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14.07.2016 - 08h19 | |
Cosmogonie théosophique
Les enjeux du monde actuel, la préparation mondiale depuis les années 1500 ans, l'importance du développement du mental et ce qu'il permet, le but de l'humanité pour les prochains 2500 ans grâce à cela:
Citation(Alice bailey @ Traité sur la magie blanche, p300)
Aujourd'hui, un événement se déroule sur terre tout aussi important et
considérable que la crise de l'époque de l'Atlantide, lorsque les corps physique,
éthérique et astral furent coordonnés pour former une unité qui fonctionnait.
Fut initié le "Bhakti yoga" ou bhakti de la dévotion pour entraîner les aspirants
de l'époque. Il fut organisé, sur le plan physique (dans la mesure du possible),
une réplique formée de ceux qui étaient capables de travailler avec dévouement
et d'apprendre, au moyen de cérémonies et d'images, un mode d'activité qui
poursuivrait le travail de la Hiérarchie sur terre, constituant ainsi une école
pour ceux qui, plus tard, seraient admis à faire partie de la Hiérarchie même.
La[4@399] continuation de ce mouvement se retrouve encore aujourd'hui dans
les mouvements maçonniques. Ainsi il est resté dans la conscience humaine
une représentation qui illustre la condition planétaire importante réalisée dans
la famille humaine par cette triple coordination qui fut surtout objective. La
forme et le symbole, l'outil et l'équipement, le temple et le ton, les fonctions et
les dehors, en étaient les principaux facteurs destinés à voiler la vérité ; il est
resté "la forme visible, extérieure, d'une réalité intérieure spirituelle". Seuls
furent autorisés à participer aux mystères et au travail, ceux qui avaient en eux
le désir de la vision mystique, qui aimaient profondément et se consacraient à
un idéal spirituel. Il n'était pas exigé un mental actif et leurs possibilités
intellectuelles étaient peu de chose. Ils se soumettaient volontiers à l'autorité et
en avaient besoin. Ils apprenaient par les rites, ils étaient dévoués aux Grands
Etres dont les noms et les formes étaient tenus cachés par les dignitaires des
loges exotériques. Le mental n'intervenait pas, on ne pouvait encore parler de
"personnalité".
Aujourd'hui, le monde se trouve devant une autre crise importante. Je ne
me réfère pas aux conditions mondiales actuelles, mais à l'état de la conscience
humaine. Le mental a acquis le pouvoir de fonctionner, les personnalités sont
coordonnées, les trois aspects de l'homme ont fusionné. Une autre précipitation
de la Hiérarchie des adeptes est possible. Sur le plan physique, sans
organisation exotérique, sans cérémonies ni formes extérieures, un groupe
d'hommes est en voie d'intégration, silencieusement, régulièrement et avec
force. Ces hommes substitueront toutes les Eglises, tous les groupes, toutes les
organisations et constitueront l'oligarchie [4@400] d'âmes élues qui
gouverneront le monde.
Les membres de ce groupe proviennent de toutes les nations. Ils ne sont
pas choisis par la Hiérarchie qui observe, ni par un Maître, mais par le pouvoir
de leur réaction à l'occasion spirituelle offerte, à la note qui résonne. Ils
viennent de tous les groupes, de toutes les Eglises, de tous les partis et
représentent bien les différentes idées, les divers idéals. Ils ne sont pas mus par
leur ambition ni par leur orgueil, mais par l'aspiration au service exempt
d'égoïsme. Ils arrivent à une situation élevée dans tous les départements de la
connaissance humaine, non par la renommée ou les honneurs que pourraient
leur procurer leurs idées, leurs découvertes ou leurs inventions, mais parce que
leur vision est si vaste, leur interprétation de la vérité si large qu'ils voient Dieu
en tout événement, son empreinte sur toutes les formes, sa note dans chaque
communication, la réalité subjective dans toutes les formes. Ils appartiennent à
toutes les races, parlent toutes les langues, embrassent toutes les religions,
toutes les sciences, toutes les philosophies. Leurs caractéristiques sont la
synthèse, la largeur de vue, le développement intellectuel et mental. Ils ne sont
liés à aucun credo sauf à celui en la Fraternité basée sur la Vie Une. Ils ne
reconnaissent aucune autorité, excepté celle de leur propre âme, aucun maître
sauf le groupe qu'ils essaient de servir et l'humanité qu'ils aiment
profondément. Ils n'élèvent pas de barrières autour d'eux, mais ils sont mus par
une grande tolérance, un sain raisonnement et le juste sens des proportions. Ils
ont les yeux ouverts sur le monde des hommes et reconnaissent ceux qu'ils
peuvent aider et pour lesquels ils peuvent faire ce que font les Grands Etres sur
une échelle plus vaste, c'est-à-dire élever, enseigner, aider. Ils reconnaissent
leurs pairs quand ils se rencontrent et les épaulent dans l'oeuvre de salut de
l'humanité. Qu'importe si leur terminologie [4@401] est différente, si leur
interprétation des symboles et des Ecritures varie, s'ils parlent peu ou
beaucoup. Ils reconnaissent les membres de leur groupe dans tous les
domaines, politique, scientifique, religieux et économique, et leur tendent
spontanément une main fraternelle. Ils reconnaissent aussi ceux qui sont plus
hauts qu'eux sur l'échelle de l'évolution et les saluent en tant que Maîtres, prêts
à apprendre ce qu'Ils désirent communiquer.
Ce groupe est le produit du passé dont je dirai un mot quand je parlerai de
la situation présente ; j'esquisserai alors les grandes lignes le long desquelles se
fera le travail futur. Qu'un tel groupe soit en voie de formation est de bon
augure pour les années à venir. De manière calme et subtile, ces serviteurs font
sentir leur présence, mais leur influence est jusqu'à présent surtout subjective.
Commençons par le passé. En 1400 environ, la Hiérarchie des Maîtres dut
affronter une situation difficile. En relation avec le travail du deuxième rayon
(c.-à-d. communiquer la vérité spirituelle), on notait, pour ainsi dire, une
complète extériorisation de cette vérité. L'activité du premier rayon avait causé
une intense différenciation et une intense cristallisation entre les nations et les
gouvernements. Ces deux conditions, orthodoxie concrète et différences
politiques, persistèrent au cours de nombreuses générations et se manifestent
encore aujourd'hui. Ainsi nous avons des conditions semblables dans le
domaine de la religion et dans celui de la politique. C'est vrai si l'on considère
l'Inde ou l'Amérique, la Chine ou l'Allemagne, ou si l'on étudie l'histoire du
bouddhisme et de ses sectes, du protestantisme et de ses groupes contrastants,
des nombreuses écoles philosophiques de l'Orient comme de l'Occident. Ces
conditions sont fort répandues et la conscience politique publique présente une
infinité de diversifications. Une [4@402] telle séparativité est à son point
culminant et indique la fin, dans peu de siècles, de la différenciation de la
pensée.
Après avoir observé et noté cette tendance pendant un siècle encore, les
Frères Aînés de la race des hommes réunirent un conclave de tous les services
en l'an 1500 environ. Leur but était de déterminer le mode de susciter
l'impulsion à l'intégration, note dominante de notre ordre universel, de la hâter
et de prendre les mesures qui pourraient produire la synthèse et l'unification
dans le monde de la pensée, qui seules rendent possible la manifestation du
dessein de la Vie divine dont toute chose provient. Quand le monde de la
pensée sera unifié, le monde extérieur s'unira en un ordre synthétique. Il faut se
souvenir que les Maîtres voient grand et agissent dans le cadre de cycles
majeurs de l'évolution. Les cycles mineurs, le flux et le reflux peu importants
des processus cosmiques ne retiennent pas leur attention.
Dans le conclave, trois points importants furent traités :
1. Embrasser le Plan divin en une vision aussi vaste et vivifiante que
possible.
2. Noter les influences ou énergies disponibles pour l'intense travail
auquel ils se sont voués.
3. Préparer des hommes et des femmes qui étaient alors aspirants,
disciples et initiés pour qu'en temps voulu ils deviennent des
collaborateurs sur qui, au cours des siècles à venir, la Hiérarchie
pourrait compter.
Les aspirants présentaient deux problèmes :
1. Ils devaient remédier à l'échec des disciples, même des plus avancés,
qui ne réussissaient pas à garder la continuité de conscience, difficulté
qui se présente même maintenant chez les initiés. [4@403]
2. Les Maîtres trouvèrent le mental et le cerveau des disciples insensibles
aux contacts supérieurs ; il en est de même aujourd'hui. Les disciples
d'alors, comme ceux d'aujourd'hui, étaient dotés d'aspiration, de désir
de servir l'humanité, de dévotion et même d'un bon équipement
mental, mais la sensibilité télépathique, la réaction instinctive à la
vibration de la Hiérarchie, la libération du psychisme inférieur, qui
sont les exigences nécessaires pour un travail intelligent et intensif,
faisaient défaut. Malheureusement, ils font encore défaut aujourd'hui.
La sensibilité télépathique toutefois est plus grande à cause des
conditions mondiales et de la tendance de l'évolution ; c'est, pour ceux
qui travaillent sur les plans intérieurs, un signe encourageant.
Malheureusement, l'amour des phénomènes psychiques et l'incapacité
de faire la différence entre les vibrations des différents grades de
travailleurs hiérarchiques retardent grandement le travail.
A ce point on pourrait me demander : Quel est ce plan ? Quand j'en parle,
je n'entends pas faire allusion à un plan aussi général que celui de l'évolution,
ni au plan pour l'humanité, souvent désigné par l'expression peu appropriée de
développement de l'âme. Ces deux aspects du schéma pour notre planète sont
acceptés et compris pour indiquer des modalités, des moyens pour arriver à un
but déterminé. Le plan dont il s'agit ici et auquel les Maîtres travaillent
régulièrement peut être défini comme la production d'une synthèse subjective
dans l'humanité et de rapports télépathiques qui annuleront l'élément temps, qui
mettront à la disposition de tout homme les réalisations et les connaissances du
passé, lui révéleront la vraie importance de son mental et de son cerveau, le
rendant omniprésent et lui ouvrant la porte de l'omniscience. Ce développement
du plan produira chez l'homme une compréhension [4@404] intelligente et
coopérative du divin dessein pour lequel Celui en qui nous avons la vie, le
mouvement et l'être a jugé bon de se soumettre à l'incarnation. Ne pensez pas
que je puisse vous parler du plan tel qu'il est en réalité. Il n'est possible à aucun
homme qui ne soit initié au moins du troisième degré de l'entrevoir et moins
encore de le comprendre. Le développement du mécanisme par lequel un
disciple peut être en rapport avec Ceux qui sont responsables de l'exécution du
plan et la capacité de connaître, et non seulement pressentir, l'infime aspect du
tout qui est le premier pas à franchir et auquel il est possible de collaborer,
peuvent être accomplis par tous les disciples et devraient être le but de tout
aspirant. A l'exception des disciples en probation dont les efforts ne sont pas
suffisamment stables, tous peuvent s'efforcer d'atteindre la continuité de
conscience et l'éveil de la lumière intérieure qui, quand elle est perçue et
utilisée intelligemment, servira à révéler d'autres aspects du plan, spécialement
celui auquel le sage illuminé peut répondre et qu'il peut servir utilement.
Cet accomplissement a été l'objectif de tout l'entraînement donné au cours
des 400 dernières années, ce qui permet de concevoir l'extrême patience de
ceux qui connaissent la race des hommes. Ils travaillent lentement, libérés de la
hâte, vers leur objectif. Toutefois, et là est le principal intérêt de ce que j'ai à
vous dire, ils sont limités dans le temps, selon la loi des Cycles. Elle concerne
l'action pendant certaines périodes où l'occasion favorable est offerte, périodes
qui ont pourtant leur fin, mais pendant lesquelles les forces, les influences et
les énergies agissent temporairement. C'est elles que les Maîtres cherchent à
utiliser.
Pendant le conclave dont j'ai parlé, les Serviteurs de la race humaine,
regardant vers l'avenir, s'aperçurent de l'avènement de l'ère du Verseau avec ses
énergies particulières et les occasions [4@405] merveilleuses offertes à
l'homme. Ils en prirent note et cherchèrent à le préparer pour cette période de
2500 ans approximativement qui, bien mise à profit, conduira à l'unification de
l'humanité de manière consciente et intelligente, et produira ce que je voudrais
appeler la "fraternité scientifique", une fraternité fondée sur la connaissance
scientifique et non sur le sentimentalisme si répandu aujourd'hui.
Il apparut alors que deux conditions seraient nécessaires pour que les
forces de l'ère du Verseau puissent être utilisées avec profit. Tout d'abord, la
conscience de l'humanité devait être élevée jusqu'au plan mental et élargie afin
qu'elle ne comprit pas seulement le monde affectif, mais aussi celui de
l'intellect. Le mental devenu plus actif aurait élevé naturellement tout le niveau
de l'intelligence humaine. En deuxième lieu, il était nécessaire d'abattre les
barrières de séparation, d'isolement et de préjugés qui divisaient les hommes.
Ils prévoyaient que cet état de choses irait en s'aggravant. Cycle après cycle, il
semblait que les hommes devenaient toujours plus esclaves d'eux-mêmes,
enfermés dans leur coquille faite d'autosatisfaction, de discrimination et
d'orgueil national et racial. La conséquence serait de rendre les scissions entre
nations et nations et entre races et races plus profondes.
La détermination des membres de la Hiérarchie de former le mental des
hommes plus rapidement et de les conduire à une unité plus synthétique, leur fit
prendre la décision de former des groupes de travailleurs et de penseurs qui,
par leur travail, ont contribué à gouverner et modeler notre monde pendant les
trois ou quatre derniers siècles. De ce conclave, le travail spécifique de groupe
a été [4@406] instauré selon des lignes déterminées ; la présentation
particulière de la vérité ou d'un certain aspect de la connaissance de la réalité
fut du ressort de chaque groupe.
On peut distinguer quatre groupes principaux : culturel, politique, religieux
et scientifique. A une époque plus récente, apparurent trois autres groupes :
philosophique, psychologique, financier.
Les philosophes ont existé de tout temps, mais il s'agissait d'individus
isolés qui fondaient des écoles caractérisées par l'esprit partisan et la
séparativité. Maintenant il n'y a plus de grandes figures de philosophes comme
dans le passé, mais il y a des groupes qui représentent certaines idées. Il est très
important que le travail de ces sept groupes soit admis comme faisant partie du
programme hiérarchique. Il est destiné à produire un certain état de choses et
des conditions préparatoires liées à l'évolution mondiale par rapport à
l'humanité.
Sous l'influence des divers rayons qui entraient ou sortaient de leur cycle
d'activité, de petits groupes se constituèrent, jouèrent leur rôle en formation de
groupes, puis disparurent sans être même conscients de leur inhérente synthèse
et de leurs collaborateurs. Tout historien intelligent qui se penche sur cette
époque sera conscient du travail qu'ils accomplirent pour l'humanité et de leur
contribution au progrès de cette humanité. Il ne m'est pas possible de parler en
particulier de ces groupes qui se sont succédés, chacun offrant au monde son
oeuvre sous l'impulsion subjective qui les faisait agir. Je me limite à indiquer la
tendance de leurs efforts et je laisse à un historien le soin de retrouver le fil d'or
de leur travail spirituel ; celui-ci devait élever le niveau mental de l'homme et le
mettre en rapport avec le monde où il vivait, lui ouvrant les yeux non
seulement sur la nature de la matière et de la forme, mais aussi sur les
profondeurs cachées de son propre être. Grâce à [4@407] eux, nous avons à
présent une humanité unie étroitement bien que non encore unifiée. Cette
humanité est caractérisée par trois faits :
1. Un réseau étonnant de raccordement de moyens de communication
grâce au téléphone, au télégraphe, à la radio et la télévision.
2. Une activité philanthropique très vaste et la croissance du sens de la
responsabilité envers les autres qui était totalement inconnu au
seizième siècle. Un mouvement comme la Croix Rouge, des
institutions éducatives et hospitalières, des oeuvres d'assistance sociale
ou économique qui existent dans tous les pays en sont la manifestation
exotérique.
3. La division de la famille humaine, consciemment ou inconsciemment,
en deux groupes fondamentaux :
a. Ceux qui représentent l'ancien ordre des choses, les réactionnaires
et les séparatistes. Ils représentent le nationalisme séparatiste, les
frontières, la servitude et l'obéissance servile ; ils manifestent un
esprit sectaire et la soumission passive à l'autorité. Ils sont contre
toute innovation et tout progrès.
b. Ceux qui ont la vision d'un monde uni, où l'amour de Dieu
signifie amour du prochain et où les motifs fondamentaux de
toute activité religieuse, politique et éducative sont caractérisés
par une conscience mondiale et un désir de bien-être pour toute
l'humanité et non pour une partie d'elle.
L'unification du monde qu'espèrent les êtres humains plus évolués
n'implique pas l'exclusion d'une partie, mais le bien-être de tout l'organisme.
Elle implique, par exemple, le juste gouvernement et le juste et sage
développement de chaque unité nationale, afin qu'elle puisse remplir
adéquatement ses devoirs nationaux et [4@408] internationaux, faisant ainsi
partie intégrante de la Fraternité mondiale des nations. Ce concept n'implique
pas nécessairement un état mondial unique, mais le développement d'une
conscience publique universelle qui réalise l'unité du tout et comprenne la
signification de la devise "Un pour tous, tous pour un". Seulement ainsi, on
pourra arriver à la synthèse internationale qui sera caractérisée par l'absence
absolue d'égoïsme politique et national.
Cet état d'esprit n'entraînera pas nécessairement la fondation d'une religion
mondiale et universelle. Elle demandera seulement de reconnaître que toutes
les formulations de la vérité et de la foi ne sont que partielles dans le temps et
l'espace et ne conviennent que temporairement aux circonstances d'une époque
ou d'une génération. Ceux qui préfèrent une certaine approche de la vérité
arriveront à se rendre compte que d'autres présentations, d'autres expressions,
une autre terminologie, d'autres définitions de la divinité peuvent être
également correctes et constituer des aspects particuliers d'une vérité qui est
plus grande que ce que l'homme, à son degré d'évolution, peut comprendre et
exprimer. Les Grands Etres eux-mêmes ont seulement une vision limitée de
toute la réalité ; bien qu'ils en soient plus profondément conscients que leurs
disciples, ils ne voient pas l'ultime fin, même s'ils sont forcés d'user dans leurs
enseignements des mots comme "réalité absolue" et "ultime réalisation".
Ainsi, pendant les trois derniers siècles, les groupes se succédèrent,
accomplissant chacun sa part ; aujourd'hui, nous récoltons les bienfaits de leur
action. Par exemple, dans le groupe culturel, nous trouvons les poètes de
l'époque élisabéthaine, les musiciens allemands du dix-neuvième siècle et
d'autres artistes encore appartenant aux fameuses écoles qui sont la gloire de
l'Europe. Des groupes fameux, l'un culturel, l'autre politique, ont joué leur rôle,
[4@409] donnant l'un la Renaissance, l'autre la Révolution française. Les
effets de leurs oeuvres se font encore sentir, car le mouvement humaniste
moderne avec l'importance qu'il donne au passé qui se complète dans le
présent, avec sa recherche des origines de l'équipement de l'homme dans les
phases précédentes tend à nous reconduire à la Renaissance.
La révolution et la résolution de combattre pour les droits divins de
l'homme trouvent leur première impulsion dans la Révolution française. La
révolte, la formation de partis politiques, la lutte de classes, si répandue
aujourd'hui, la formation dans chaque pays de groupements politiques
contrastants, bien que sporadiquement, se sont propagées partout au cours des
deux derniers siècles et sont le résultat de l'activité de groupe suscitée par les
Maîtres. Les hommes ont mûri grâce à eux et ont appris à penser ; même si leur
pensée n'est pas sans erreurs, même s'ils se lancent dans des expériences
désastreuses, le bien final est inévitable. L'angoisse temporaire, les dépressions
passagères et les maux qui s'ensuivent, la pénurie et le vice peuvent susciter
chez les gens qui ne pensent pas un profond pessimisme. Mais ceux qui savent
et qui voient partout la main de la Hiérarchie qui guide, sont conscients que le
coeur de l'humanité est sain et que, du chaos présent et peut-être grâce à lui,
apparaîtront ceux qui sont capables de prendre la situation en main et qui
sauront conduire l'humanité à l'unification et à la synthèse. Cette période est
appelée occultement "l'ère de la restauration de ce qui a été rompu par la
chute". Le temps est venu de réunir ce qui a été séparé pour que le tout soit
rendu à sa perfection primitive.
Les groupes religieux se sont formés en si grand nombre qu'il est
impossible de les énumérer. Il y a des groupes de mystiques catholiques, gloire
de l'Occident, les luthériens, les calvinistes, les méthodistes, les Pères pèlerins,
si aigris et si sérieux, les huguenots, les martyrs moraves et les milliers de
sectes. Chacun a eu sa raison d'être et a conduit à la révolte et au refus de
l'autorité. Le but de ces groupes a été de pousser l'homme à réfléchir lui-même ;
[4@410] ils sont pour la liberté de pensée et la liberté d'acquérir la
connaissance.
Ces derniers groupes ont agit surtout sous l'influence du deuxième et du
sixième rayon ; les groupes culturels se sont manifestés grâce à l'impulsion du
quatrième rayon, tandis que l'influence du premier rayon a suscité les activités
politiques qui ont déterminé les changements dans les nations. Sous l'impulsion
du troisième et du cinquième rayon, des groupes de chercheurs dans le domaine
de la science se sont formés ; ils agissent avec les forces et les énergies qui
constituent la vie divine, s'occupant du "vêtement extérieur de Dieu", cherchant
de l'extérieur à l'intérieur, démontrant l'unité essentielle de l'homme avec toute
la création et son rapport intrinsèque et vital avec toutes les formes de vie. Les
noms des individus qui appartiennent à chaque groupe sont nombreux, mais
leur importance est relative. Ce qui compte, c'est le groupe et son travail par
rapport aux autres groupes. Il est intéressant de remarquer que, dans le groupe
scientifique, l'unité fondamentale est particulièrement considérable, car ses
membres sont libérés de l'esprit sectaire et de la compétition égoïste. Il n'en est
pas de même des groupes religieux et politiques.
Par rapport aux nations et aux myriades d'hommes sur la terre, ces groupes
formateurs, dans leurs subdivisions, sont peu nombreux. Ceux qui en font
partie, leur contribution au développement de l'humanité, leur place dans le
plan peuvent facilement être retracés. Le point sur lequel il faut insister est leur
motif qui est à rechercher du côté subjectif de la vie. Ils se sont développés par
impulsion divine pour accomplir un travail particulier ; au début, ils ont été
composés de disciples et d'initiés de degrés mineurs. Tous ont été guidés
subjectivement par leur propre âme en collaboration constante avec la
Hiérarchie des Sages, même [4@411] quand l'individu était tout à fait
inconscient de sa place dans le groupe et de la mission divine du groupe. Il n'y
a jamais eu d'échec et l'individu ne s'est pas même aperçu de la réussite. Ce qui
distingue ces travailleurs, c'est qu'ils construisent pour la postérité. Le fait que
ceux qui leur ont succédé aient échoué et que beaucoup n'aient pas été fidèles à
l'idéal, est tristement vrai, mais le groupe initial a toujours accompli sa tâche.
Ceci fait taire tout pessimisme et démontre l'immense pouvoir de l'activité
subjective." |