Il y a toujours eu des personnes capables d'associer automatiquement des couleurs à des sons, des lettres ou des chiffres. Mais les premiers cas documentés remontent au début des années 1800.
Des textes de la Perse Antique rapportent déjà des correspondances entre le son et les couleurs mais c'est au début du XIXe siècle que les synesthésies gagnent une certaine visibilité. Le Dr Sachs, en 1812, est le premier à publier une étude sur le cas de deux albinos (lui-même et sa soeur) pour qui la musique et certaines séquences évoquaient des couleurs. Le cas du Dr Sachs a lancé les premiers chercheurs sur la piste de la déficience visuelle, abandonnée depuis: son albinisme est responsable de ce comportement visuel alors considéré comme aberrant.
À la fin du XIXe siècle, alors que le romantisme favorise l'ésotérisme, alors même que de nombreuses hypothèses sur le fonctionnement du cerveau émergent, les synesthésies apparaissent comme une explication pour de nombreux phénomènes comme les «auras» des médiums. Certains synesthètes associent en effet des couleurs aux personnes de leur entourage mais parfois également aux émotions qu'elles projettent. La science éclaire ainsi peu à peu de sa logique les ténèbres de l'esprit humain même si, dans ce cas précis, la lumière est encore un peu pâle.
S'il est difficile de «montrer» à un non-synesthète ce que ressentent les synesthètes, il est possible d'expliquer comment ce phénomène n'est pas si éloigné du fonctionnement de la majorité. Lorsqu'on leur pose la question, la plupart des personnes associeront un son aigu à la sensation de «petit» et un son grave à la sensation de «grand».
Du point de vue de l'évolution, cette association repose sans doute sur le fait que les objets, personnes, animaux de petite taille produisent effectivement des sons aigus. Pas étonnant que, pour apprendre s'il faut se méfier d'un ours ou d'une souris qui pousse un cri derrière soi, l'homme ait acquis la capacité à établir un lien entre ces deux expériences avant même de se retourner!
De même, il est fréquent d'être trompé par l'odeur d'un vin chargé d'arômes de fruits bien mûrs et de le croire sucré alors même qu'il ne l'est pas parce que, chaque fois que l'on a croqué dans un fruit mûr, il était sucré. Les circuits neurologiques qui établissent ces associations sont liés à l'apprentissage et à la mémoire, ainsi qu'aux circuits émotionnels.
Pour aller plus loin: https://synestheorie.fr/actualites/
Voir aussi:
https://www.rtl.fr/actu/bien-etre/qu-est-ce-que-la-synesthesie-fusion-ou-confusion-des-sens-7900027968
Des textes de la Perse Antique rapportent déjà des correspondances entre le son et les couleurs mais c'est au début du XIXe siècle que les synesthésies gagnent une certaine visibilité. Le Dr Sachs, en 1812, est le premier à publier une étude sur le cas de deux albinos (lui-même et sa soeur) pour qui la musique et certaines séquences évoquaient des couleurs. Le cas du Dr Sachs a lancé les premiers chercheurs sur la piste de la déficience visuelle, abandonnée depuis: son albinisme est responsable de ce comportement visuel alors considéré comme aberrant.
À la fin du XIXe siècle, alors que le romantisme favorise l'ésotérisme, alors même que de nombreuses hypothèses sur le fonctionnement du cerveau émergent, les synesthésies apparaissent comme une explication pour de nombreux phénomènes comme les «auras» des médiums. Certains synesthètes associent en effet des couleurs aux personnes de leur entourage mais parfois également aux émotions qu'elles projettent. La science éclaire ainsi peu à peu de sa logique les ténèbres de l'esprit humain même si, dans ce cas précis, la lumière est encore un peu pâle.
S'il est difficile de «montrer» à un non-synesthète ce que ressentent les synesthètes, il est possible d'expliquer comment ce phénomène n'est pas si éloigné du fonctionnement de la majorité. Lorsqu'on leur pose la question, la plupart des personnes associeront un son aigu à la sensation de «petit» et un son grave à la sensation de «grand».
Du point de vue de l'évolution, cette association repose sans doute sur le fait que les objets, personnes, animaux de petite taille produisent effectivement des sons aigus. Pas étonnant que, pour apprendre s'il faut se méfier d'un ours ou d'une souris qui pousse un cri derrière soi, l'homme ait acquis la capacité à établir un lien entre ces deux expériences avant même de se retourner!
De même, il est fréquent d'être trompé par l'odeur d'un vin chargé d'arômes de fruits bien mûrs et de le croire sucré alors même qu'il ne l'est pas parce que, chaque fois que l'on a croqué dans un fruit mûr, il était sucré. Les circuits neurologiques qui établissent ces associations sont liés à l'apprentissage et à la mémoire, ainsi qu'aux circuits émotionnels.
Pour aller plus loin: https://synestheorie.fr/actualites/
Voir aussi:
https://www.rtl.fr/actu/bien-etre/qu-est-ce-que-la-synesthesie-fusion-ou-confusion-des-sens-7900027968
synesthésie, association, couleur, son