Nouvel Ordre Mondial  

11.07.2021
Le nouvel ordre m.. sanitaire? #Revolution
source: fr.aleteia.org

Pierre Dulau : « Nous entrons dans une société de l'hygiénisme sécuritaire »



Port du masque, entrée en vigueur du pass sanitaire, politique de vaccination? Alors que les mesures visant à lutter contre la pandémie de Covid-19 font de plus en plus débat, le philosophe Pierre Dulau, auteur de "Faire face, le visage de la crise sanitaire" avec Martin Steffens, revient pour Aleteia sur ces mesures et leurs conséquences pour la société.



Alors que le déconfinement amorcé depuis plusieurs mois se trouve confronté à une recrudescence de cas liés au variant Delta, les Français se retrouvent, une nouvelle fois, dans l'incertitude. Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé ce vendredi 9 juillet qu'il s'exprimerait lundi à 20h. Le même jour, Malte a annoncé la fermeture de ses frontières aux voyageurs non vaccinés. La veille, la Cnil autorisait la diffusion de la liste des patients non vaccinés auprès des médecins traitants. Depuis plusieurs jours, différentes mesures dont l'extension du champ d'application du pass sanitaire et la vaccination obligatoire pour les soignants sont à l'étude. Autant de mesures qui déroutent et interpellent nombre de personnes. « La virtualisation de l'expérience a largement préparé le terrain à ce qui nous arrive », analyse auprès d'Aleteia le philosophe Pierre Dulau, auteur avec Martin Steffen de Faire face, le visage et la crise sanitaire. « La dématérialisation des rapports humains a rendu possible l'institution d'un nouveau régime : l'hygiénisme sécuritaire. » Entretien.

Aleteia : Comment le masque, censé nous protéger et protéger les autres, pourrait-il être un danger pour l'homme ?
Pierre Dulau : Le problème n'est pas d'abord d'avoir un masque mais de comprendre ce qu'est un visage. Le visage humain est à la fois ce qui témoigne de notre singularité et ce qui nous dévoile comme êtres de relation. D'une part il exprime ce qui rend chacun insubstituable et incomparable. Mais d'autre part il est aussi ce qui ne nous appartient pas : mon visage est la partie de moi que je ne peux pas voir car elle est immédiatement offerte à autrui. Paradoxalement, mon visage est ainsi ce que j'ai de plus propre et ce que je ne possède pas. Ce qui témoigne de mon être le plus intime et ce qui avoue en même temps mon insuffisance. Que fait le masque ? Il nous dépersonnalise, parce qu'il rend notre singularité invisible, bien sûr, mais ? et c'est sans doute plus grave ? il nous arrache à la communauté des regards. Or ce jeu est constitutif de notre être ! En usant d'un néologisme, on pourrait dire que le masque sanitaire nous « évisage » ! Ainsi, le masque nous protège, certes, mais il nous protège au prix de ce qui fait de nous des hommes. On ne peut pas se féliciter qu'une telle mesure puisse devenir une nouvelle norme sociale.

Alors que le masque n'est désormais plus obligatoire en extérieur dans de nombreuses villes, certaines personnes continuent pourtant à le porter?
Porter le masque flatte en chacun un désir naturel de soustraction vis-à-vis de l'espace public. Il n'est pas toujours agréable d'être dévisagé, de jouer le jeu de la relation. Ce jeu est forcément risqué car on peut être mal jugé, on peut être nié, on peut traverser une foule dans l'indifférence la plus totale et en être blessé. Ce jeu de la relation nous met dans l'inconfort ! Être un visage, c'est être appelé en dehors de soi, être excentré sans cesse. Il existe donc un certain confort moral à se dire « Je me soustrais à ce jeu, je reste dans mon obscurité privée ». Ce qui est inquiétant, c'est que l'ordre public puisse banaliser cette tentation car on ne peut pas imaginer une société saine dont le principe serait la défiance de chacun vis-à-vis de tous. Si le rapport fondamental à autrui, c'est l'immunité, c'est que nous ne formons plus une communauté.

Le masque couvre une partie du visage mais pas l'ensemble du visage, il est quand même possible de communiquer !
Autant dire que parce que l'on n'a besoin que de deux doigts pour porter un sac, une main complète n'a rien de nécessaire. Bien sûr les individus s'adaptent, y compris au pire ! Mais cela reste une mutilation.

Le masque s'inscrit dans un ensemble de mesures de « distanciation sociale ». Que vous inspire ce terme ?
D'une part, je remarque que cette expression est une contradiction dans les termes. La promesse de la société, à tort ou à raison, est de permettre à chacun de surmonter la distance qui le sépare des autres. Elle est de rendre possible une communication continue par le partage de missions communes, par la mutualisation des efforts dans la satisfaction des besoins etc. de sorte qu'aucune société ne peut être fondée sur la distance. Inscrire la distance au c?ur de la société revient à avouer qu'il n'y a plus de société mais seulement un agrégat d'individus assemblés par la force ou le hasard. C'est la différence entre un corps organique où chaque partie concourt au bien du tout et un tas de cailloux bien rassemblés.

D'autre part il faut relever que grammaticalement parlant, le mot « distanciation » est une forme progressive. Il indique quelque chose qui est de l'ordre du processus continu ; un mouvement qui n'a pas vocation à s'arrêter. Et c'est ce qui est à craindre : la dynamique par laquelle la société s'atomise peu à peu et ne tient plus que par l'infrastructure technicienne. D'abord les gestes barrières, ensuite les masques, ensuite les jeux de pistes dans les magasins puis le pass sanitaire, puis les QR codes? Une telle contre-société ne peut tenir debout que par un traçage numérique permanent. Puisque sans visage, elle n'a plus d'âme, elle ne repose que sur son ossature technique.

Certains voient dans le pass sanitaire une mesure qui permet de protéger les individus, d'autres une limitation de nos libertés?
Ce qui me semble alarmant dans les mesures prises dernièrement, c'est qu'elles prévoient une citoyenneté échelonnée, graduée, « feuilletée » en fonction de l'état médical supposé des individus. Revenons à la définition de l'esclave dans l'Antiquité. Qui est l'esclave ? Celui qui préfère la vie à la liberté. Entre une vie de servitude et la mort, il a préféré la vie. À l'évidence, nos sociétés hyper technicisées ne voient plus dans la liberté un absolu de la condition humaine. Comme les vaincus d'une guerre, comme des prisonniers d'une puissance d'occupation, elles ont fait le choix de conserver leur vie au prix même de ce qui pourtant lui donne un sens.

La vraie liberté ne s'exerce-t-elle pas lorsqu'un individu consent « librement » à ce pass sanitaire ?
Que veut dire « penser librement » dans un état de sidération médiatique entretenu à dessein ? Depuis un an et demi, chacun vit en étant subjugué et submergé d'informations qui, quotidiennement, pré-fabriquent et orientent son jugement en fonction des réquisits politiques du jour. Dans ces conditions-là, qui sont des conditions de fascination de l'intellect, il est tout à fait évident que l'exercice du libre arbitre, de la prudence, du discernement et de la liberté est altéré. En outre, si beaucoup de gens acquiescent à ces mesures (pass sanitaire, contraintes sociales), c'est parce qu'on leur fait miroiter un gain. Un faux choix leur est proposé du type : « Si vous voulez retrouver votre vie d'avant alors il faut obéir à ces mesures ». C'est une fausse promesse parce que la logique globale de la distanciation et de la contrainte sociale n'a aucune raison de trouver d'elle-même sa propre limite. Tout pouvoir qu'on cède à l'État, l'État n'y renonce jamais. C'est un principe historique.

Est-ce la même logique qui anime selon vous la politique de vaccination qui se dessine ?
Oui, la même logique d'immunisation et de protection permanente est à l'?uvre. Le vaccin, c'est le masque mais à l'intérieur du corps. Les gens ne se vaccinent pas pour arrêter de se protéger les uns des autres, ils se vaccinent pour ne plus jamais cesser de se protéger les uns des autres. Il y a une conception de la vie bien précise qui travaille ici : la vie doit être immunisée contre la mort. À 95 ans, les gens ne meurent plus de vieillesse. Ils meurent du Covid. Autant dire qu'au fond, la vie devrait pouvoir se poursuivre indéfiniment si nous n'étions pas constamment mis en danger par la menace potentielle que constitue toujours notre voisin.

À cela il faut ajouter que la vaccination contre le Covid s'inscrit dans le processus plus global d'externalisation technique et de privatisation des facultés humaines. C'est aujourd'hui le système immunitaire naturel de l'homme qui apparaît comme un nouveau marché exploitable par l'industrie, par l'économie. L'enjeu est de convaincre chacun qu'il ne doit la vie sauve qu'à sa subordination à cet ordre technique. Comme un opérateur téléphonique vous vend un « forfait liberté », il s'agit désormais de vous vendre le « forfait immunité » pour seulement 19,99 euros par mois. La nouveauté est que si l'on refuse, on perd des droits. On notera d'ailleurs que le pouvoir, après avoir joué la carte de la peur, utilise maintenant la carte du ressentiment en affirmant que les vaccinés vont être (ou sont déjà) victimes des non-vaccinés. L'ambition est sans doute par-là de substituer au ressentiment vertical du peuple contre les gouvernants une défiance horizontale du peuple contre lui-même. C'est là, pour tous, un jeu très dangereux.

Ne se vaccine-t-on pas pour protéger les autres plus que pour se protéger ?
Beaucoup se vaccinent sans conviction, pour qu'on leur fiche la paix, pour partir en vacances. La vaccination est plus profondément un acte d'adhésion à un nouveau contrat social de type technico-sanitaire fondé sur un idéal d'hygiène commune. D'ailleurs on a beaucoup parlé des élections régionales et départementales afin de déplorer l'abstention. Mais je pense que les élections réelles, ce sont les vaccinations. Se faire vacciner, c'est de facto dire « oui » à ce nouveau contrat-social.

Rendre la vaccination obligatoire pour certaines tranches d'âge ou certaines professions est-ce de la prévention par souci du bien commun ou une privation de liberté ?
Imposer d'abord la vaccination à certaines catégories est probablement une stratégie politique pour fractionner une obligation qui ensuite deviendra plus large. Mais cela ne change rien sur le fond, c'est-à-dire du point de vue de la logique globale de régulation des comportements humains et sociaux. Les gens qui se sont fait vacciner en disant « On va retrouver notre vie d'avant », « Nous montrons l'exemple » n'ont peut-être pas à l'esprit qu'on leur proposera une troisième, puis une quatrième dose, puis un nouveau type de traçage en temps réel de leur métabolisme etc. Encore une fois, il n'y a pas de limite immanente à ce processus.

La Cnil vient d'ailleurs d'autoriser la diffusion de la liste des patients non vaccinés auprès des médecins traitants?
Dans la série des choses qui ont étrangement disparu ces derniers temps, il y a le secret médical. C'est comme la liberté de mouvement. Mais à partir du moment où l'État se donnait le droit de vérifier combien de personnes étaient à table à Noël, il ne faut plus s'étonner du reste.

Ne peut-on malgré tout pas croire, sans être naïf, que le port du masque tout comme le pass sanitaire ou la vaccination obligatoire sont des mesures prises pour protéger les plus fragiles et au service du bien commun ?
L'homme agit toujours au nom du bien, de ce qu'il croit être le bien. Que tout cela soit plein de bonnes intentions, que certains le pensent réellement me semble évident. Oui, des personnes agissent réellement par altruisme, pour le bien commun ! C'est pourquoi il est crucial d'élucider les termes du débat et de s'entendre sur ce que des notions comme « bien », « vie », ou « prudence » veulent réellement dire. C'est d'ailleurs ce que nous nous employons à faire, Martin Steffens et moi, dans notre livre Faire face, le visage et la crise sanitaire. Nous n'avons pas vocation à être des militants politiques mais nous avons voulu permettre à chacun de mieux comprendre ce qui nous arrive.

Comment notre société a-t-elle pu, selon vous, s'engouffrer aussi facilement dans cette logique ?
La virtualisation de l'expérience a largement préparé le terrain à ce qui nous arrive. La dématérialisation des rapports humains a rendu possible l'institution d'un nouveau régime : l'hygiénisme sécuritaire.

Ne s'agit-il pas d'une parenthèse ? À événement exceptionnel, mesures exceptionnelles ?
L'histoire n'est pas une phrase où l'on peut faire des pauses et revenir à l'objet principal. C'est un chemin. Une fois qu'il est emprunté, il n'y a pas de retour en arrière.



Covid, hygiénisme, Nouvel Ordre Mondial


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07.06.2020
Jacob Frey, maire de Mineapolis VS esclaves d'Evergreen #BlackLivesMatter
Vous commencez à comprendre ce que vous NE VOULIEZ PAS VOIR? Qui est en train de se matérialiser aujourd'hui même?

Je me rappelle encore des remarques de certaines personnes "Non j'ai pas regardé la vidéo encore..." "Mais je M'EN FOUT d'Evergreen!!".

SI vous ne comprenez toujours pas, ou si vous n'avez toujours pas vu la vidéo d'Evergreen, voici un petit récapitulatif avec une mise en situation de 5 minutes en lien avec #BlackLivesMatter.

Bonne consultation. "Il n'y a pire aveugle que celui qui ne veux pas voir".



Descriptif de la vidéo :

Jacob Frey, maire de Mineapolis, traité tel un esclave soumis pendant une manifestation #BlackLivesMatter, le lendemain de l'enterrement de Georges Floyd alors qu'il s'était fait remarqué en pleurant de chaudes larmes devant son cercueil. Cette vidéo compare le processus de soumission mis en ?uvre au campus d'Evergreen et celui en cours actuellement pendant les manifestations #BlackLivesMatter.

Le fait de ployer le genou est un acte de soumission, et s'il peut être interprété d'une manière noble, comme étant un symbole d'excuse pour les violences policières, il est surtout un acte de soumission face au nouvel ordre voulu par les progressistes et les décoloniaux/indigénistes/islamistes/pro-palestiniens et autres antifas qui ne se priveront pas pour profiter de la faiblesse des autorités afin d'imposer la leur.

Ceux qui abandonnent l'autorité ne font que la confier à d'autres et ne font que tendre le bâton pour se faire battre. L'humain est ainsi fait, et cela ne changera pas.

Sans ordre, sans autorité, alors un nouvel ordre, une nouvelle autorité se met en place.

Réfléchissez-bien au monde que vous voulez, l'ancien monde est en train de disparaître à la vitesse de l'éclair, et l'ordre et l'autorité ne disparaissent jamais, elles ne font que changer de main, pour le meilleur ou pour le pire.

"Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leur parole, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus au-dessus d'eux l'autorité de rien ni de personne, alors c'est là en toute beauté et toute jeunesse le début de la tyrannie."
Platon (429-347 av JC)
Extrait de La République

Lien vidéo Evergreen : https://youtu.be/u54cAvqLRpA

(relire le sujet Evergreen sur le village : Evergreen et les dérives du progressisme)


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19.12.2011
The Georgia Guidestones
source: courrierinternational.com

Dix commandements pour l’après-catastrophe

L’impressionnant mégalithe érigé il y a trente ans dans le sud des Etats-Unis n’a toujours pas révélé son mystère. Qui en est le commanditaire, et quelle est sa finalité ?

Le monument le plus étrange des Etats-Unis se dresse dans le nord-est de la Géorgie, sur un tertre dé­so­lé. Cinq imposants blocs de granit poli dessinant une étoile s’élèvent vers le ciel. Lorsqu’on s’approche de cette construction, on pense immédiatement au site mégalithique de Stonehenge, en Grande-Bretagne, ou encore à l’inquiétant monolithe du film 2001 : l’Odyssée de l’espace. Erigés en 1980, ces blocs gris pâle attendent paisiblement la fin du monde.

Les Georgia Guidestones [littéralement, “Pierres directrices de Géorgie”], comme on les appelle, sont un mystère : personne ne sait qui a commandé l’ouvrage ni pourquoi. Les seules indications sur son origine sont une plaque placée à proximité sur le sol (elle en précise les dimensions et explique le sens d’une série d’entailles et d’orifices correspondant aux mouvements du soleil et des étoiles) et des instructions gravées directement dans le roc. Ces instructions sont données en huit langues et témoignent d’une singulière idéologie new age. Certaines sont vaguement eugénistes (“Orientez sagement la reproduction – de façon à améliorer la santé et la diversité”), d’autres prônent un mysticisme hippie bon teint (“Appréciez la vérité – la beauté – l’amour – en cherchant l’harmonie avec l’infini”). Les Guidestones, pense-t-on le plus souvent, sont censées indiquer aux survivants d’une prochaine apocalypse la marche à suivre pour tenter de reconstituer la civilisation. Mais cette idée n’est pas du goût de tous. Quelques jours avant mon passage, le monument avait été barbouillé de peinture, et des slogans du genre “Mort au nouvel ordre mondial” y avaient été tagués à la bombe. C’est le premier acte de vandalisme grave de l’histoire des Guidestones, mais pas la première manifestation d’hostilité à leur égard. Depuis plus de trente ans, cette étrange structure érigée en pleine Bible Belt [“ceinture de la Bible”, nom donné aux Etats du sud-est des Etats-Unis, où l’on trouve une forte proportion de chrétiens fondamentalistes] suscite des réactions qui vont de l’émerveillement à l’horreur. Ses partisans (parmi lesquels Yoko Ono) louent ses messages comme autant d’appels au rationalisme, quand ses détracteurs y voient les dix commandements de l’Antéchrist.

Quels que soient les maîtres d’ouvrage des Guidestones, ils savaient ce qu’ils faisaient : il s’agit d’une structure savamment conçue, qui suit le soleil à la perfection. Et qui, grâce à une aura de mystère soigneusement entretenue, exerce une fascination infinie. L’histoire des Georgia Guidestones débute un vendredi après-midi de juin 1979 : un élégant monsieur aux cheveux gris se rend au siège de l’entreprise de taille de granit Elberton Granite Finishing, où il se présente comme Robert C. Christian. Il dit représenter “un petit groupe de bons Américains” qui projette la création d’un monument d’une dimension et d’une complexité inhabituelles. Si Robert C. Christian est venu à Elberton, la capitale mondiale du granit, c’est qu’il est convaincu que les carrières de la région produisent la plus belle pierre du monde.

“J’ai un timbré ici qui veut un monument insensé”

Joe Fendley, directeur général d’Elberton Granite, hoche la tête d’un air absent. Mais, quand Christian commence à lui décrire ce qu’il en a tête, il interrompt ce qu’il est en train de faire. Car non seulement son visiteur demande des pierres comme on n’en a jamais extraites dans le comté, mais il veut aussi qu’elles soient taillées, polies et assemblées de façon à former une sorte de gigantesque instrument astronomique.

Mais dans quel but ? s’enquiert Fendley. Robert C. Christian explique que la structure qu’il envisage servira de boussole, de calendrier et d’horloge. Il faudra aussi qu’on y grave un ensemble d’instructions dans huit des langues les plus parlées au monde. Et elle doit pouvoir résister aux pires catastrophes, afin qu’une humanité décimée puisse se servir de ces directives pour rebâtir une civilisation meilleure que celle qui est en passe de s’autodétruire.

Fendley est aujourd’hui décédé, mais un journaliste d’une chaîne de télévision d’Atlanta avait pu recueillir son témoignage peu après l’édification des Guidestones. “Je me suis dit : ‘J’ai affaire à un cinglé. Comment le mettre dehors ?’” Le chef d’entreprise tente alors de décourager son visiteur en lui donnant un prix plusieurs fois supérieur à celui de tous les chantiers réalisés par son entreprise. Il faut des outils spéciaux, du matériel lourd, et faire appel à des consultants extérieurs, justifie-t-il. Mais Robert C. Christian se contente de hocher la tête et s’enquiert de la durée du chantier. Six mois au moins, hasarde Fendley. De toute façon, ajoute-t-il, ne serait-ce que pour étudier un projet de cette envergure, il lui faut des garanties financières. Lorsque Christian lui demande s’il y a en ville un banquier ayant sa confiance, Fendley voit là l’occasion de se dé­barrasser de l’importun : il l’envoie chez Wyatt Martin, le directeur de la Granite City Bank.

Wyatt Martin (seule personne à Elberton, avec Fendley, à avoir rencontré R.C. Christian) est aujourd’hui âgé de 78 ans. “Fendley m’a appelé et m’a dit : ‘J’ai un timbré ici qui veut un monument insensé.’ Mais, quand j’ai vu le gars arriver, il portait un costume très élégant, très cher, ce qui m’a incité à le prendre un peu plus au sérieux. Et puis, il s’exprimait bien, c’était visiblement quelqu’un d’un certain niveau.” Naturellement, Wyatt Martin est surpris quand l’homme lui annonce que “R.C. Christian” est un pseudonyme. Son groupe nourrit ce projet en secret depuis vingt ans, explique-t-il, et il souhaite conserver à jamais l’anonymat. “Quand il m’a raconté leur projet, j’ai failli tomber à la renverse, se souvient Wyatt Martin. Je lui ai dit : ‘Autant jeter l’argent par les fenêtres.’ Il m’a simplement regardé en secouant la tête, comme s’il avait un peu pitié de moi, et a dit : ‘Vous ne comprenez pas.’”

Wyatt Martin conduit Christian sur la place de la localité, où trône une imposante fontaine du Bicentenaire [de l’indépendance des Etats-Unis] commandée par la municipalité, dont les treize panneaux de granit, disposés en cercle, représentent les treize colonies originelles. “Je lui ai dit que c’était le projet le plus important jamais entrepris dans le coin et que c’était sans commune mesure avec ce dont il parlait. Cela n’a pas semblé le déranger.” Christian promet de revenir le lundi suivant ; il affrète un avion et passe le week-end à faire du repérage depuis les airs. “A partir de là, j’ai commencé à le croire à moitié”, se rappelle Wyatt Martin.

Quand Christian se présente à nouveau à la banque le lundi, le banquier lui explique qu’il ne peut pas lancer la procédure sans connaître sa véritable identité et obtenir la garantie qu’il est solvable. Les deux hommes aboutissent finalement à un accord : Christian lui révélera son vrai nom à condition que Wyatt s’engage à être son seul intermédiaire, à signer un accord de confidentialité en vertu duquel il ne dévoilera jamais l’information à âme qui vive et il détruira l’ensemble des documents et archives une fois le chantier terminé. “Il m’a précisé qu’il virerait la somme depuis différentes banques dans le pays, raconte Wyatt Martin. Il m’a bien fait comprendre qu’il ne prenait pas à la légère la question du secret.”

Avant de quitter Elberton, Christian rencontre à nouveau Fendley, à qui il remet une boîte à chaussures contenant une maquette en bois du monument souhaité, accompagnée d’un cahier des charges d’une bonne dizaine de pages. Fendley accepte la maquette et le document, mais il est encore sceptique. Le vendredi suivant, Wyatt Martin lui annonce par téléphone qu’il vient de recevoir un virement de 10 000 dollars. Dès lors, l’entrepreneur se met au travail et ne posera plus de questions. “Mon père adorait les défis”, se souvient sa fille, Melissa Fendley Caruso. “Il disait que c’était le projet le plus ambitieux de l’histoire du comté d’Elbert.”

La construction des Guidestones commence un peu plus tard cet été-là. Joe Fendley et Wyatt Martin ont aidé Christian à trouver un site adéquat dans le comté d’Elbert : une butte surplombant les pâturages d’une vaste exploitation agricole, avec un panorama à 360 degrés. Pour 5 000 dollars, son propriétaire, Wayne Mullinex, cède une parcelle d’un peu plus de 2 hectares. En sus de l’argent, Christian octroie à Mullinex et à ses enfants un droit de pâturage à vie pour le bétail, et l’entreprise de BTP de Mullinex se charge de réaliser les fondations du monument.

Une fois le terrain acheté, l’avenir des Guides­tones est assuré. Christian prend congé de Fendley. “Vous ne me reverrez plus jamais”, dit-il avant de sortir, sans même une poignée de main. Dès lors, Christian ne communiquera plus qu’avec Wyatt Martin. Il lui écrit quelques semaines plus tard pour lui demander de transférer la propriété du terrain et du monument au comté d’Elbert, qui en est encore aujourd’hui le propriétaire : le mystérieux maître d’ouvrage pense que la fierté des administrés se chargera avec le temps de protéger les Guidestones. “Les lettres de M. Christian provenaient à chaque fois de villes différentes, raconte Martin. Il n’a jamais posté un courrier deux fois du même endroit.”

Les spécifications astronomiques pour les Guidestones sont si complexes que Fendley doit s’assurer les services d’un astronome de l’université de Géorgie. Les quatre pierres extérieures doivent être orientées en fonction de la course annuelle du soleil. Sur la colonne centrale, deux éléments nécessitent un calibrage minutieux : une ouverture à travers laquelle l’étoile polaire sera visible en permanence, et une fente devant s’aligner sur la position du soleil levant les jours de solstice et d’équinoxe. La pierre faîtière, elle, se caractérise par un orifice de 2 centimètres par lequel un rayon de soleil doit passer chaque jour à midi et tomber sur la date du jour indiquée sur la pierre centrale.

La particularité la plus remarquable du monument reste néanmoins ses dix préceptes gravés sur les deux faces des pierres extérieures en huit langues : anglais, espagnol, russe, chinois, arabe, hébreu, hindi et swahili. Une sorte d’énoncé de mission (“Que ces pierres nous guident vers un âge de la raison”) doit par ailleurs être gravé sur les côtés de la pierre faîtière en hiéroglyphes égyptiens, en grec ancien, en sanskrit et en caractères cunéiformes babyloniens. Les traductions, fournies pour certaines par les Nations unies (notamment pour les langues mortes), sont inscrites au pochoir sur la pierre, puis gravées à la sableuse. L’artisan a été distrait par une musique étrange et des voix confuses

Le monument suscitera la controverse avant même d’être achevé. La première rumeur est colportée par les membres de l’Association des industriels du granit d’Elberton, jaloux de l’attention dont bénéficie un des leurs : c’est Joe Fendley qui est derrière tout cela, assurent-ils, avec la complicité de son ami le banquier Wyatt Martin. Les ragots se font si pernicieux que les deux hommes acceptent de se soumettre au détecteur de mensonges. La rumeur faiblit lorsque le journal local, The Elberton Star, rapporte qu’ils ont tous deux passé le test avec succès, mais cette médiatisation suscite de nouveaux griefs. Quand la teneur des inscriptions commence à se répandre, se souvient Wyatt Martin, même des gens qu’il considère comme ses amis lui demandent pourquoi il a accepté d’exécuter l’œuvre du Malin. James Travenstead, un pasteur de la région, prédit que des “groupes occultes” vont affluer et met en garde : “Un jour, un sacrifice aura lieu ici.” Quant à ceux qui sont plutôt pour le projet, ils sont refroidis par les propos de Charlie Clamp, l’artisan chargé de graver les caractères sur les pierres : il y a passé des heures, raconte-t-il, et a constamment été distrait de sa tâche par “une musique étrange et des voix confuses”. L’inauguration, le 22 mars 1980, est une fête pour toute la ville. Le député de la circonscription, Doug Barnard, s’exprime devant 400 personnes qui ont afflué sur la colline, notamment des équipes de télévision venues d’Atlanta. Elberton ne tarde pas à devenir une destination touristique, et l’on vient du monde entier pour voir les Guidestones. “Nous avons eu des visiteurs du Japon, de Chine, d’Inde, d’un peu partout, qui voulaient monter voir le monument”, raconte Wyatt Martin. Au printemps 2005, la revue National Geographic Traveler mentionne les Georgia Guidestones dans son guide des Appalaches.

“Gouvernez toutes choses par la raison et la modération”

Mais les inscriptions sur les pierres per­turbent plus d’un visiteur. Le précepte numéro 1 jette d’emblée un froid : “Maintenez l’humanité sous la barre des 500 millions d’individus en équilibre constant avec la nature.” La planète compte à l’époque 4,5 milliards d’êtres humains, ce qui signifie qu’il faut en faire disparaître 8 sur 9 (aujourd’hui, ce serait de l’ordre de 12 sur 13). Et cette instruction est rappelée et développée dans le précepte numéro 2 : “Orientez sagement la reproduction – de façon à améliorer la santé et la diversité.” Pas besoin d’être particulièrement imaginatif pour faire le parallèle avec les pratiques eugénistes des nazis, entre autres. L’instruction numéro 3 enjoint à l’humanité de s’unir derrière une nouvelle langue vivante : voilà qui fait frissonner les pasteurs de la région, qui savent bien que, d’après l’Apocalypse, une langue commune et un gouvernement mondial font partie des réalisations de l’Antéchrist.

Le précepte numéro 4 (“Gouvernez la passion – la foi – la tradition – et toutes choses par la modération et la raison”) est tout aussi déplaisant pour les chrétiens attachés à la primauté absolue de la foi. En comparaison, les six autres sont simplement d’un moralisme ennuyeux : “Protégez les peuples et les nations par des lois équitables et des tribunaux justes. Que toutes les nations se gouvernent elles-mêmes et résolvent les conflits externes devant un tribunal mondial. Evitez les lois mesquines et les fonctionnaires inutiles. Maintenez l’équilibre entre droits individuels et devoirs sociaux. Appréciez la vérité – la beauté – l’amour – en cherchant l’harmonie avec l’infini. Ne soyez pas un cancer pour la Terre – laissez de la place à la nature – laissez de la place à la nature.”

Alors que les habitants s’interrogent sur la validité de ces commandements, les sombres prédictions du pasteur Travenstead semblent se vérifier. Un groupe de sorcières d’Atlanta organise des sabbats le week-end au pied des Guidestones pour y pratiquer divers rituels païens (“des danses, des chants, ce genre de choses”, précise Wyatt Martin) et même, en une occasion, une cérémonie de mariage entre sorciers. Aucun être humain n’est sacrifié sur l’autel de granit, mais le bruit court que des poulets y sont décapités.

Un membre haut placé d’une “société secrète luciférienne”

Les visiteurs continuent d’affluer, mais, après plusieurs enquêtes infructueuses sur la véritable identité de R.C. Christian, les médias finissent par se désintéresser du lieu. Un regain de curiosité a lieu en 1993, au moment où Yoko Ono enregistre pour un album en hommage au compositeur d’avant-garde John Cage un morceau intitulé Georgia Stone, dans lequel elle scande presque mot pour mot le dixième et dernier précepte : “Ne soyez pas un cancer pour la Terre – laissez de la place à la nature – laissez de la place à la nature.” Pendant tout ce temps, Robert C. Christian est resté en contact avec Wyatt Martin, tant et si bien qu’entre les deux hommes est née une véritable amitié épistolaire.

Le mystère Robert C. Christian et l’absence d’information sur la véritable signification des Guidestones ont naturellement enflammé les théoriciens du complot et les “enquêteurs” en tout genre. Pas étonnant que, trente ans plus tard, les curieux se pressent encore devant le monument pour tenter de combler le vide par des hypothèses diverses et variées.

Parmi eux se trouve Mark Dice, auteur d’un ouvrage intitulé The Resistance Manifesto [Le manifeste de la résistance]. Depuis 2005, cet homme exige que les Guidestones soient “brisées en des millions de morceaux”. Selon lui, le monument a “une origine satanique profonde”, affirmation qui lui a valu l’attention des médias. R.C. Christian, assure-t-il, était un membre haut placé d’une “société secrète luciférienne”, fer de lance du nouvel ordre mondial. “L’élite planche sur la mise au point dans les décennies à venir de technologies de prolongement de la vie qui mettront fin au vieillissement, affirme Mark Dice, et elle craint qu’avec une planète aussi densément peuplée qu’aujourd’hui les masses n’utilisent les ressources qu’elle veut se réserver pour elle-même. Les Guide­s­tones sont les dix commandements du nouvel ordre mondial. Elles sont aussi un moyen pour l’élite de rire aux dépens des masses non informées : leur projet est clair comme de l’eau de roche, et ces zombies ne s’en rendent même pas compte.”

L’interprétation de Mark Dice n’a fait qu’accroître l’intérêt pour les Georgia Guidestones. Et attirer de nouveaux visiteurs, dissuadant d’autant plus les responsables du comté d’Elbert de se débarrasser du seul grand atout touristique de leur région. Phyllis Brooks, qui dirige la chambre de commerce du comté, s’est dit horrifiée quand, en novembre dernier, les Guide­stones ont été vandalisées pour la première fois de leur histoire. Si Mark Dice nie être impliqué dans l’affaire, il semble bien en être l’inspirateur : les messages bombés au spray sur la pierre disaient “Jésus vous vaincra, sales satanistes” ou “Non au gouvernement mondial”. D’autres tags clamaient que les attentats du 11 septembre 2001 étaient l’œuvre du gouvernement américain et que Barack Obama était musulman.

Wyatt Martin grimace chaque fois qu’il entend Dice parler de “société secrète luciférienne” à propos des Guidestones. Bien qu’en désaccord, il reconnaît n’avoir aucune certitude. “Tout ce que je peux vous dire, c’est que M. Christian m’a toujours paru être un gars très correct et très honnête.”

Naturellement, Mark Dice est loin d’être le seul à avoir sa théorie sur les Guidestones. Jay Weidner, ancien animateur radio à Seattle devenu expert en théories du complot, a consacré un temps et une énergie considérables à échafauder l’une des hypothèses les plus prisées. Pour lui, Christian et ses associés étaient des rosicruciens, des membres de l’ordre mystique de la Rose-Croix, une société secrète apparue dans l’Allemagne du bas Moyen Age qui affirmait connaître sur la nature, l’univers et la spiritualité des vérités ésotériques échappant au commun des mortels. Le nom de R.C. Christian, avance Jay Weidner, est un hommage à Christian Rosenkreutz, le personnage mythique censé être le fondateur légendaire de la Rose-Croix au xive siècle. Le culte du secret, poursuit-il, a toujours caractérisé les rosicruciens, qui se sont fait connaître au début du xviie siècle par deux manifestes anonymes qui firent sensation dans toute l’Europe, même si personne n’a jamais pu identifier un seul membre de cette société secrète. De fait, si les préceptes gravés sur les Guide­stones sont en contradiction flagrante avec l’eschatologie chrétienne, ils collent assez bien aux principes de la Rose-Croix, qui mettent l’accent sur la raison et prônent l’harmonie avec la nature.

“Je ne peux rien dire, j’ai fait une promesse”

Jay Weidner a également une théorie sur la raison d’être des Guidestones. Spécialiste des traditions hermétistes et alchimiques qui donnèrent naissance à la Rose-Croix, il est convaincu que, depuis des générations, l’Ordre transmet la connaissance d’un cycle solaire culminant tous les treize mille ans. Lors de cet apogée cyclique, de gigantesques éjections de masse coronale devraient dévaster la Terre. En attendant, estime Weidner, l’organisation secrète à l’origine des Guidestones orchestre un “chaos planétaire” qui a débuté avec le récent effondrement du système financier américain et se traduira à terme par de graves perturbations de l’approvisionnement en pétrole et en produits alimentaires, des émeutes à grande échelle et des guerres ethniques dans le monde entier, qui aboutiront au 21 décembre 2012 – le Grand Evénement. “Ils veulent faire décroître la population, assure Jay Weidner, et c’est ainsi qu’ils pensent y parvenir. Les Guidestones sont là pour instruire les survivants.”

Informé des idées de Weidner, Wyatt Martin secoue la tête : c’est “le genre de chose qui me donne envie de dire tout ce que je sais”. Le banquier a depuis longtemps pris sa retraite et ne vit plus à Elberton, mais il reste le gardien officiel (et unique) du secret des Guidestones. “Mais je ne peux rien dire”, s’empresse d’ajouter le vieux monsieur. “J’ai fait une promesse.” Wyatt Martin s’est aussi engagé à détruire toutes les traces de ses tractations avec Robert C. Christian – mais cette promesse-là, il ne l’a pas tenue, pas encore. Au fond de son garage, une grande caisse en plastique (la valise capitonnée d’un ordinateur IBM qu’il a acheté en 1983) contient tous les documents liés aux Guidestones qui sont passés entre ses mains, y compris les lettres de Christian.

Pendant des années, Wyatt Martin a pensé qu’il écrirait peut-être un livre, mais il sait aujourd’hui qu’il ne le fera pas. Pas plus qu’il ne m’autorisera à jeter un œil à ses archives. Quand je lui demande s’il est prêt à emporter ce qu’il sait dans la tombe, il répond que c’est exactement ce que Christian souhaitait qu’il fasse. “Il n’a jamais cessé de dire que son identité et son origine devaient rester secrètes. Il disait que c’est ainsi que fonctionnent les mystères. Pour garder l’intérêt des gens, il faut leur en révéler très peu.”

17.12.2009 | Randall Sullivan


Nouvel Ordre Mondial



27.04.2011
Nouvel Ordre Mondial


"Le nouvel ordre mondial est un concept géopolitique de l'immédiat après-guerre froide. L'expression désigne alors l'alignement idéologique et politique des gouvernements et organismes mondiaux vers une certaine unipolarité, incarnée par les États-Unis. Depuis lors, elle est réemployée dans d'autres contextes où il est diversement question de consolider une gouvernance mondiale (en matière financière ou environnementale, par exemple). Un tel mouvement est explicitement revendiqué par certains hommes politiques, comme George H. W. Bush1, Jean-François Copé, Dominique Strauss-Kahn2,3 ou Jacques Attali. Étant donné l'échelle envisagée et la complexité des problématiques, cela pose la question de la démocratie étant donné l'éloignement géographique des dirigeants et la technicité des sujets.
L'usage de la désinformation en démocratie sépare encore plus les dirigeants des dirigés et suscite parfois une méfiance généralisée à l'égard des dirigeants. Plusieurs théories conspirationnistes utilisent ainsi la formule « nouvel ordre mondial », parfois mentionné par son acronyme NOM (NWO en anglais). Elle désigne la prise de contrôle de l'économie mondiale par les élites conspirantes, notamment de la finance. Les théories les plus alarmistes prédisent la mise en place de régimes totalitaires dans les pays démocratiques. Certaines théories donnent un rôle prépondérant à la franc-maçonnerie, avec des tons antimaçonniques.
"

Source wikipedia

Pour une définition plus concrète...

Ouvrez les yeux.


Nouvel Ordre Mondial


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02.01.2011
"War on Africa" - Guerre en Côte d’Ivoire
source: agoravox.fr



Pour une meilleure compréhension, vous pouvez également consulter l'article sur la Françafrique en parallèle de celui-ci qui est plus directement ciblé sur la côte d'Ivoire et l’actualité géopolitique.

Exercice de décryptage géopolitique : Menace de guerre en Côte d’Ivoire


par Robert Lee Obassandjo mardi 28 décembre 2010
Source Agoravox.fr



Il y eut d'abord « war on terrorism », avec les résultats que l'on sait : une Amérique empêtrée en Irak comme en Afghanistan, une Amérique de plus en plus haïe à cause de ses cavalcades militaires à but lucratif recouvert des oripeaux d'une « démocratie » à l'occidentale de moins en moins crédible.

Il semble bien qu'au travers de la crise ivoirienne se dessine une stratégie parfaitement similaire : obligée d'abandonner ses fantasmes sur le Nouvel Ordre Mondial et le nouveau Moyen Orient, l'Amérique qui refuse de renoncer à son hégémonie se résout à s'attaquer à cette Afrique utile si prometteuse de croissance, pour autant qu'on la laisse faire.

Il s'agit d'abord de décrypter la réalité de la crise ivoirienne au-delà du sempiternel discours médiatique occidental et ensuite d'imaginer ce qu'il pourrait advenir s'il prenait envie à certains de vouloir régler cette affaire ivoirienne par la force. Nous y consacrerons trois articles dont celui-ci est le premier.

Si Obama n'est pas Bush, l'illusion n'est cependant plus de mise : le président américain est bien entre les mains de l'aile ultra-libérale de l'échiquier politique américain, une aile très minoritaire mais la plus puissante et la mieux structurée.

Depuis longtemps en politique, il n'est plus nécessaire de faire masse pour dominer. Au contraire, mieux vaut être très minoritaire mais fortement déterminé, supérieurement organisé et le mieux pourvu financièrement. Tout le reste s'achète ou se conquiert. Comment expliquer autrement le succès par exemple des bolcheviques de 1917, voire des nazis en 1933 ?

Le président Obama ne manque pas non plus d'alliés, certains étant encore suffisamment aveugles pour suivre l'Amérique dans ses aventures.

En Côte d'Ivoire, d'aucuns semblent assembler toutes les pièces du puzzle, éléments nécessaires au déclenchement d'un conflit qu'ils imaginent certainement « frais et joyeux », malgré les démentis de l'histoire même récente. Il ne manquera bientôt que le brandon et le boute-feu. Au-delà des apparences médiatisées et du discours dominant, qu'on en juge :

- l'Occident qui fut longtemps dominant est désormais dans une crise profonde, économiquement et déclinant sur un plan intellectuel (le déclin n'est pas une posture intellectuelle, c'est un constat démontré par l'histoire de la corruption et de l'incompétence des élites) ;

- l’Occident est constitué de deux pôles : le premier est hégémonique mais il ne lui reste au bilan que la puissance militaire, l'autre est géopolitiquement invertébré jusqu'à l'inexistence et totalement inféodé au premier dans les rets subtils d'un ultra-libéralisme déjà ancien ;

- aucun de ces deux pôles n'ont su anticiper, après la disparition de l'URSS, la vitesse de la montée en puissance du monde dit « émergeant », la Chine en particulier, ni ses conséquences immédiates, à savoir que les dirigeants occidentaux n'y dicteront plus leur lois comme ils étaient accoutumés à le faire ;

- partout dans le monde, l'Occident est en reflux à tout égard, excepté en Afrique et pour cause ;

- cette Afrique est, quant à elle à la veille d'une formidable croissance ;

- la tentation est évidente pour certains cercles d'intérêts puissants, désormais bloqués partout ailleurs, d'imaginer sortir de leur situation de déclin en captant cette croissance ;

- l'Afrique, par ses ressources formidables et le marché gigantesque qu’elle représente, risque bien de redevenir une zone d'affrontement entre bloc de puissances ;

- le Golfe de guinée avec sa forte odeur de pétrole et la faiblesse des Etats qui le constituent, est un objectif économique et stratégique vital pour les Etats-Unis d’Amérique et quelques miettes pour leurs séides.

C'est d'abord et avant tout dans ce contexte précis que se pose la question ivoirienne pour l'Occident. Son discours sur la démocratie et les droits de l'homme ne sont qu'un paravent pour pouvoir y intervenir. C'est un paravent à géométrie variable puisqu'on ne trouve rien à redire aux élections truquées qui viennent d'avoir lieu en Guinée, au Gabon et en Égypte et demain ailleurs (onze sont prévues en 2011).

L'acteur américain éprouve une difficulté certaine pour agir seul sur le continent africain. L'expérience du Liberia, une création typiquement américaine, celle de la formidable raclée qu'il a reçue à Mogadiscio, et d'autres l'amènent à devoir faire sous-traiter ses ambitions cachées par d'anciennes puissances colonisatrices, ce qui explique notamment le rôle pour le moins étonnant de la presse française dans la crise ivoirienne.

S'agissant de la crise ivoirienne elle-même, M. Ouattara y est bien le représentant des intérêts occidentaux et que M. Gbagbo, moins docile, est supposé d'une manière ou d'une autre vouloir s'y opposer quelque peu.

Vouloir choisir entre l'un ou l'autre en matière de vertu républicaine est une de ses billevesées dont la presse occidentale est friande. L'un comme l'autre ont fraudé sans retenue mais avec d'inégals succès. L'un comme l'autre disposent de financements d'origine douteuse. Les deux ont démontré un égale cynisme aux affaires. Le débat ne porte donc pas sur les personnes mais sur les intérêts dont ils sont porteurs et qu’ils représentent.

Le pays lui-même est divisé. On le doit à cette fausse habileté du vieux Houphouët qui attire l'émigration du nord croyant régler des questions internes. Avec le temps et les mauvais comportements, c'est une situation du type « nord pauvre » contre « sud riche » qui prévaut. La question est donc sans solution immédiate. Qu'il s'agisse de l'un ou de l'autre des deux présidents, la guerre civile est tôt ou tard assurée.

Croire l'inverse, reviendrait en quelque sorte à croire que Akim Taci, O. Ben Laden, A. Karzaï etc., tous un temps candidats promus de l'hégémonisme américains, sont des modèles de vertu démocratique.

Il reste maintenant aux occidentaux à imposer leur candidat. C'est à moitié fait : au terme d'une manœuvre pour le moins douteuse, on fait proclamer Ouattara élu dans son QG de campagne, un hôtel de luxe d'Abidjan, devant un panel trié de journalistes occidentaux, dans des conditions légalement contestables, par le président de la CEI, partisan de M. Ouattara et immédiatement exfiltré vers un grand hôtel de Neuilly.

On notera que s'il y a un « crétin » dans cet affaire, c'est bien « la ménagère occidentale de moins de cinquante ans », cet objet médiatique qui seul peut croire au lamento qu'on lui dessert dans la presse occidentale.

Les réactions consécutives à l'attitude de M. Gbagbo montrent que les états-majors occidentaux ne s'attendaient absolument pas à ce demi-échec. M. Obama y a perdu énormément sur le plan international en se ravalant maladroitement au rôle de marionnette de l’étranger et des milieux ultralibéraux. Mme Clinton confirme son rôle de représentante de la finance démocrate de Wall-street, les organisations africaines leur suivisme de la politique américaine, l'ONU qu'elle n'est qu'un « machin ».

Il faut s'attendre à énormément de maladresses, d'erreurs d'appréciation et de fautes politiques de la part des acteurs politiques occidentaux qui se révèlent assez « amateurs », ce qui préjuge mal de la suite des opérations. Là se trouve le véritable risque.

Toute la question pour les occidentaux se résume désormais à : « comment bouter Gbagbo hors du pouvoir » ? Ceci fera l'objet de notre prochain article.

Le temps et la propagande vont jouer un rôle déterminant mais symétriquement inverse.

Partie 2 :


par Robert Lee Obassandjo vendredi 31 décembre 2010
Source Agoravox.fr



Dans une première partie ont été analysés les éléments structurants des ambitions inavouées des intervenants extérieurs de la crise ivoirienne. Le président Obama s’est dit depuis « préoccupé par la stabilité » en Afrique de l'Ouest alors qu'au même moment des rumeurs de bruit de bottes agitent la Lagune d'Abidjan : un corps expéditionnaire monterait en puissance à partir Nigéria voisin. « Toujours parler paix, toujours agir guerre », disait Napoléon.

Nous sommes bien là au cœur d'une guerre qui se prépare. Les anciens avaient coutume de dire : « res, non verba ». Les stratocrates modernes leur répondent : « verba et res », appliquant en cela un des principes fondamentaux de la stratégie, à savoir que « action que multiplie communication égale constante », autrement dit : « ne pas dire ce que l'on fait et dire ce que l'on ne fait pas ». Pendant que la propagande prépare, distrait et formate les esprits, l'action occulte se charge de mettre en œuvre les stratégies cachées.

A titre d'exemple, quand la presse occidentale commence à invoquer avec insistance de nombreuses victimes d'exactions, de charnier, d'épurations ethniques voire de génocide, et alors que toute l'histoire récente démontre qu'elle l'a toujours tu ou nié quand c'était effectivement le cas, il faut commencer à se méfier sérieusement : la manipulation est en cours.

Dans tous ces cas-là, il y a aussi un « méchant » qui est très méchant et coupable de toutes les turpitudes. Et à chaque fois il y a heureusement le camp des « gentils » qui se doit d'intervenir, les occidentaux, même par la guerre s'il le faut. Mais personne ne semble remarquer combien le méchant est faible en regard de la force des gentils, et personne n'observe non plus sur quel tas de richesse il se trouve qu'il est assis. Personne n'observe enfin que toute guerre n'est finalement qu'un transfert accéléré de pouvoir et de richesse. Observer tout cela serait en effet très inconvenant et les kapos médiatiques de la pensée conforme sont là pour y mettre bon ordre.

Après ce bref préambule, il convient maintenant de décrypter en quoi la situation ivoirienne s'oriente vers une guerre. La question est désormais, si on en croit les médias qui nous serviront ici de fil directeur, de savoir comment bouter le Gbagbo hors du pouvoir. Au compteur de la source ONU, il en serait à 173 victimes et quelques 19 000 réfugiés tout en notant qu'il n'y a rien sur les propres exactions de l'ONUCI, les milliers de viols comptabilisés depuis des années et les trafics en tous genres de la rébellion et des forces nouvelles de Soro et de Ouattara.

Il revient donc à la « communauté internationale » de se charger de cette éviction et, pour ce faire, elle dispose quatre armes :

la condamnation, l'isolement et l'ostracisation par l'arme diplomatique et politique (c'est ainsi par exemple que les « ouattaristes » ont pu s'emparer de l'ambassade de Côte d'Ivoire à Paris, aidés en cela par un fort contingent d'éléments de « la grande maison » comme disent les Français qui sont des experts en petitesse) ;
l'étranglement par assèchement des moyens de subsistance de l'Etat ivoirien via l'arme économique et financière ;
l'imposition du candidat élu par l'intervention directe d'une force militaire et sécuritaire ;
l'instauration d'un climat d'insécurité physique et psychologique, associée à la restriction aux denrées alimentaires et aux services de première nécessité au moyen de l'arme de la subversion qui vise à couper la population du pouvoir.

Chacune de ces armes présente des avantages supposés et des inconvénients bien réels mais qui ne se vérifient qu'à l'usage. A ce jour, c'est l'inefficacité objective de l'action menée de la communauté internationale qui prédomine.

Pourquoi un résultat si faible ? C'est bien involontairement que les médias en dévoilent la raison quand ils déclarent benoitement que « presque toute la communauté internationale réclame le départ de Laurent Gbagbo ». Or, justement, tout est dans le « presque ». Ce qui amène naturellement à devoir s'interroger sur la réalité cette « communauté internationale » au nom de laquelle évincer le récalcitrant serait une obligation si ardente obligation. Serait-ce un phantasme ?

En reprenant la terminologie récemment définie par Hubert Védrines, il y a dans cette communauté internationale des nations « mondialisatrices » et des nations « mondialisées », ce qui est une autre façon de présenter la théorie de Fernand Braudel sur la structuration internationale en « centres » et en « périphéries ».

Dans la question qui nous préoccupe, ce sont les nations mondialisatrices qui sont à la manœuvre, et plus exactement :

« la » nation mondialisatrice et ses nations vassales, leur but étant de tordre le bras plus ou moins amicalement aux autres nations pour faire croire à une « communauté »,

On distingue plusieurs catégories parmi ces autres nations dites mondialisées :

les nations vassales qui adore leur bourreau, la nation mondialisatrice, au point de s'en faire l'allié indéfectible (on se souviendra de Tony Blair un temps surnommé le caniche de Bush : rôle qui a échu depuis à un autre dirigeant européen) ;
les nations qui n'ont d'autre choix que de subir cette tutelle mondialisatrice ou qui s'en accommodent pour diverses raisons ;
les nations qui n'ont d'autre choix que de subir cette tutelle mondialisatrice mais qui ne s'en accommoderont jamais et attendent le moment opportun pour choisir leur camp ;
les nations à fort potentiel qui considèrent les Etats-Unis comme leur ennemi stratégique majeur mais qu'elles ne veulent affronter que de manière indirecte voire imperceptible pour les plus habiles, en attendant mieux.

C'est dans ces deux dernières catégories que se recrute le « presque » évoqué précédemment. Si on précise que s'y retrouve forcément d'une manière ou d'une autre les nations qui constituent le BRIC, le rapport de force effectif – « res » – (démographique et potentiel économique) est l'inverse du rapport de force apparent que recouvre la formulation médiatique de « communauté internationale » – « verba » : les nations mondialisatrices ou assimilées sont donc potentiellement en posture de faiblesse.

La tutelle mondialisatrice, imbue de nouvel ordre mondial, exerce sa tutelle au travers d’un ensemble d'organisations mondiales, régionales et sous-régionales qu'elle domine. Leur position dans la crise consiste à relayer unaniment le discours dominant pro outtariste, avec pour conséquence prévisible d'entacher durablement leur crédibilité.

Inéluctablement, certaines nations seront obligées de faire jouer leurs propres intérêts dans la crise ivoirienne mais à leur manière. Et pour ce qui concerne la dernière des catégories mentionnée plus haut, leurs intérêts divergent forcément de ceux des Etats-Unis … et de ceux de la France qui s'est beaucoup (trop) exposée dans cette affaire.

Par conséquent, il faut s'attendre à un blocage subtil et progressif de l'emploi des armes politique et diplomatique mais également économique et financière mises en œuvre contre Gbagbo. Ainsi, aucune mesure coercitive ne pourra être prise au Conseil de Sécurité de même que la zone du franc CFA pourrait bien échapper à la France qui n'est plus vraiment en position de d'y imposer ses vues.

Ce blocage sera alors de nature à pousser à l'emploi de la force par une option militaire et sécuritaire les tenants de l'imposition du président légitimement reconnu, autrement dit à la guerre.

Pourquoi ? Il y a trois raisons principales à cela :

les enjeux sont colossaux dans ce nouveau bras de fer est-ouest / nord-sud ;
les dirigeants du coté occidental, force est de le reconnaître, ne sont pas à la hauteur de ces enjeux, comme c'est souvent le cas dans l’Histoire, ce qui les amènera à commettre de graves erreurs d'appréciation ;
le retard stratégique des Etats Unis d’Amérique est patent.

L'importance de ce dernier point mérite un développement particulier. Toute l'histoire de la stratégie montre que ce ne sont pas les crises qui, en soi, sont dangereuses mais plutôt l'inaptitude des élites en place à savoir les traiter. Le schéma de pensée, celui de l'intervention qui sera adoptée, sera calqué sur celui mis au point à la disparition de l'URSS, un contexte particulier où les Etats-Unis, aveuglés par leur puissance, ont très justement été qualifiés « d'hyperpuissance ». Celle-ci n'est plus qu'un souvenir car le contexte est en train de s'inverser :

l'image de l'américain libérateur et le « mythe de la bonne guerre » ont disparu pour laisser place à une haine qui a provoqué pour la première fois une attaque sur le sol américain lui-même ;
la cavalcade militaire US entamée sous Bush père dans les années 1990 pour un nouvel ordre mondial tourne à l'échec patent (Irak, Afghanistan) ;
les États-Unis n'ont pas su anticiper la vitesse de la montée en puissance des pays émergents dont la Chine, un adversaire pour la première fois de leur histoire à leur taille ;
comme toutes les idéologies mortifères (communisme, nazisme), l'ultra libéralisme US possède en lui-même le germe de sa propre destruction sous la forme de crises économiques basées uniquement sur une cupidité immaîtrisable.

Le contexte a donc considérablement évolué. Pas les esprits.

C'est donc avec les idées et les concepts d'un passé proche mais désormais révolu qu'on aborde un conflit nouveau et d'envergure. Pire, ces idées et ces concepts vont se heurter à des stratégies parfaitement asymétriques et indécelables par les approches classiques : tout est prêt insidieusement pour un schéma à l'afghane.

Appliqué au cas ivoirien, quel sera donc le schéma d'intervention par la force ? Deux conditions doivent être réunies au préalable :

trouver des force supplétives :

o pas question pour les US de s'investir directement – le souvenir incompréhensible de Mogadiscio est encore présent, pas question non plus pour la force française d'intervenir directement compte tenu de son passé et de son passif, inutile de compter sur l'ONUCI dont la valeur militaire est quasi nul, impensable enfin d'envisager de faire intervenir l'OTAN : trop « blanc » ;

o cette force sera africaine mais nécessairement encadrée et fortement soutenue par les occidentaux.

créer les conditions nécessaires à une « incontestable » intervention, autrement dit instrumentaliser, prétexter ou créer un drame humanitaire, ce qui nécessite :

o d'une part l'emploi de la quatrième arme de l'action déstabilisatrice par la subversion et l'action clandestine ;

o d'autre part l'activation sur place de « services spécialisés » certainement déjà à pied d'œuvre, et la collaboration active des rebelles FN et des seigneurs de la guerre qui les encadrent, autrement dit les forces prétendument « démocratiques » du pays, ses pseudo-libérateurs.

Bien sûr, certains hurleront à la théorie du complot alors que des précédents existent. Comment expliquent-ils par exemple ce qui s'est passé au RWANDA et ailleurs.

Dans une troisième et dernière partie, nous tenterons de décrypter le chaos qui s'annonce, sachant que ce type de situation pourrait convenir à certains comme le cas somalien tendrait à le montrer.


Nouvel Ordre Mondial, Géopolitique


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