secrets de ces réactions, soit positives, soit négatives. Sans aucune demi-mesures.

Ainsi, la force qui a déclenché les grandes avalanches historiques dans le domaine social et politique fut, de temps immémorial, la puissance magnétique de la parole, par un fanatisme animateur, par les éruptions volcaniques de passions humaines. Jamais par les littérateurs romantiques et les héros de salon, ni par la proclamation d'une idée scientifique.

Quiconque veut convaincre la masse doit trouver la clé qui ouvre la porte de son coeur. Ici l'objectivité est une faiblesse, la volonté est la force.

Sylvain a écrit : Mais leur plan découle tout naturellement de leurs principes qui sont fondamentalement cyniques, dénués de toute considération éthique et de tout humanisme.

Zkalpalito a écrit : Est bien candide celui qui croit pouvoir assumer la semence de la graine sans assumer la croissance de la plante...

J'adhère à leurs principes tout simplement parce qu'un poison ne peut être vaincu que par un contre-poison tout aussi violent. Leur plan majeur, c'est d'accroître durablement leurs capitaux déjà gargantuesques, par tous les moyens insidieux. Alors que moi, mes capitaux, je m'en carre un peu. Donc je répète : nous ne partageons pas le même plan. Je combats le leur avec les mêmes armes.

06.12.2013 - 20h54   

Quel mépris... Ça te ferait si mal qu'un penseur de l'égalité puisse avoir raison, alors tout ce que tu trouves à dire, c'est que sa pensée est issue des "salons de thé bourgeois" ?

C'est du mépris ou du réalisme selon les grilles de lecture de chacun. Et je faisais plutôt référence aux Lumières.

Penser l'égalité inconditionnelle de garanties minimales, économique, sociale et juridique, c'est convenable.

Penser l'égalité absolue entre les hommes, y compris politique, ça revient à ce qu'un métallurgiste tente de fusionner de l'or, du cuivre, du fer et du plomb ensemble. Ça n'aboutira à jamais rien d'homogène.

Et n'as-tu jamais perçu que l'espoir d'Henri Laborit résulte en cette possibilité : Que l'homme comprenne son système nerveux et qu'il l'utilise pour faire autre chose que pour dominer l'autre ?

Non, et si c'est le cas c'est comme si on envisageait ça de la même façon que l'homme prenne connaissance de l'attraction terrestre, et puisse tenter de nier ses lois pour s'envoler dans l'espace. Ça serai impossible.

Personnellement, j'ai compris sa conclusion comme le fait d'échafauder une structure hiérarchique plus juste et rationnelle.

Tu ne crois absolument pas qu'il y a une forme de solidarité entre le message et son cadre ? Tu ne crois pas que la forme de facebook est précisément faite pour autre chose que pour creuser intellectuellement ?

Si, et je vois précisément où tu veux en venir, mais force est de constater qu'une minorité d'individus font quand même fait l'effort d'outrepasser ces orientations ergonomiques. J'ai géré une page de plusieurs dizaines de milliers de participants, et je dirais que seulement 5 à 10% des individus savaient réfléchir et communiquer leurs idées de façon intelligible, construite et cohérente.

Question de choix conscient, toujours.

Un pauvre peut être d'avant-garde, et si ce qu'il apporte à l'espèce lui rapporte beaucoup d'argent, il pourra peut-être rejoindre l'élite. Autrement, un pauvre d'avant-garde qui ne se fait pas d'argent ne peut pas rejoindre l'élite.

Je crois qu'il y a un malentendu au départ sur le mot "élite". C'est ma faute, j'ai choisi le mauvais mot pour me faire comprendre. Je voulais parler des individus brillants éparpillés dans toutes les strates de la société, qui peuvent traiter les sciences de haut-niveau sans que ça soit lié au statut social et économique.

Ainsi, par exemple, Diogène de Sinope faisait partie de la quintessence de l'esprit de son époque, sans être placé haut dans la hiérarchie, au contraire.

Le sublime est dans la lutte pour la domination et le jeu prédatif.

Faux. Tu y vois du sublime. Ça ne veut pas dire que le sublime est dans la chose elle-même.

Je sais pas si tu as déjà eu le privilège de soumettre, de vaincre, d'arracher le dû remporté et de piétiner les visages conchiés de la défaite, mais pour ma part cela m'a valu une libération délicieuse de dopamine qui a succédé à la brutalité du duel. On se sent subitement et férocement vivre. Voilà où est le sublime de ce jeu permanent.

J'ai entraperçu ça pendant mon court passage à l'armée, via un filtre légal de la violence. Et la société moderne a perdu de vue, à tort, et à cause du règne du politiquement correct, la galvanisation sacrée de l'esprit guerrier, le crépitement ardent du combat qui sauvegardera les forts au détriment des faibles, qui n'auront de droit de vie qu'à leur allégeance.

Comment peut-on accuser les masses d'être apathiques, irraisonnées, etc., sans prendre en compte le fait que des procédés d' "abêtisation" ont délibérément et stratégiquement été mis oeuvre ?

Ça fait plusieurs millénaires que ça n'a pas changé, "le pain et les jeux" ont simplement changé de forme. Plusieurs millénaires de civilisation, ça laisse quand même énormément de temps pour changer, avec l'aide des grands penseurs qui ont sillonné les siècles... Ou bien peut-être faudrait-il enfin en arriver à se dire que la masse constitue une entité qui est ce qu'elle est par nature, à savoir une immense crasse empoignable par les bas instincts ?

Mais c'est sûr que dans un des sanctuaires de la théorie du complot, tenter d'aborder le manque de responsabilisation du peuple n'aboutira qu'à ne se voir être jugé dans l'erreur.

Sauf que chaque espèce a sa singularité, et que le social, fait d'êtres humains, vivants, est sous-tendu par le biologique, mais a tout de même sa spécificité.

C'est sûr que d'un point de vue philosophique, il peut y avoir une infinité de spécificités interprétées pour chaque espèce...

Laborit n'a jamais dit que l'homme était comme un rat dans une cage...

Non. Laborit a bien démontré que le rat comme l'homme ont des types de comportements semblables et invariants comme au reste de la population mammifère, soit :

- Le maintien de l'homéostasie grâce à l'action gratifiante (qui aura vocation à être répétée) dans un espace approprié.
- La fuite, en situation de danger pour la structure biologique.
- Si la fuite n'est pas, ou ne peut pas être effectuée : la lutte (compétition).
- Si l'action, ni la fuite, ni la lutte ne sont, ou ne peuvent pas être effectuées : l'inhibition de l'action.

Ce qui est singulier à l'homme et qui déguisent ces grands comportements, ce sont des facultés de création, d'imagination, et d'abstraction en général, grâce à son cortex associatif surdéveloppé par rapport au reste du monde animal.

Ton idéologie, est l'idéologie des maîtres du monde...

Pas vraiment... j'adhère à leurs principes, mais pas à leur plan. Je ne suis pas un capitaliste, désolé

06.12.2013 - 12h56   

Qu'est-ce qui te fait dire ça ? Et pourquoi le peuple ne pourrait-il s'en saisir ? Est-ce génétiquement déterminé peut-être ?
Sérieusement, c'est absurde d'affirmer une chose pareille. Ça revient à dire qu'un individu, suivant sa condition sociale, est prédéterminé à ne pas pouvoir acquérir une connaissance abstraite dite de haut niveau ?

C'est absurde parce que tu as mal compris ce que j'ai écrit. J'ai parlé d'une élite intellectuelle, et pas d'une élite sociale. Un pauvre peut parfaitement faire partie d'une élite intellectuelle. Il y a une part de génétique mais aussi de diversité et de performance intersynaptique catalysées pendant la jeunesse, grâce à la stimulation de l'intellect.

Sinon il est évident de constater qu'une masse importante d'individus n'ont pas le matériel cognitif nécessaire pour appréhender des activités aussi abstraites comme les mathématiques, la politique ou l'ingénierie. Cette masse d'esprits myopes, mû de son gré et de tous temps par des réactions quelque peu primaires, n'est utile qu'à sa présence démographique, aux corvées ouvrières et au suivisme fanatique derrière son héros suprême. Elle est les roues du véhicule, les muscles du corps social, la hampe de la lance.

Il faut se promener dans le jardin de la nature avec des yeux impitoyablement objectifs pour se rendre compte à quel point elle crée des différences de qualité - et même des exceptions - parmi ses éléments (et qui ne soient nullement liées à une appartenance ethnique et/ou sociale en ce qui concerne les humains). Tout intellectuel qui persiste à mâchonner ses interprétations ou ses espoirs égalitaires, ou autre invention culturelle issue des salons de thé bourgeois, ne parviendra qu'à réaliser des choses aussi significatives que de creuser des trous dans l'eau du paysage sociopolitique.

Seulement, ton discours relève d'un essentialisme suivant lequel une démocratie véritable ne saurait voir le jour

Il est aussi essentialiste qu'à l'observation d'une ruche, d'une fourmilière ou d'une meute de canidés / primates. Pourquoi en serait-il au fond si différent, chez nous, éminents représentants du genre Homo, en ayant simplement une couche de cortex plus développée ?

Laborit est aussi un de mes maîtres à penser et tu dois donc bien savoir que les hiérarchies de dominances ont toujours existé et succèdent à d'autres hiérarchies de dominances. C'est simplement les conditions pour dominer qui changent : de la force physique et guerrière, à la puissance oratrice et rhétorique, aux qualités intellectuelles et d'abstraction utilisées pour produire, etc.

Le sublime est dans la lutte pour la domination et le jeu prédatif. Cela exalte la pro-activité tactique et l'emballement hystérique pour la survie. Le pôle inverse de la fadeur. Etre un barbare parmi les barbares rend l'âme ardente, fière et vorace.

le cadre facebookien est de toute façon vain en lui-même, et les discussions sérieuses n'ont pas lieu sur facebook.

Le "cadre facebookien" permet le même type de débat que dans une assemblée que je sache. Question de choix individuel, pas de cadre. Les sujets politiques sont autorisés, les initiateurs jouissent d'une grande liberté de publication et contrôle, la responsabilité engagée car le plus souvent fait sous visage et identité réelle, les commentaires non-limités en longueur...

J'ai aussi constaté très souvent une popularité plus grande pour les images simplistes publiées, que pour les articles ou autre lien nécessitant un peu d'effort intellectuel. Ça donne un bon aperçu...

Les forums qui ont le Processus Constituant comme thème de réflexion sont quasi désertés. Les sites de recueils de liens scandaleux et sensationnalistes sont gorgés d'indignation d'estrade par des cohortes de lâches inintéressants.

Je croyais que tu étais un lecteur de Syti.net, toi aussi ?

Je le suis, j'ai lu la page, mais être lecteur n'est pas synonyme de partisan absolu

05.12.2013 - 20h47   

C'est en observant le peuple participer sur des pages populaires de Facebook que j'ai appris à devenir anti-démocrate. Mais pas dans l'absolu, j'adhère au principe quand ça concerne des gens intelligents et constructifs... ce qui n'est plus le cas actuellement, dans la majorité.

Sinon, pour le modèle que tu cites dans ton premier paragraphe, je crois que c'est typiquement celui de la Suisse.

Dans un système réellement démocratique, il s'agirait de mettre hors-jeu la marchandisation de la connaissance, de sorte que la société présente l'ensemble des connaissances en tant que culture comme 'res communis', comme chose commune et partagée par tous. [...] ll faut mettre à disposition de tous toutes les données qui permettent de construire son sens critique et sa culture.

Il y a bien une marchandisation de la connaissance mais pas que et loin de là !

- Combien de livres d'occasion ai-je vu sur Amazon ou sur les marchés à des prix dérisoires, dans les débarras ou les armoires poussiéreuses ?
- Un abonnement à une bibliothèque est-il en général si coûteux que ça ?
- Trouver des amis ou des connaissances pour se faire prêter ou échanger, trop compliqué ?
- Combien de livres en PDF, textes de blog et vidéos critiques circulent librement sur la toile ?
- Combien d'endroits permettent un accès libre à Internet grâce au wifi ?

Et surtout... combien de fois ai-je constaté des personnes qui justifiaient autant leur paresse intellectuelle ? Pourquoi la vente de livres a chuté aussi brutalement ? Pourquoi les ergonomistes web conseillent ne pas trop écrire, car l'étude des comportements d'internautes mettent en avant que la plupart lisent très peu ? (d'où le succès de Twitter et Facebook).

Nous vivons une période où l'accès à la connaissance n'a jamais été aussi accessible pour tous, dans les pays occidentaux, qu'auparavant. Par contre, je constate un manque flagrant de responsabilisation du côté du peuple, qui chiale en toute bienséance contre une élite qui lui veut du mal, mais continue quand même à aller au supermarché, à s'acheter des Iphones, à utiliser de façon gloutonnesque autant de gaz et de pétrole, à lire un livre tous les dix ans, à ne jamais s'investir concrètement dans un milieu associatif ou alternatif, et j'en passe...

La récompense peut parfaitement ne pas être monétaire et ne pas impliquer de système de domination.

Là-dessus, tout à fait d'accord. Et je me doutais bien que tu allais réagir sur le monde de l'open-source et la reconnaissance sociale...

Sauf que dans une société capitaliste, il n'y a pas grand chose à en tirer de la reconnaissance sociale. Chez Debian (distribution Linux), par exemple, où l'organisation est réellement démocratique, mais la dynamique de travail est moins véloce que chez une entreprise comme Ubuntu ou Red Hat. Cet exemple est généralisable aussi dans d'autres domaines comme l'ingénierie mécanique, ou l'électronique... Les communautés open-source manquent trop souvent de moyens, de participations, de personnes compétentes et persévérantes.

Bref, la récompense est peut-être plus attractive quand ça concerne l'élévation du niveau de confort, qu'une récompense abstraite comme la reconnaissance. Même si c'est moins romantique à concevoir... mais je ne suis pas neurobiologiste non plus

Quant à l'élitisme / avant-garde : les connaissances abstraites de haut-niveau ne peuvent être apprivoisées et utilisées que par une élite intellectuelle. Des ordinateurs peu performants sont dans l'impossibilité de lire certains fichiers trop lourds ou sophistiqués. L'élitisme s'érige donc naturellement, et doit veiller, pour sa suprématie, à stimuler la complaisance à la duperie dans laquelle le troupeau est conchié. C'est la forme de la duperie qui doit être changé, pas le principe de fond...

05.12.2013 - 18h15   

Bon alors j'apporte mon grain de sel

Le système politique actuel ne peut pas raisonnablement être qualifié de "démocratique", tout simplement parce que le commandement, la souveraineté, ne sont pas aux mains du peuple.

La démocratie représentative est nécessairement mise en oeuvre quant au fait que notre structure politique est centralisée.

En démocratie, avant toute prise de décision, il faut une réflexion collective. Et on ne peut pas débattre convenablement entre plusieurs centaines / milliers / millions de personnes pour gérer une ville, un département, une région ou un état. Il faut des représentants qui synthétisent et portent au mieux les constats et les volontés du peuple, même si ce n'est jamais parfait.

Evidemment, "démocratie représentative" c'est presque une oxymore dans l'état actuel des choses... dû au fait que des intérêts privés se sont immiscés dans nos institutions, et à l'autisme de la classe dirigeante.

Ce que je propose comme mode de fonctionnement : Tout individu concerné par une prise de décision est invité à participer à une assemblée, qui considère le problème pour lequel une décision doit être prise. Le problème est examiné et une décision est prise à l'unanimité exprimée [...] Quant à savoir comment une démocratie réelle, donc directe, doit fonctionner, cela est encore à discuter.

J'ai, pour ma part, une petite expérience de la démocratie directe et de l'unanimité exprimée, dans deux organisations distinctes. J'ai observé pas mal d'inertie et de conservatisme, des débats qui traînaient beaucoup en longueur, et finalement peu d'initiatives novatrices et d'engagements concrets. L'évolution des événements exigent de la vigueur dans le process décisionnel.

Et je suis donc plutôt favorable à la compétence et à la responsabilité d'une hiérarchie, rigoureuse et déterminée, accompagnant les bonnes volontés, capable de trancher au bon moment et d'énoncer un plan explicitement pour le réaliser. Dans un groupe sans leader, la tendance naturelle est à la dispersion, à l'orientation un peu aléatoire et nébuleuse. Bien des individus partagent, au fond, un même idéal sans que chacun trouve les mots nécessaires pour décrire ce qui flotte devant ses yeux. Et le leader émerge pour apporter une clarté, une coordination pertinente, une vision lointaine et prédictive, une opiniâtreté dans l'exécution...

L'unanimité exprimée est dysfonctionnelle. Pourquoi ?

a) Lorsqu'une majorité de personnes partagent un même point de vue, la minorité qui est contre (et qui n'ose peut-être pas l'exprimer) aura tendance à rejoindre l'avis de la majorité, par consentement artificiel et/ou sous le coup de la pression. Donc l'unanimité exprimée est biaisée. Explication psycho-sociologique à lire : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pens%C3%A9e_de_groupe

b) Certains membres ont une ancienneté, une notoriété ou une aisance rhétorique qui leur permettent d'avoir une influence sur l'opinion générale, et donc un pouvoir officieux. Au bout du compte, peut-il encore y avoir une authentique unanimité exprimée ?

Et au final, l'immobilisme se caractérise si l'unanimité est exigée. C'est une méthode freinante, qui ne laisse pas ou peu d'opportunités de s'instruire réellement après expérimentation, mais favorise plutôt l'enlisement de la réflexion spéculative avant l'initiative d'agir.

Sur la démocratie directe, je crois qu'il vaut mieux qu'elle ne soit pas appliquée au vu de l'apathie intellectuelle de la grande majorité de nos con-citoyens. On ne peut pas gérer les affaires politiques à la façon des comptoirs de buvette sous peine de subir des nuées d'absurdité. Ces affaires ne devraient appartenir qu'aux hommes d'aptitudes élevées et persévérant dans leur instruction, comme toi, qui sont minoritaires.

Il nous faut aussi considérer que la liberté n'est pas possible sans l'égalité économique, politique et sociale. Par conséquent : les droits de chacun sont les mêmes, les privilèges sont abolis, il n'y a plus de résident dans le palais de l'Élysée, plus d'immunité parlementaire...

Il est de bon ton, dans la culture française, de vouloir tout "égalitariser". Nous n'aimons pas les têtes qui dépassent du lot, les gens qui obtiennent plus que d'autres...

Qu'y a t-il d'illogique et d'indécent en soi à ce quelqu'un qui a investi beaucoup de temps, d'efforts et de sacrifices pour un résultat qui sert la collectivité obtienne une rémunération supérieure aux personnes qui en ont fait moins ? Idem pour un coup de génie faisant nettement progresser nos connaissances et la société ? En sachant que le cerveau humain agit pour la récompense, un système purement égalitaire ne risque t-il pas de brider les motivations, et par corollaire, d'être contre-évolutif ?

Ce qui est indécent, ce n'est pas la disparité économique en tant que telle, mais les proportions que prennent ces disparités et l'absence d'un minimum vital inconditionnel garanti pour tous, qui soutient la création et l'ascension sociale.

02.12.2013 - 13h42   

Bon, puisqu'on me le demande, je participe


1. Si on vous permettait de vivre à une certaine époque, laquelle choisiriez-vous ? Et pourquoi ?

Il y a tellement d'époques où j'aurais aimé vivre. Du temps des indiens d'Amérique avant l'invasion européenne, des Highlanders d'Ecosse médiévale, en passant par la Grèce antique et Sparte...

Dans tous les cas, des époques où les activités avaient un sens profond. Où la société était simple. Où la nature était abondante et pas dégueulassée.

Bien des époques ont été en partie détestables, mais l'imperfection sous différentes formes est inévitable et nécessaire. Sinon comment reconnaître et apprécier la lumière sans l'obscurité ? Comment reconnaître le grand sans qu'il n'existe de petit ? Où chercher la motivation et l'honneur dans un monde sans défi(s) ? Le relatif n'est-il pas plus enrichissant que l'absolu ?

Puisque qu'il faut que je choisisse, ça serai le temps des tribus indiennes.


2. Si vous pouviez vous téléporter à n'importe quel endroit du globe, mais seulement qu'une seule fois et pour une heure, où iriez-vous ? Et pourquoi ?

Pour ma curiosité, j'opterais pour un sous-sol top secret de la Zone 51.

Pour la beauté, ça serai dans la Taïga scandinave, entouré par la nature, en contemplant les aurores boréales, et en compagnie d'une magnifique suédoise


3. Votre compte bancaire est crédité d'un million d'euros, que feriez-vous avec ? Même question avec un milliard ?

Dans les deux cas, je garderais un montant incompressible de 100 000EUR pour mes besoins essentiels jusqu'à la fin de ma vie. Le reste, je l'investirais à différents degrés dans :

- La création de FabLabs dotés de moyens performants. Investissement dans la recherche technico-scientique pour l'invention de moyens hyper efficients pour obtenir de la nourriture, de l'énergie et de l'eau partout dans le monde. Investissement pour un accès à un Internet alternatif libre, gratuit, et partout accessible facilement.

- Aide pécuniaire aux créateurs de logiciels et machines libres et open-source, et aux structures qui les englobent et qui diffusent les travaux librement.

- La création d'une ou plusieurs communautés interconnectées, mais pas coupées du monde. Où tous les exclus du système néo-libéral pourraient y vivre sereinement, de façon indépendante et altruiste, sans idéologies ni religions exprimées.


4. Vous avez la possibilité de passer une journée avec 3 illustres personnes, mortes ou vivantes, quelles seraient-elles ? Et pourquoi ?

Un parfait clone de moi-même, car ça serai un excellent moyen d'obtenir des feedbacks sur moi.

Jésus Christ, pour savoir qui était vraiment cet homme, et pour entendre sa véritable doctrine sans la déformation religieuse. Et je ne suis pas chrétien...

Léonard de Vinci, pour la polyvalence de son génie, qui pourrait fortement m'inspirer en échangeant avec lui.


5. Vous apprenez qu'il vous reste une semaine à vivre, que planifiez-vous de faire ?

Je me dépêche d'écrire un livre. Je fais part de ma reconnaissance et de ma gratitude à certains de mes proches, amis et connaissances. Je passe un dernier bon repas avec les êtres chers, puis je finis la soirée en faisant l'amour sous les étoiles et le clair de lune.

Et le dernier jour, je m'isole dans une belle forêt avec mon testament auquel est inscrit de m'enterrer discrètement au pied d'un arbre majestueux, pour que la chair retourne à la terre dont elle issue. Et que mon corps en nourrissent d'autres, comme j'ai pu en profiter pendant longtemps... Je quitterais donc ce monde en bon payeur.

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