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| Le "earth overshoot day" a été atteint
source: geopopulation.com
Mardi 23 septembre 2008, retenez cette date. Ce fut "le jour du dépassement", le "earth overshoot day" de l’année. La date où la population humaine a épuisé les ressources produites en un an par le mince manteau vivant qui enveloppe la Terre, la biosphère ou écosphère. Depuis, nous allons au-delà de ce que la planète nous offre – de sa biocapacité.
Comment identifions-nous ce mardi fatal si précisément? Grâce à l’organisation non gouvernementale canadienne Global Footprint Network, fondée en 2003, qui travaille à quantifier l’"empreinte écologique" des activités humaines. Cet outil d’analyse, sorte de "panier de la ménagère" global, ou de PIB à l’envers, a été mis au point par les universitaires William Rees et Mathis Wackernagel. Il est aujourd’hui reconnu par l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE), quoique sans cesse critiqué, réévalué. Pour le calculer, Global Footprint Network compare le rythme auquel, chaque année, la nature produit des ressources, aliments, combustibles, etc. et assimile les déchets, et le rythme auquel l’humanité consomme ces ressources et produit des déchets. Quand nous excédons les possibilités terrestres, nous atteignons "le jour du dépassement".
Une représentation frappante valant mieux qu’un long discours, les chercheurs évaluent l’"empreinte écologique" d’Homo sapiens en hectares terrestres. l’OCDE en donne cette définition : "la mesure de la superficie biologiquement productive nécessaire pour pourvoir aux besoins d’une population humaine de taille donnée". Les derniers calculs montrent que nous avons largement dépassé notre quota, globalement. La Terre ne peut aujourd’hui offrir que 1,78 hectare global (hag) par habitant, pas un centimètre carré de plus. Or la consommation mondiale actuelle exige 2,23 hag productifs per capita. Et les calculs montrent que si l’ensemble de la population humaine adoptait aujourd’hui le mode de vie des Européens et des Américains, voitures, eau chaude à volonté, viande chaque jour, énergies fossiles à la demande… il lui faudrait disposer en surface de quatre à cinq planètes Terre.
Ne riez pas! Les nouvelles classes moyennes chinoises et indiennes ont commencé de vivre à l’occidentale, qui oserait le leur reprocher? Ajoutez les pollutions de toutes sortes associées à ce train de vie. En octobre 2007, quatre chercheurs suisses rattachés à Futuribles, un centre indépendant d’étude et de réflexion prospective sur le monde contemporain, ont ajouté les polluants et la "charge en carbone" à l’empreinte écologique des populations : ils en déduisent, au regard de la capacité d’assimilation des émissions de CO2 par la biosphère, que onze planètes Terre seraient nécessaires pour satisfaire les besoins d’une humanité qui aurait adopté le mode de vie occidental.
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| source: lesogres.org
La procréation excessive est l’un des principaux maux qui accable l’humanité : pour les plus pauvres, elle est synonyme d’un surcroît de misère, tant matérielle que psychologique, pour les plus riches, d’un surplus de pollution comme de renchérissement de l’espace disponible, pour tous d’une envahissante promiscuité et d’une compétition accrue, ici pour survivre coûte que coûte, là pour occuper les meilleures places dans la pyramide économico-sociale.
(...)
La terre n’est pas extensible, aussi, à chaque individu supplémentaire la surface disponible pour celui-ci comme les réserves biologiques et minérales à son éventuelle disposition diminuent-elles en proportion, les naissances beaucoup plus nombreuses au Sud équilibrant schématiquement, sans qu’il y ait lieu de s’en réjouir, la voracité en espace et en matières premières des habitants du Nord.
De cette situation, à terme probablement explosive et d’ores et déjà créatrice de souffrances par millions (il n’y a que les incorrigibles crétins optimistes néolibéraux, qui pensent tout en marchés, pour asséner que la faim ou le sida, ça n’est pas si grave, vous voyez bien, ça n’empêche pas les sub-consommateurs africains de proliférer quand même), en particulier dans les pays dits émergents ou du Tiers-Monde, où jeunesse rime trop souvent avec exploitation, délinquance, chômage, absence totale de perspectives d’avenir, nulle nation ne semble vraiment se préoccuper, à l’exception notable de la Chine et de l’Inde -il est vrai depuis longtemps menacées d’explosion démographique- pour ce qui concerne le volet régulation des naissances, mais pas du tout pour celui de la catastrophe écologique et sociale à venir (encore une fois, l’éventualité de centaines de millions de véhicules individuels circulant dans ces pays ne saurait ravir que des commerçants à très courte vue) qui combinera, qui combine déjà, mégalopoles insalubres, spéculation immobilière, déforestation massive, surexploitation des terres arables et des ressources du sous-sol, effet de serre, réchauffement de l’atmosphère, élévation du niveau des mers et raréfaction de leur faune.
Et pourtant, d’avoir si souvent les pieds dans l’eau et l’estomac serré ne décourage pas les Bangladais de se reproduire vaillamment, ni les Cairotes d’envoyer par milliers leurs enfants les plus misérables exploiter les décharges d’immondices, ni les Cariocas de s’accrocher en favelas au flanc de falaises instables …
En Côte-d’Ivoire, des guerriers désabusés de vingt ans regrettent à haute voix que leurs parents les aient mis au monde, au Proche-Orient, les Israéliens encouragent les naissances autochtones comme l’installation de nouveaux immigrants sur un territoire en forme de mouchoir de poche, inquiets qu’ils sont de la proche suprématie en nombre des Palestiniens, lesquels ne font rien pour limiter leur population quoiqu’ils n’aient pas grand-chose d’autre à lui offrir que « du sang, de la sueur et des larmes » ; il est vrai que si l’islam, majoritaire, autorise la contraception sous certaines conditions, il ne retient pas celle de ne pouvoir nourrir ses enfants, puisque Allah y pourvoira (sourates 6 et 17). Dérisoire compétition, dans laquelle la victime n’est pas l’adversaire, mais le bébé qui naît … Quant au monde chrétien, la position calamiteuse de l’Eglise catholique, d’ailleurs relayée par les fondamentalistes presbytériens, est suffisamment connue pour qu’on n’y revienne pas …
Un enfant par femme durant deux ou trois générations et sans doute respirerait-on un peu mieux, au propre comme au figuré, à la surface du globe. Quelle raison objective nous pousserait donc à être toujours plus nombreux, pour notre plus grand désagrément, nous qui faisons en général si peu de cas de la survie des autres espèces, nous qui massacrons nos semblables d’autant plus volontiers qu’ils nous paraissent ici ou là trop prolifiques ? Où l’homme est rare, on le respecte, où il pullule, on le méprise.
Malheureusement, la plupart des mentalités, outre qu’elles n’osent pas ou ne savent pas remettre en cause les discours natalistes de religieux aussi pervers qu'irresponsables pour qui la douleur d’être est une vertu et des politiciens démagogues autant qu’ambitieux pour qui une nation puissante est une nation surpeuplée, tiennent encore le « lapinisme » humain pour une qualité remarquable, la virilité d’un homme et la fécondité d’une femme pour des sujets dignes d’admiration et non pas cette consternante banalité qui nous ravale au rang des chats ou des souris.
(...)
Pourquoi ne pas réver à une sagesse collective qui réduirait la natalité au nez et à la barbe des dirigeants et des commerçants ? Pourquoi malheureusement faut-il toujours comme pour un troupeau de bêtes des mesures incitatives ? Après la carotte et le baton, pourquoi ne pas faire confiance à l’homme et essayer la raison ? Pourquoi ne pas faire de ce débat crucial le premier évènement sonnant le glas d’une civilisation pyramidale ?
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| Nicole Bricq remplacée par Delphine Batho et Shell en Guyane reprend les forages
source: agoravox.fr
La polémique n’aura pas tardé à enfler. Nicole Bricq, ministre de l’écologie et du développement durable du gouvernement Ayrault I, a été remerciée et remplacée par une certaine Delphine Batho.
Une surprise totale puisque Mme Bricq avait si bien travaillé pour la protection environnementale en un minimum de temps :
- interruption de tous les permis de forage de gaz de schiste en France
- suspension du permis de forer le pétrole guyanais pour Shell
Jean-Vincent Placé, chef de file d’Europe Ecologie-Les Verts au Sénat, président du premier groupe parlementaire écologiste de la République, a qualifié de “premier bémol” un tel changement de portefeuille gouvernemental.
Tandis que Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, et pompier volontaire, a essayé d’éteindre l’incendie :
“Dans le contexte qui est celui de la France d’aujourd’hui, je ne crois pas que le Commerce extérieur constitue un enjeu moins important que l’Ecologie”
C’est à voir, Mme Vallaud-Belkacem : la santé ou l’emploi ? une catastrophe écologique ou les milliards de dollars du pétrole ?
Devant un tel changement, comment ne pas y voir alors l’ombre du lobby pétrolier plus qu’une réelle volonté de Mme Bricq voire – si nous cherchons la petite bête – l’obligation de caser une proche de Ségolène Royal (si martyrisée ces temps-ci) à un poste clé ?
D’autant plus que la polémique se transforme en véritable scandale puisque dans la journée, on apprenait que le gouvernement autorise de nouveau le forage de Shell en Guyane, mettant alors les écolos en colère !
« On vient de louper un geste fort du gouvernement et une avancée du code minier » a déclaré Christian Rougé, coordinateur de Guyane Nature Environnement… un code minier que voulait justement modifier Mme Bricq !
La question se pose alors : Madame Bricq était elle trop honnête, trop compétente ?
Et la presse de s’emparer de ce remaniement Comment le pétrole de la Guyane a eu raison de la ministre de l’écologie.
Remaniement-revirement qui rappelle forcément un certain Jean-Marie Bockel, ministre de la coopération voulant mettre (trop) un terme à la fructueuse Françafrique et… viré par Sarkozy.
Quid de Mme Batho ?
- Sa probité peut facilement être mise en doute en raison de la polémique suscité par son occupation dans un logement de 108 m2 dans le 19e arrondissement de Paris, loué pour 1 524 euros par mois. C’est sa nomination au gouvernement qui l’obligera à annoncer son départ. Un comble qui démontre encore que tout ce qui est parfaitement légal n’est pas forcément moral.
Et après 5 ans de National Sarkozism, il est grand temps de remettre de la moralité et de l’Ethique en Politique !
- L’écologie ne s’avère pas être sa spécialité. En effet, son cœur de métier serait plutôt la sécurité appris sur le tas en compagnie d’un certain Julien Dray (qui n’est pas non plus un modèle de moralité cf. son rappel à la loi pour 7000 euros) puis via l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice INHESJ
Mme Bricq, elle, avait pour avantage d’avoir publié un rapport parlementaire sur les relations entre fiscalité et environnement demandant le renforcement du principe “pollueur-payeur”, et ce, dès 1998.
Pas sûr que Mme Batho soit ainsi la bonne personne à la bonne place, bien au contraire !
En tout état de cause, de par ce remaniement et cette reprise honteuse de forage (pensez donc 300 millions de barils et un coût de projet entre 5 et 10 milliards de dollars !) , notre vigilance sur le dossier de l’écologie pour le mandat de François Hollande n’en sera que d’autant plus grande.
Carte Jaune, Mr Hollande !
Sources :
Comment le pétrole de la Guyane a eu raison de la ministre de l’écologie
L’Afrique espère la fin de la “Françafrique” avec l’arrivée de Hollande
Wikipédia Julien Dray et Delphine Batho
Un article du blog Ecolo Mais Je T'emmerde
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