Gérard Colé, Jacques Pilhan et François Mitterrand en 1988
Les grands événements politiques donnent lieu à de multiples analyses et interprétations qui sont en général très loin des véritables causes.
Par ailleurs, la plupart des électeurs ne votent pas d'après leur réflexion ou leur analyse des faits mais d'après de vagues impressions qui ne demandent qu'à être manipulées.
On dit souvent que le publicitaire Jacques Séguéla a fait élire François Mitterrand en 1981 contre Giscard grâce à la fameuse campagne "la Force tranquille" en affichage "twins" sur 2 panneaux.
En réalité, derrière cette campagne et l'élection de Mitterrand, il y a deux hommes qui ont joué un rôle clé et dont le public n'a jamais entendu parler. Ce sont encore eux qui l'ont fait réélire en 1988 contre Chirac, puis qui ont fait élire Chirac en 1995.
Gérard Colé et Jacques Pilhan sont deux brillants spécialistes de la communication. Pour faire élire Mitterrand qui avait échoué déjà 2 fois à la présidentielle et qui apparaissait comme un "homme du passé", ils ont élaboré une stratégie remarquablement intelligente qui s'appuyait sur les études sociologiques qualitatives d'un institut, la SOFREMCA (rebaptisé depuis "Sociovision"), dont les chercheurs vont s'immerger pendant des semaines sur le terrain, dans les villages, dans les entreprises, dans les banlieues, pour détecter et analyser les mouvements de fond dans l'opinion.
Une fois Mitterrand élu, le travail de Colé et Pilhan a pris fin. Du fait des mauvais résultats économiques et de la communication chaotique du gouvernement, la cote de popularité de Mitterrand n'a cessé de se dégrader. Il a alors rappelé les deux stratèges pour l'aider à remonter la pente et préparer sa réélection en 1988. Le premier acte de cette reprise en main sera la nomination de Laurent Fabius à Matignon. Il était déjà trop tard pour éviter une défaite aux législatives, mais la popularité de Mitterrand était à nouveau orientée à la hausse. Le travail de Colé et Pilhan a continué pendant toute la période de cohabitation et a permis à Mitterrand de remporter largement l'élection de 1988.
Colé et Pilhan ont par la suite cessé de travaillé ensemble mais c'est encore Jacques Pilhan que l'on retrouve derrière la victoire de Chirac en 1995 alors que tout le monde le croyait fini et voyait Balladur assuré de la victoire.
Ils ont inventé de nouvelles méthodes de communication politique (dont le "story telling") qui se sont ensuite exportées aux Etats-Unis, appliquées par ceux qu'on appelle désormais les "communiquants" ou les "spin doctors".
Voici un documentaire fascinant sur les stratégies conçues par Gérard Colé et Jacques Pilhan et leur influence sur 20 ans d'histoire en France...
Manipulations, France
Un mapping des sites de la "fachosphère" avec ses différentes tendances: FN, identitaires, nationalistes, cathos traditionnalistes, ou "antisionistes" (soraliens, quenellistes ou islamophiles) réalisé par "crawling" des liens à partir des sites de référence de chaque tendance.
La taille des sphères est proportionnelle à l'influence des sites, c'est à dire au nombre de liens vers eux.
Ce diagramme avait été publié sur le site de Mediapart mais il n'est plus accessible. Il peut être utile pour mieux identifier l'idéologie à laquelle sont affiliés les sites qu'on est amenés à visiter.
Cliquer pour voir l'image en (très) grand.
Comme on le voit, la situation n'est plus celle des années 90 où l'extrême-droite se limitait principalement au FN. Aujourd'hui, l'extrême-droite a métastasé, ce qui est le signe de son expansion en profondeur dans les différentes couches de la société par ailleurs antagonistes (bourgeois conservateurs, classes populaires, jeunes des banlieues, intellectuels...).
La taille des sphères est proportionnelle à l'influence des sites, c'est à dire au nombre de liens vers eux.
Ce diagramme avait été publié sur le site de Mediapart mais il n'est plus accessible. Il peut être utile pour mieux identifier l'idéologie à laquelle sont affiliés les sites qu'on est amenés à visiter.
Cliquer pour voir l'image en (très) grand.
Comme on le voit, la situation n'est plus celle des années 90 où l'extrême-droite se limitait principalement au FN. Aujourd'hui, l'extrême-droite a métastasé, ce qui est le signe de son expansion en profondeur dans les différentes couches de la société par ailleurs antagonistes (bourgeois conservateurs, classes populaires, jeunes des banlieues, intellectuels...).
Fascisme, France
3 commentaires
Jusqu'aux messages de ces derniers jours dans le sujet "observatoire du fascisme", je ne m'intéressais que d'assez loin à Dieudonné, et bien qu'ayant vaguement entendu parler de son signe de ralliement appelé "la quenelle", je ne savais pas en quoi ce signe consistait.
En fait, il ne s'agit ni plus ni moins que d'une reformulation du salut nazi, avec bras tendu vers le bas au lieu du bras tendu vers le haut, avec l'autre avant-bras replié à l'horizontale sur la poitrine.
Le salut de la quenelle:
Le salut nazi:
Evidemment l'analogie n'est pas un hasard, et elle ne se limite pas à ce signe. C'est l'ensemble du discours de Dieudonné qui est une reformulation de celui d'Hitler.
Mais cela n'empêche pas cette pourriture de dire dans les médias français qu'il n'est "pas antisémite".
Je reprend ici l'excellente citation de Joel car elle s'applique vraiment très bien à ce qui est en train de se passer avec Dieudoné:
A force de tout voir, l'on finit par tout supporter
A force de tout supporter, l'on finit par tout tolérer
A force de tout tolérer, l'on finit par tout accepter
A force de tout accepter, l'on finit par tout approuver
Augustin HIPPONE
En fait, il ne s'agit ni plus ni moins que d'une reformulation du salut nazi, avec bras tendu vers le bas au lieu du bras tendu vers le haut, avec l'autre avant-bras replié à l'horizontale sur la poitrine.
Le salut de la quenelle:
Le salut nazi:
Evidemment l'analogie n'est pas un hasard, et elle ne se limite pas à ce signe. C'est l'ensemble du discours de Dieudonné qui est une reformulation de celui d'Hitler.
Mais cela n'empêche pas cette pourriture de dire dans les médias français qu'il n'est "pas antisémite".
Je reprend ici l'excellente citation de Joel car elle s'applique vraiment très bien à ce qui est en train de se passer avec Dieudoné:
A force de tout voir, l'on finit par tout supporter
A force de tout supporter, l'on finit par tout tolérer
A force de tout tolérer, l'on finit par tout accepter
A force de tout accepter, l'on finit par tout approuver
Augustin HIPPONE
Fascisme, France
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