D'après une étude menée par l'ONG Greenpeace et l'université North China Electric Power, les centres de données chinois ont rejeté 99 millions de tonnes de dioxyde de carbone dans l'air en 2018. Soit l'équivalent de 21 millions de voitures.
Le chiffre est à la fois abstrait et? impressionnant. 99 millions de tonnes de dioxyde de carbone : voilà ce que les centres de données chinois ont rejeté dans l'air en 2018. C'est la conclusion d'une étude publiée le 9 septembre et menée conjointement par l'ONG Greenpeace et l'université North China Electric Power, basée à Pékin.
De plus en plus nombreux, les data centers (ou centres de données) sont des infrastructures composées de réseaux d'ordinateurs destinés à stocker et à traiter de grandes quantités de données. Mails, photos, vidéos? L'accès à Internet et aux communications numériques ayant explosé ces dernières années, l'humanité créerait actuellement 2,5 trillions d'octets de données par jour. Conséquence logique, ces data centers se multiplient un peu partout dans le monde. Avec un impact environnemental non négligeable : selon la compagnie TCO Development, les émissions de CO2 (dioxyde de carbone) dégagées par les centres de données sont désormais proches de celles émises par le secteur du transport aérien, à hauteur de quelques pourcents des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
2,35% de la consommation d'électricité du pays
Avec une population de plus d'1,3 milliard d'habitants, la Chine fait naturellement partie des plus gros producteurs de contenus et d'échanges en ligne. D'après l'étude en question, le pays compterait 1,2 million de serveurs installés dans des centres de données « larges et ultra-larges » (typiquement, ceux d'entreprises comme Alibaba et Tencent) et 1,5 million de serveurs dans des centres « de taille petite ou moyenne ». En termes de data centers exploités par des très grandes entreprises, la Chine se place même en deuxième position derrière les États-Unis, avec 8% du marché mondial.
D'un point de vue énergétique, une telle concentration de données a impliqué en 2018 « une consommation de 161 TWh [térawatt-heure, une unité de mesure de l'énergie], soit 2,35% de la consommation totale d'électricité du pays », notent Greenpeace et l'université North China Electric Power. Problème, et pas des moindres : la majorité de cette énergie repose, dans ce secteur, sur l'industrie du charbon, extrêmement polluante pour l'environnement. « À l'heure actuelle, les centres de données chinois utilisent un mix énergétique composé à 73% de charbon, à 23% d'énergies renouvelables et à 4% d'énergie nucléaire », estime le rapport.
« La plupart des centres de données chinois sont situés sur la côte Est, à proximité des centres d'affaires, observe auprès de CNN Ye Ruiqi, expert en climatologie au sein de Greenpeace. Ils sont éloignés des zones investies dans les énergies renouvelables, plutôt situées dans le centre et l'ouest du pays. Sur les 44 centres de données que nous avons étudiés, seuls cinq utilisaient de l'énergie propre dans leur processus. » En 2018, 99 millions de tonnes de CO2 (dioxyde de carbone) ont donc été indirectement rejetés par les data centers installés en Chine. Comme le remarque le média américain, ce chiffre correspond à ce que dégagent, également sur un an, 21 millions de voitures, ou encore à la consommation électrique de 17 millions de foyers.
À plus long terme, rendre une telle consommation « propre » deviendra crucial, préviennent les auteurs du rapport : d'ici cinq ans, les data centers chinois devraient consommer 66% d'électricité supplémentaire, c'est-à-dire? autant que la consommation totale de l'Australie à l'heure actuelle. Si rien ne change, 163 millions de tonnes de CO2 seront alors rejetées par la Chine chaque année dans l'atmosphère.
Plus généralement, d'après des projections du Forum Économique Mondial, l'ensemble des données produites sur Internet devrait atteindre 44 zetaoctets (soit 44 000 milliards de gigaoctets) d'ici 2020. Une évolution qui devrait s'accélérer notamment en raison des avancées technologiques en cours comme la 5G, très gourmande en la matière. Pour TCO, les centres de données pourraient même couvrir 13% de la consommation totale d'électricité en 2030 (contre seulement 1% en 2010).
Aux États-Unis, certaines grandes entreprises du numérique ont d'ailleurs annoncé, ces dernières années, se tourner vers des data centers plus « verts ». Tous les centres de données d'Apple fonctionnent désormais grâce à des énergies renouvelables, et Microsoft ou Facebook ambitionnent d'atteindre des résultats similaires dans un futur proche. Dans le cas de la Chine, si la part des énergies renouvelables utilisées par les data centers augmentait de seulement 30%, « un dégagement de 16 millions de tonnes de CO2 pourrait être évité », conclut Greenpeace.
Le chiffre est à la fois abstrait et? impressionnant. 99 millions de tonnes de dioxyde de carbone : voilà ce que les centres de données chinois ont rejeté dans l'air en 2018. C'est la conclusion d'une étude publiée le 9 septembre et menée conjointement par l'ONG Greenpeace et l'université North China Electric Power, basée à Pékin.
De plus en plus nombreux, les data centers (ou centres de données) sont des infrastructures composées de réseaux d'ordinateurs destinés à stocker et à traiter de grandes quantités de données. Mails, photos, vidéos? L'accès à Internet et aux communications numériques ayant explosé ces dernières années, l'humanité créerait actuellement 2,5 trillions d'octets de données par jour. Conséquence logique, ces data centers se multiplient un peu partout dans le monde. Avec un impact environnemental non négligeable : selon la compagnie TCO Development, les émissions de CO2 (dioxyde de carbone) dégagées par les centres de données sont désormais proches de celles émises par le secteur du transport aérien, à hauteur de quelques pourcents des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
2,35% de la consommation d'électricité du pays
Avec une population de plus d'1,3 milliard d'habitants, la Chine fait naturellement partie des plus gros producteurs de contenus et d'échanges en ligne. D'après l'étude en question, le pays compterait 1,2 million de serveurs installés dans des centres de données « larges et ultra-larges » (typiquement, ceux d'entreprises comme Alibaba et Tencent) et 1,5 million de serveurs dans des centres « de taille petite ou moyenne ». En termes de data centers exploités par des très grandes entreprises, la Chine se place même en deuxième position derrière les États-Unis, avec 8% du marché mondial.
D'un point de vue énergétique, une telle concentration de données a impliqué en 2018 « une consommation de 161 TWh [térawatt-heure, une unité de mesure de l'énergie], soit 2,35% de la consommation totale d'électricité du pays », notent Greenpeace et l'université North China Electric Power. Problème, et pas des moindres : la majorité de cette énergie repose, dans ce secteur, sur l'industrie du charbon, extrêmement polluante pour l'environnement. « À l'heure actuelle, les centres de données chinois utilisent un mix énergétique composé à 73% de charbon, à 23% d'énergies renouvelables et à 4% d'énergie nucléaire », estime le rapport.
« La plupart des centres de données chinois sont situés sur la côte Est, à proximité des centres d'affaires, observe auprès de CNN Ye Ruiqi, expert en climatologie au sein de Greenpeace. Ils sont éloignés des zones investies dans les énergies renouvelables, plutôt situées dans le centre et l'ouest du pays. Sur les 44 centres de données que nous avons étudiés, seuls cinq utilisaient de l'énergie propre dans leur processus. » En 2018, 99 millions de tonnes de CO2 (dioxyde de carbone) ont donc été indirectement rejetés par les data centers installés en Chine. Comme le remarque le média américain, ce chiffre correspond à ce que dégagent, également sur un an, 21 millions de voitures, ou encore à la consommation électrique de 17 millions de foyers.
À plus long terme, rendre une telle consommation « propre » deviendra crucial, préviennent les auteurs du rapport : d'ici cinq ans, les data centers chinois devraient consommer 66% d'électricité supplémentaire, c'est-à-dire? autant que la consommation totale de l'Australie à l'heure actuelle. Si rien ne change, 163 millions de tonnes de CO2 seront alors rejetées par la Chine chaque année dans l'atmosphère.
Plus généralement, d'après des projections du Forum Économique Mondial, l'ensemble des données produites sur Internet devrait atteindre 44 zetaoctets (soit 44 000 milliards de gigaoctets) d'ici 2020. Une évolution qui devrait s'accélérer notamment en raison des avancées technologiques en cours comme la 5G, très gourmande en la matière. Pour TCO, les centres de données pourraient même couvrir 13% de la consommation totale d'électricité en 2030 (contre seulement 1% en 2010).
Aux États-Unis, certaines grandes entreprises du numérique ont d'ailleurs annoncé, ces dernières années, se tourner vers des data centers plus « verts ». Tous les centres de données d'Apple fonctionnent désormais grâce à des énergies renouvelables, et Microsoft ou Facebook ambitionnent d'atteindre des résultats similaires dans un futur proche. Dans le cas de la Chine, si la part des énergies renouvelables utilisées par les data centers augmentait de seulement 30%, « un dégagement de 16 millions de tonnes de CO2 pourrait être évité », conclut Greenpeace.