Manipulations  

28.01.2015
Opération COINTELPRO
source: blog.syti.net

Dans les années 60, sans qu'elle l'ait vu venir, l'oligarchie s'est trouvée confrontée à un grand mouvement de contestation globale, en fait une révolution. Soudain, la jeunesse remettait en cause les valeurs de la société et refusait en bloc le travail, l'argent, et la société de consommation, s'attaquant ainsi aux principaux piliers du capitalisme.

Aux Etats-Unis, pour neutraliser et détruire ce mouvement, le FBI de John Edgar Hoover a développé un programme secret: COINTELPRO (Counter Intelligence Program), une vaste opération de désinformation et un sabotage en règle des mouvements politiques radicaux.

Outre les moyens classiques comme les pressions ou l'envoi de lettres anonymes menaçantes, il s'agissait de répandre de fausses informations, de fausses rumeurs, d'infiltrer les organisations subversives afin de les désintégrer de l'intérieur en semant la zizanie parmi les membres, ou encore d'organiser des diversions pour égarer les militants et les empêcher de faire des choses utiles. Il y eut aussi la création d'organisations bidon pour répandre des idées destinées à polluer la réflexion collective. Les agents infiltrés avaient pour rôle d'être le plus extrémistes possibles, afin d'être insoupçonnables de collusion avec le pouvoir et surtout de pousser les mouvements à se radicaliser et à devenir leur propre caricature, ce qui permettait de les décrédibiliser aux yeux du plus grand nombre et de faire fuir les militants et sympathisants plus modérés.

Ces méthodes ont été très efficaces dans les années 70.
Aujourd'hui, COINTELPRO n'existe plus officiellement, mais les mêmes méthodes ont été utilisées pour contrer un nouveau mouvement apparu à la fin des années 90, l'opposition à la mondialisation et au néo-libéralisme, qui s'accompagnait là encore d'une contestation globale du capitalisme et de la société de consommation.

Mais la différence par rapport aux années 70, c'est que désormais l'essentiel des activités subversives a lieu sur Internet, où les mouvements contestataires sont beaucoup plus faciles à infiltrer et à saboter. Il est on ne peut plus facile de créer des sites bidons, qui auront plus de moyens financiers que les sites militants indépendants, qu'ils peuvent rapidement dépasser en audience et en influence. Ils vont au départ reprendre de vraies infos et des idées partagées par les membres de leur cible et qui vont servir d'appât, pour ensuite répandre de fausses infos et de multiples diversions, reprises en toute bonne foi par de nombreux sites et blogs indépendants.

Une fois encore, le mouvement de contestation initial a été poussé à se radicaliser, à se décrédibiliser, à devenir sa propre caricature, jusqu'à faire fuir les militants de la première heure, et finalement à éclater en factions qui n'ont plus rien de commun.

C'est exactement ce rôle qu'ont joué des sites comme ceux d'Alex Jones, ou en France, d'Alain Soral. Sont-ils des "agents" en service commandé ? On peut sérieusement se poser la question quand on regarde les effets qu'ils ont produit. Grâce à eux, le mouvement d'opposition au "nouvel ordre mondial" est désormais dominé par la peur ou la haine et par les intox en tous genres, son regard détourné loin des véritables enjeux et surtout des véritables responsables du nouvel esclavage et de la guerre sociale en cours.


(article du blog également publié sur AgoraVox)


Manipulations


10 commentaires
 

29.05.2014
Méthodes pour un parfait contrôle des masses
source: syti.net

"Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s'y prendre de manière violente. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l'idée même de révolte ne viendra même plus à l'esprit des hommes. L'idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées.

Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l'éducation, pour la ramener à une forme d'insertion professionnelle. Un individu inculte n'a qu'un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l'accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l'information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif. Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe: on diffusera massivement, via la télévision, des informations et des divertissements flattant toujours l'émotionnel ou l'instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d'empêcher l'esprit de penser.

On mettra la sexualité au premier plan des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n'y a rien de mieux. En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l'existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d'entretenir une constante apologie de la légèreté, de sorte que l'euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté.

Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur - qu'il faudra entretenir - sera celle d'être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur.

L'homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu'il est: un veau, et il doit être surveillé comme doit l'être un troupeau. Tout ce qui permet d'endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l'éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. Toute doctrine mettant en cause le système doit d'abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutiennent devront ensuite être traités comme tels. On observe cependant, qu'il est très facile de corrompre un individu subversif: il suffit de lui proposer de l'argent et du pouvoir."


 

Extrait du livre "Sagesse et révolte" de Serge Carfantan.



Fin de la démocratie, Manipulations, Contrôle social


18.03.2014
Les hommes de l'ombre qui font les élections


Gérard Colé, Jacques Pilhan et François Mitterrand en 1988

Les grands événements politiques donnent lieu à de multiples analyses et interprétations qui sont en général très loin des véritables causes.

Par ailleurs, la plupart des électeurs ne votent pas d'après leur réflexion ou leur analyse des faits mais d'après de vagues impressions qui ne demandent qu'à être manipulées.

On dit souvent que le publicitaire Jacques Séguéla a fait élire François Mitterrand en 1981 contre Giscard grâce à la fameuse campagne "la Force tranquille" en affichage "twins" sur 2 panneaux.



En réalité, derrière cette campagne et l'élection de Mitterrand, il y a deux hommes qui ont joué un rôle clé et dont le public n'a jamais entendu parler. Ce sont encore eux qui l'ont fait réélire en 1988 contre Chirac, puis qui ont fait élire Chirac en 1995.

Gérard Colé et Jacques Pilhan sont deux brillants spécialistes de la communication. Pour faire élire Mitterrand qui avait échoué déjà 2 fois à la présidentielle et qui apparaissait comme un "homme du passé", ils ont élaboré une stratégie remarquablement intelligente qui s'appuyait sur les études sociologiques qualitatives d'un institut, la SOFREMCA (rebaptisé depuis "Sociovision"), dont les chercheurs vont s'immerger pendant des semaines sur le terrain, dans les villages, dans les entreprises, dans les banlieues, pour détecter et analyser les mouvements de fond dans l'opinion.

Une fois Mitterrand élu, le travail de Colé et Pilhan a pris fin. Du fait des mauvais résultats économiques et de la communication chaotique du gouvernement, la cote de popularité de Mitterrand n'a cessé de se dégrader. Il a alors rappelé les deux stratèges pour l'aider à remonter la pente et préparer sa réélection en 1988. Le premier acte de cette reprise en main sera la nomination de Laurent Fabius à Matignon. Il était déjà trop tard pour éviter une défaite aux législatives, mais la popularité de Mitterrand était à nouveau orientée à la hausse. Le travail de Colé et Pilhan a continué pendant toute la période de cohabitation et a permis à Mitterrand de remporter largement l'élection de 1988.

Colé et Pilhan ont par la suite cessé de travaillé ensemble mais c'est encore Jacques Pilhan que l'on retrouve derrière la victoire de Chirac en 1995 alors que tout le monde le croyait fini et voyait Balladur assuré de la victoire.

Ils ont inventé de nouvelles méthodes de communication politique (dont le "story telling") qui se sont ensuite exportées aux Etats-Unis, appliquées par ceux qu'on appelle désormais les "communiquants" ou les "spin doctors".


Voici un documentaire fascinant sur les stratégies conçues par Gérard Colé et Jacques Pilhan et leur influence sur 20 ans d'histoire en France...




 


Manipulations, France


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