Y a-t-il un axe UMP-FN ? Question difficile, mais au combien d'actualité.
L’origine du nouveau logiciel FN :
Marine Le Pen a pris la direction du FN le 16 janvier 2011, à la suite de son père, Jean Marie. Elle entreprend immédiatement de faire un ménage de printemps du parti, en gommant systématiquement les groupuscules extrêmes du Front, n'hésitant pas à exclure des militants un peu trop voyants. Elle rompt aussi avec les "défauts" de son père, notamment ses phrases-chocs, et les complaisances passées au régime Vichyste d'une vieille génération, qui a participé à une stratégie de "diabolisation" du FN.
Enfin, sur son programme politique et économique, elle fait disparaitre le programme du FN de 2007 décalé par rapport aux crises du capitalisme (crise des subprimes, crise bancaire à la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008, crises de l'endettement des pays occidentaux), et empreinte contentieusement le logiciel fourni sur mesure par Alain Soral, en écartant quand même le chapitre antisioniste, de peur de retomber dans les travers qu'elle veut justement éviter.
C'est ainsi que le dossier social du FN se découvre une nouvelle maturité : le fonctionnaire devient fréquentable, les services publics un joli mot, les banquiers de vils rentiers, et l'écologie localiste une belle opportunité anti mondialiste.
Au Front, des pas, que dis-je, des grands écarts, sont indubitablement franchis.
Mais quand est-il à l'UMP ?
La stratégie de 2012 de l'UMP :
Nicolas Sarkozy sait que le bilan est désastreux. La sécurité est un échec, et les crises successibles du capitalisme ont entamé durablement la confiance des français, déjà frileux, pour le système néoconservateur du t il être français. L'endettement est explosif, et les déficits abyssaux. Le bilan social est tout autant déplorable, et la désindustrialisation de la France devient problématique, même pour le cadre moyen. Toutes les couches sociales ont été impactées par les crises, hormis probablement le CAC 40 et une diaspora corse très joueuse, tous 2 présents au Fouquet's le soir de l'élection présidentielle en 2007.
La politique internationale du chef de l'Etat français ne sauve même le bilan ainsi énoncé, engluée dans une guerre d'une décennie en Afghanistan, et nouvellement empêtrée dans une guerre en Libye, dont le dirigeant Kadhafi, quelques mois après l'élection présidentielle, avait planté sa tente à Paris.
Rappelons aussi que l'année 2010 a vu se lever une formidable mobilisation contre la réforme des retraites, malgré tout passée en force à l'Assemblée Nationale. Les français rongent leur frein.
Que reste t il à sauver, si le bilan est si négatif ? Sa réélection ! Tenir, quoiqu'il arrive, acculé par sa droite et son centre, lâché temporairement par Borloo et De Villepin.
La stratégie est donc en gestation, depuis un an. Les régionales ayant montré un pourcentage très haut du FN, il ne reste que par la droite qu'il peut espérer emporter une victoire jusqu'ici incertaine. Et à la droite de l'UMP, il ne reste ... que le FN, qui nous venons de le voir, s'humanise en apparence, grâce à Marine Le Pen.
L'axe :
A l'UMP, une équipe est constituée, dès l'échec des régionales en juin 2010 par Lionnel Luca, Thierry Mariani et Jean-Paul Garraud. Les rendez-vous sont pris, dès avril 2011. Le Canard enchainé relève le 18 mai 2011, en se posant cette question, explicite : "Un axe UMP-FN ?". Un accord à portée de main ? L'article relève que le 28 avril 2011, Thierry Mariani déjeune avec Marine Le Pen. L'accord sera scellé dans un collectif offensif idéologiquement, nommé "La Droite populaire", avec 44 députés. Ce collectif sera reçu le 24 mai 2011 à l'Elysée. Depuis, le collectif "La Droite populaire" est dans tous les médias, à l'offensive en province comme aux informations nationales.
Les idées qui y sont développées sont libérales au sens néoconservateurs du terme. La chasse aux progressistes de l'UMP est ouverte et Marine Le Pen applaudit bruyamment.
Une stratégie de la bête acculée ?
Il faut pour y répondre revenir aux paradigmes des pères du libéralisme. Thomas Hobbes(1588-1679), philosophe bourgeois, entreprend de définir comment on pourrait faire des affaires, dans un contexte de guerre de religion en Angleterre. Partant du postulat à structure triangulaire Fierté/Méfiance/Rivalité, il ébauche une solution : l'intervention de l'Etat pour mettre des limites aux libertés des hommes met les bases d'un capitalisme durable. L'accumulation de richesse va donc de pair avec un Etat sécuritaire et policier.
La bête n'est pas acculée, elle revient à sa source : pour continuer à faire des affaires, en période de crises, il faut une conception sécuritaire de l'Etat.
Et cette alliance UMP-FN est le fruit de ce pécher originel.
L’origine du nouveau logiciel FN :
Marine Le Pen a pris la direction du FN le 16 janvier 2011, à la suite de son père, Jean Marie. Elle entreprend immédiatement de faire un ménage de printemps du parti, en gommant systématiquement les groupuscules extrêmes du Front, n'hésitant pas à exclure des militants un peu trop voyants. Elle rompt aussi avec les "défauts" de son père, notamment ses phrases-chocs, et les complaisances passées au régime Vichyste d'une vieille génération, qui a participé à une stratégie de "diabolisation" du FN.
Enfin, sur son programme politique et économique, elle fait disparaitre le programme du FN de 2007 décalé par rapport aux crises du capitalisme (crise des subprimes, crise bancaire à la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008, crises de l'endettement des pays occidentaux), et empreinte contentieusement le logiciel fourni sur mesure par Alain Soral, en écartant quand même le chapitre antisioniste, de peur de retomber dans les travers qu'elle veut justement éviter.
C'est ainsi que le dossier social du FN se découvre une nouvelle maturité : le fonctionnaire devient fréquentable, les services publics un joli mot, les banquiers de vils rentiers, et l'écologie localiste une belle opportunité anti mondialiste.
Au Front, des pas, que dis-je, des grands écarts, sont indubitablement franchis.
Mais quand est-il à l'UMP ?
La stratégie de 2012 de l'UMP :
Nicolas Sarkozy sait que le bilan est désastreux. La sécurité est un échec, et les crises successibles du capitalisme ont entamé durablement la confiance des français, déjà frileux, pour le système néoconservateur du t il être français. L'endettement est explosif, et les déficits abyssaux. Le bilan social est tout autant déplorable, et la désindustrialisation de la France devient problématique, même pour le cadre moyen. Toutes les couches sociales ont été impactées par les crises, hormis probablement le CAC 40 et une diaspora corse très joueuse, tous 2 présents au Fouquet's le soir de l'élection présidentielle en 2007.
La politique internationale du chef de l'Etat français ne sauve même le bilan ainsi énoncé, engluée dans une guerre d'une décennie en Afghanistan, et nouvellement empêtrée dans une guerre en Libye, dont le dirigeant Kadhafi, quelques mois après l'élection présidentielle, avait planté sa tente à Paris.
Rappelons aussi que l'année 2010 a vu se lever une formidable mobilisation contre la réforme des retraites, malgré tout passée en force à l'Assemblée Nationale. Les français rongent leur frein.
Que reste t il à sauver, si le bilan est si négatif ? Sa réélection ! Tenir, quoiqu'il arrive, acculé par sa droite et son centre, lâché temporairement par Borloo et De Villepin.
La stratégie est donc en gestation, depuis un an. Les régionales ayant montré un pourcentage très haut du FN, il ne reste que par la droite qu'il peut espérer emporter une victoire jusqu'ici incertaine. Et à la droite de l'UMP, il ne reste ... que le FN, qui nous venons de le voir, s'humanise en apparence, grâce à Marine Le Pen.
L'axe :
A l'UMP, une équipe est constituée, dès l'échec des régionales en juin 2010 par Lionnel Luca, Thierry Mariani et Jean-Paul Garraud. Les rendez-vous sont pris, dès avril 2011. Le Canard enchainé relève le 18 mai 2011, en se posant cette question, explicite : "Un axe UMP-FN ?". Un accord à portée de main ? L'article relève que le 28 avril 2011, Thierry Mariani déjeune avec Marine Le Pen. L'accord sera scellé dans un collectif offensif idéologiquement, nommé "La Droite populaire", avec 44 députés. Ce collectif sera reçu le 24 mai 2011 à l'Elysée. Depuis, le collectif "La Droite populaire" est dans tous les médias, à l'offensive en province comme aux informations nationales.
Les idées qui y sont développées sont libérales au sens néoconservateurs du terme. La chasse aux progressistes de l'UMP est ouverte et Marine Le Pen applaudit bruyamment.
Une stratégie de la bête acculée ?
Il faut pour y répondre revenir aux paradigmes des pères du libéralisme. Thomas Hobbes(1588-1679), philosophe bourgeois, entreprend de définir comment on pourrait faire des affaires, dans un contexte de guerre de religion en Angleterre. Partant du postulat à structure triangulaire Fierté/Méfiance/Rivalité, il ébauche une solution : l'intervention de l'Etat pour mettre des limites aux libertés des hommes met les bases d'un capitalisme durable. L'accumulation de richesse va donc de pair avec un Etat sécuritaire et policier.
La bête n'est pas acculée, elle revient à sa source : pour continuer à faire des affaires, en période de crises, il faut une conception sécuritaire de l'Etat.
Et cette alliance UMP-FN est le fruit de ce pécher originel.
Sarkoland
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