L'usage de l'intelligence artificielle en musique est en plein essor. Les questions autour de l'expansion de ce genre d'outils sont nombreuses : où se placent les musiciens dans leur collaboration avec l'intelligence artificielle ? Peut-on qualifier une IA de créative ? Comment définit-on la créativité ?
Pour tenter de répondre à ces questions, Ninon Devis, doctorante au sein de l'équipe ACIDS à l'IRCAM, et Maxime Mantovani, artiste en résidence dans la même équipe, tissent un portrait de l'intelligence artificielle dans la musique tout en nuances.
Pour tenter de répondre à ces questions, Ninon Devis, doctorante au sein de l'équipe ACIDS à l'IRCAM, et Maxime Mantovani, artiste en résidence dans la même équipe, tissent un portrait de l'intelligence artificielle dans la musique tout en nuances.
Musique, Intelligence artificielle
source: francemusique.fr
Est-ce leurs pattes, parfois velues, leur abdomen, parfois proéminent, la manière dont elles se déplacent, un délit de faciès ou la crainte de la morsure qui fait qu'on n'aime décidément bien peu les araignées et que l'arachnophobie compte parmi les frousses les plus répandues ?
Une fréquence de son pour chaque fil
La crainte des araignées en tout cas n'a pas freiné l'équipe d'ingénieurs américains qui vient de travailler sur leurs toiles, ce matériau à la fois extrêmement délicat et étonnamment solide, qui intéresse de plus en plus la science, mais aussi la mode et le monde musical? L'équipe a commencé par scanner une toile d'araignée avec un laser, pour en obtenir une coupe en deux dimensions, avant d'utiliser des algorithmes pour reconstruire la toile en 3D. Ensuite, différentes fréquences de son ont été assignées à chaque fil, créant des notes qu'ils ont combinées sur la base du modèle 3D de la toile pour générer une mélodie. Les chercheurs ont ensuite travaillé avec le département de musique du MIT, pour créer un instrument virtuel, dont le timbre ressemble un instrument à cordes, à une harpe. Le résultat donne une bande-son un brin angoissante, qui ne va pas vraiment aider à en finir avec le malaise que suscitent les araignées?
Communiquer avec les araignées
Une telle expérience n'a pas été menée pour le seul amour de l'art : l'objectif, c'est de mieux comprendre comment communiquent les arachnides. Les araignées ont des capteurs vibratoires très aiguisés et utilisent les vibrations pour s'orienter et communiquer avec leurs congénères. Cette expérience a déjà permis d'enregistrer les vibrations émises par les araignées quand elles construisent leur toile et les signaux de la parade nuptiale. L'intelligence artificielle est capable de créer des avatars, des versions synthétiques de ces signaux, ce qui signifie que les chercheurs pourraient commencer à parler la langue d'une araignée et, pourquoi pas, communiquer avec elle?
Voilà les premières conclusions d'une recherche qui ne fait que commencer pour les chercheurs du MIT, mais aussi les musiciens de l'Institut, qui comptent bien s'emparer et pourquoi pas s'inspirer de la musique des toiles? pour tisser leurs propres compositions !
Musique, araignée, toile d'araignée, MIT
source: traxmag.com
ous sommes au début des années 50 et un groupe d'archéologues français découvre dans la ville d'Ougarit, en Syrie, des tablettes d'argile. Parmi celles-ci, une notation musicale mystérieuse, que la chercheuse californienne Anne Drakkforn Kilmer passera 15 ans à tenter de déchiffrer.
En 1972, la spécialiste publie un livre proposant une retranscription de la notation, qui daterait de l'an 1400 avant JC. Selon elle, les tablettes auraient été utilisées dans le cadre de cultes religieux. Seul le texte H6 était en état d'être interprété : il constituerait aujourd'hui la chanson préservée sur notation la plus ancienne au monde. « Ça a révolutionné tout le concept de l'origine de la musique occidentale », affirme Richard Crocker, membre de l'équipe de recherche de Kilmer, à Far Out. Attribué à la civilisation des Hourrites, le morceau aurait été dédié à Nikka, la femme du dieu de la lune.
« H6 est le fragment de mélodie le plus vieux jamais découvert dans l'histoire », déclare Levy. « Naturellement, la musique, étant l'expression de l'émotion esthétique à travers le son, précède probablement jusqu'au langage que nous utilisons, mais avant que ce morceau ait été découvert, aucune autre mélodie écrite datant de cette période n'avait été trouvée. »
Il est également possible d'écouter sur YouTube l'interprétation officielle du morceau :
En 1972, la spécialiste publie un livre proposant une retranscription de la notation, qui daterait de l'an 1400 avant JC. Selon elle, les tablettes auraient été utilisées dans le cadre de cultes religieux. Seul le texte H6 était en état d'être interprété : il constituerait aujourd'hui la chanson préservée sur notation la plus ancienne au monde. « Ça a révolutionné tout le concept de l'origine de la musique occidentale », affirme Richard Crocker, membre de l'équipe de recherche de Kilmer, à Far Out. Attribué à la civilisation des Hourrites, le morceau aurait été dédié à Nikka, la femme du dieu de la lune.
« H6 est le fragment de mélodie le plus vieux jamais découvert dans l'histoire », déclare Levy. « Naturellement, la musique, étant l'expression de l'émotion esthétique à travers le son, précède probablement jusqu'au langage que nous utilisons, mais avant que ce morceau ait été découvert, aucune autre mélodie écrite datant de cette période n'avait été trouvée. »
Il est également possible d'écouter sur YouTube l'interprétation officielle du morceau :
Histoire, Musique, morceau