MONTRÉAL ? Des bactéries trouvées dans des excréments humains fossilisés et vieux de plusieurs centaines d'années intriguent des chercheurs qui se demandent si elles ne pourraient pas ouvrir de nouvelles avenues thérapeutiques pour soigner des maladies chroniques comme le diabète et l'obésité.
Des chercheurs américains rapportent dans la prestigieuse publication scientifique Nature avoir trouvé au Mexique et dans le sud-ouest des États-Unis huit échantillons d'excréments humains vieux de 1000 ou 2000 ans. Ces échantillons auraient été très bien préservés par l'environnement aride et désertique où ils ont été déposés.
«Ils ont voyagé dans l'histoire pour étudier le microbiome de gens d'il y a 1000 ou 2000 ans», a résumé le professeur Frédéric Raymond, de l'Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels de l'Université Laval.
«Comparer les différences comme ils ont fait dans leur étude donne des informations assez intéressantes qui vont un peu informer ce qu'on voit sur les gens maintenant en lien avec la santé.»
Les scientifiques américains ont été en mesure de reconstruire quelque 500 génomes microbiens, dont une soixantaine qui n'avaient jamais été vus dans des excréments humains auparavant.
Ils ont constaté que ces génomes ressemblaient de près au microbiome de certaines populations non industrialisées, comme des peuplades de Fidji, de Madagascar, du Pérou, de la Tanzanie ou encore du centre du Mexique.
Dans les deux cas, le microbiome semblait mieux adapté à la digestion de glucides complexes, qu'on retrouve en plus petites quantités dans l'alimentation industrielle moderne.
La composition du microbiome est en effet fortement influencée par l'environnement et par l'alimentation. Il n'est donc pas surprenant que le microbiome d'individus décédés il y a des centaines d'années, ou d'individus qui ne consomment pratiquement jamais d'aliments transformés, soit différent de celui des populations industrialisées.
Avenues thérapeutiques
Les experts réalisent de plus en plus l'ampleur et l'importance des interactions qui existent entre le microbiome intestinal et le reste de l'organisme. Cette interaction a été mise en cause en lien avec de multiples problèmes de santé, du diabète jusqu'à la maladie d'Alzheimer.
En d'autres mots, si ce qui se passe à Vegas reste à Vegas, ce qui se passe dans l'intestin ne reste pas nécessairement dans l'intestin.
Ces microbes «anciens» pourraient un jour être reconstitués en biologie synthétique et transplantés à des humains dans l'espoir de soulager des problèmes de santé comme le diabète, l'obésité ou des maladies immunitaires, espèrent les auteurs de la nouvelle étude.
«C'est très possible, a dit M. Raymond. Mais le meilleur microbiome, c'est celui qui est adapté à notre corps et celui qui a évolué avec nous. Ajouter une bactérie qui vient d'ailleurs pourrait être bon, au même titre qu'un probiotique peut être bon, mais on voit que les résultats avec les probiotiques sont un peu mitigés. Il n'y a pas beaucoup de cas où ça s'est avéré super efficace.»
Pour ajouter une bactérie qui améliorera la santé, il faut vraiment «qu'elle soit en bonne adéquation avec l'écosystème microbien de la personne qui la reçoit», a-t-il précisé.
«Possiblement que ces bactéries-là, pour les gens à cet endroit-là à cette époque-là, étaient vraiment bonnes pour eux, ajouté M. Raymond. Mais si on les donne à quelqu'un maintenant, peut-être que ça peut apporter quelque chose qui est manquant et qui va aider à la santé, mais peut-être que non, non plus.»
Pizzas, frites et hot dogs
On peut aussi supposer que ce microbiome ancien, s'il était un jour transplanté à un humain industrialisé moderne, ne resterait pas intact bien longtemps.
Confrontées aux pizzas, aux frites, aux hot dogs et aux autres aliments douteux qui se retrouvent parfois au menu, ces bactéries millénaires n'auraient d'autre choix que de se transformer.
«Il y a probablement des bactéries là-dedans ou d'autres microbes qui pourraient subsister, mais c'est certain que la communauté s'adapterait pour répondre à notre alimentation moderne», a prévenu M. Raymond.
Face à une alimentation nord-américaine ou méditerranéenne typique, poursuit-il, le microbiome ancien convergerait un peu plus vers celui des populations modernes. D'autant plus que le microbiome, loin d'être statique, change constamment, de semaine en semaine, de jour en jour, et parfois même d'heure en heure.
Chose certaine, la décision d'un lointain ancêtre de se soulager en plein désert il y a plusieurs siècles permet aujourd'hui aux chercheurs de réaliser des travaux fascinants et inédits.
Il n'est pas impossible qu'on trouve dans ces bactéries des portions de génome qui produisent des molécules inédites, ce qui pourrait mener au développement de nouveaux médicaments, «un peu comme les antibiotiques ont été isolés à partir de différents types de bactéries et moisissures», a dit M. Raymond.
Il ne serait donc pas obligatoire de faire appel à la biologie synthétique pour ressusciter des bactéries qui ont perdu leur place pour en retirer des bienfaits pour la santé humaine.
«Est-ce qu'on a besoin d'aller jusque là pour trouver des outils pour améliorer la santé?, a demandé en conclusion Frédéric Raymond. Il y a peut-être des fruits plus bas à cueillir dans l'arbre.»
Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne
Des chercheurs américains rapportent dans la prestigieuse publication scientifique Nature avoir trouvé au Mexique et dans le sud-ouest des États-Unis huit échantillons d'excréments humains vieux de 1000 ou 2000 ans. Ces échantillons auraient été très bien préservés par l'environnement aride et désertique où ils ont été déposés.
«Ils ont voyagé dans l'histoire pour étudier le microbiome de gens d'il y a 1000 ou 2000 ans», a résumé le professeur Frédéric Raymond, de l'Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels de l'Université Laval.
«Comparer les différences comme ils ont fait dans leur étude donne des informations assez intéressantes qui vont un peu informer ce qu'on voit sur les gens maintenant en lien avec la santé.»
Les scientifiques américains ont été en mesure de reconstruire quelque 500 génomes microbiens, dont une soixantaine qui n'avaient jamais été vus dans des excréments humains auparavant.
Ils ont constaté que ces génomes ressemblaient de près au microbiome de certaines populations non industrialisées, comme des peuplades de Fidji, de Madagascar, du Pérou, de la Tanzanie ou encore du centre du Mexique.
Dans les deux cas, le microbiome semblait mieux adapté à la digestion de glucides complexes, qu'on retrouve en plus petites quantités dans l'alimentation industrielle moderne.
La composition du microbiome est en effet fortement influencée par l'environnement et par l'alimentation. Il n'est donc pas surprenant que le microbiome d'individus décédés il y a des centaines d'années, ou d'individus qui ne consomment pratiquement jamais d'aliments transformés, soit différent de celui des populations industrialisées.
Avenues thérapeutiques
Les experts réalisent de plus en plus l'ampleur et l'importance des interactions qui existent entre le microbiome intestinal et le reste de l'organisme. Cette interaction a été mise en cause en lien avec de multiples problèmes de santé, du diabète jusqu'à la maladie d'Alzheimer.
En d'autres mots, si ce qui se passe à Vegas reste à Vegas, ce qui se passe dans l'intestin ne reste pas nécessairement dans l'intestin.
Ces microbes «anciens» pourraient un jour être reconstitués en biologie synthétique et transplantés à des humains dans l'espoir de soulager des problèmes de santé comme le diabète, l'obésité ou des maladies immunitaires, espèrent les auteurs de la nouvelle étude.
«C'est très possible, a dit M. Raymond. Mais le meilleur microbiome, c'est celui qui est adapté à notre corps et celui qui a évolué avec nous. Ajouter une bactérie qui vient d'ailleurs pourrait être bon, au même titre qu'un probiotique peut être bon, mais on voit que les résultats avec les probiotiques sont un peu mitigés. Il n'y a pas beaucoup de cas où ça s'est avéré super efficace.»
Pour ajouter une bactérie qui améliorera la santé, il faut vraiment «qu'elle soit en bonne adéquation avec l'écosystème microbien de la personne qui la reçoit», a-t-il précisé.
«Possiblement que ces bactéries-là, pour les gens à cet endroit-là à cette époque-là, étaient vraiment bonnes pour eux, ajouté M. Raymond. Mais si on les donne à quelqu'un maintenant, peut-être que ça peut apporter quelque chose qui est manquant et qui va aider à la santé, mais peut-être que non, non plus.»
Pizzas, frites et hot dogs
On peut aussi supposer que ce microbiome ancien, s'il était un jour transplanté à un humain industrialisé moderne, ne resterait pas intact bien longtemps.
Confrontées aux pizzas, aux frites, aux hot dogs et aux autres aliments douteux qui se retrouvent parfois au menu, ces bactéries millénaires n'auraient d'autre choix que de se transformer.
«Il y a probablement des bactéries là-dedans ou d'autres microbes qui pourraient subsister, mais c'est certain que la communauté s'adapterait pour répondre à notre alimentation moderne», a prévenu M. Raymond.
Face à une alimentation nord-américaine ou méditerranéenne typique, poursuit-il, le microbiome ancien convergerait un peu plus vers celui des populations modernes. D'autant plus que le microbiome, loin d'être statique, change constamment, de semaine en semaine, de jour en jour, et parfois même d'heure en heure.
Chose certaine, la décision d'un lointain ancêtre de se soulager en plein désert il y a plusieurs siècles permet aujourd'hui aux chercheurs de réaliser des travaux fascinants et inédits.
Il n'est pas impossible qu'on trouve dans ces bactéries des portions de génome qui produisent des molécules inédites, ce qui pourrait mener au développement de nouveaux médicaments, «un peu comme les antibiotiques ont été isolés à partir de différents types de bactéries et moisissures», a dit M. Raymond.
Il ne serait donc pas obligatoire de faire appel à la biologie synthétique pour ressusciter des bactéries qui ont perdu leur place pour en retirer des bienfaits pour la santé humaine.
«Est-ce qu'on a besoin d'aller jusque là pour trouver des outils pour améliorer la santé?, a demandé en conclusion Frédéric Raymond. Il y a peut-être des fruits plus bas à cueillir dans l'arbre.»
Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne
microbiome, obésité, diabète
source: sciencepost.fr
Des biologistes ont disséqué les voies digestives de plusieurs poissons conservés dans les collections du Field Museum de Chicago pour analyse l'impact du plastique sur ces espèces au cours du siècle dernier. Sans surprise, ces animaux ingèrent du plastique depuis des décennies.
Des recherches récentes ont souligné des effets inquiétants des microplastiques sur les organismes marins. Nous savons qu'ils peuvent provoquer des anévrismes et des changements dans la reproduction chez les poissons, affecter les performances cognitives des bernard-l'ermite, ou encore affaiblir les moules, pour ne citer que ces exemples. Mais concrètement, depuis quand le plastique est-il réellement un problème pour les poissons ?
?Au cours des dix ou quinze dernières années, le public a en quelque sorte pris conscience qu'il y avait un problème de plastique dans l'eau?, explique Tim Hoellein, professeur agrégé de biologie à l'Université Loyola de Chicago. ?En réalité, nous pensons que ces organismes ont probablement été exposés à des déchets plastiques depuis le début de la démocratisation de ces matières?. Mais était-ce vraiment le cas ? Et si oui, dans quelle mesure ?
Une étude sur les poissons d'eau douce
Pour le savoir, l'équipe du Dr. Hoellein s'est appuyée sur les collections du célèbre Field Museum de Chicago, qui abrite en sous-sol environ deux millions de spécimens de poissons conservés dans de l'alcool. Dans le cadre de ces travaux, les chercheurs se sont concentrés sur les microplastiques, ces minuscules fragments d'une taille inférieure à 5 mm.
L'étude s'est focalisée sur quatre espèces d'eau douce en particulier : l'Achigan à grande bouche ((Micropterus salmoides), le Méné paille (Notropis stramineus), le Barbue de rivière (ctalurus punctatus) et le Gobie à taches noires (Neogobius melanostomus). Les chercheur ont essayé d'obtenir au moins cinq spécimens par décennie isolés entre 1900 et 2017. Pour compléter le tableau, ils ont également collecté de nouveaux échantillons de ces mêmes espèces.
Après avoir disséqué les voies digestives de ces poissons (de l'?sophage à l'anus), les biologistes les ont ensuite traitées avec du peroxyde d'hydrogène, qui permet la décomposition de la matière organique mais laisse intacts les éventuels morceaux de plastique. Ils ont finalement collaboré avec des chercheurs de l'Université de Toronto pour confirmer la signature chimique de ces fragments à l'aide de la spectroscopie Raman.
Du plastique au menu depuis 70 ans
Résultat, ces travaux n'ont révélé aucun plastique jusqu'au milieu du siècle dernier. En revanche, les concentrations de polluant ont commencé à grimper en flèche dès les années 50, lorsque la fabrication de matières plastiques a été industrialisée. À l'époque, on commençait à en fabriquer de toutes sortes : des rigides, des souples, des colorés, des faciles à nettoyer.
?Toutes les particules détectées étaient des fibres et représentaient des polymères plastiques (par exemple, du polyester) avec des mélanges de textiles naturels et synthétiques?, souligne l'étude.
Sans surprise, les chercheurs ont également remarqué que, plus on avançait dans le temps, et plus les concentrations de plastique dans les voies digestives de ces poissons étaient importantes, avec un ?boom? enregistré au cours des vingt dernières années.
Des recherches récentes ont souligné des effets inquiétants des microplastiques sur les organismes marins. Nous savons qu'ils peuvent provoquer des anévrismes et des changements dans la reproduction chez les poissons, affecter les performances cognitives des bernard-l'ermite, ou encore affaiblir les moules, pour ne citer que ces exemples. Mais concrètement, depuis quand le plastique est-il réellement un problème pour les poissons ?
?Au cours des dix ou quinze dernières années, le public a en quelque sorte pris conscience qu'il y avait un problème de plastique dans l'eau?, explique Tim Hoellein, professeur agrégé de biologie à l'Université Loyola de Chicago. ?En réalité, nous pensons que ces organismes ont probablement été exposés à des déchets plastiques depuis le début de la démocratisation de ces matières?. Mais était-ce vraiment le cas ? Et si oui, dans quelle mesure ?
Une étude sur les poissons d'eau douce
Pour le savoir, l'équipe du Dr. Hoellein s'est appuyée sur les collections du célèbre Field Museum de Chicago, qui abrite en sous-sol environ deux millions de spécimens de poissons conservés dans de l'alcool. Dans le cadre de ces travaux, les chercheurs se sont concentrés sur les microplastiques, ces minuscules fragments d'une taille inférieure à 5 mm.
L'étude s'est focalisée sur quatre espèces d'eau douce en particulier : l'Achigan à grande bouche ((Micropterus salmoides), le Méné paille (Notropis stramineus), le Barbue de rivière (ctalurus punctatus) et le Gobie à taches noires (Neogobius melanostomus). Les chercheur ont essayé d'obtenir au moins cinq spécimens par décennie isolés entre 1900 et 2017. Pour compléter le tableau, ils ont également collecté de nouveaux échantillons de ces mêmes espèces.
Après avoir disséqué les voies digestives de ces poissons (de l'?sophage à l'anus), les biologistes les ont ensuite traitées avec du peroxyde d'hydrogène, qui permet la décomposition de la matière organique mais laisse intacts les éventuels morceaux de plastique. Ils ont finalement collaboré avec des chercheurs de l'Université de Toronto pour confirmer la signature chimique de ces fragments à l'aide de la spectroscopie Raman.
Du plastique au menu depuis 70 ans
Résultat, ces travaux n'ont révélé aucun plastique jusqu'au milieu du siècle dernier. En revanche, les concentrations de polluant ont commencé à grimper en flèche dès les années 50, lorsque la fabrication de matières plastiques a été industrialisée. À l'époque, on commençait à en fabriquer de toutes sortes : des rigides, des souples, des colorés, des faciles à nettoyer.
?Toutes les particules détectées étaient des fibres et représentaient des polymères plastiques (par exemple, du polyester) avec des mélanges de textiles naturels et synthétiques?, souligne l'étude.
Sans surprise, les chercheurs ont également remarqué que, plus on avançait dans le temps, et plus les concentrations de plastique dans les voies digestives de ces poissons étaient importantes, avec un ?boom? enregistré au cours des vingt dernières années.
plastique, poisson, 1950
source: lemonde.fr
Plusieurs études récemment publiées indiquent que le développement d'un vaccin capable de reconnaître des cibles communes à plusieurs familles de coronavirus animaux et humains serait un objectif atteignable sur le plan scientifique. En d'autres termes, créer un vaccin universel anti-coronavirus semble donc possible.
Les coronavirus responsables du SARS (syndrome respiratoire aigu sévère), du MERS (syndrome respiratoire du Moyen-Orient) et de la Covid-19 appartiennent au genre des Betacoronavirus. Baptisés SARS-CoV-1, MERS-CoV et SARS-CoV-2, ils ont émergé à partir de coronavirus hébergés par des chauves-souris ou des dromadaires avant d'être transmis à l'homme. Parmi les Betacoronavirus, ceux qui circulent chez les civettes, les chauves-souris et les pangolins présentent un degré de parenté génétique important avec le SARS-CoV-1 et le SARS-CoV-2 et utilisent le récepteur humain ACE2 pour infecter les cellules.
Des anticorps isolés chez des individus infectés par le SARS-CoV-1 peuvent neutraliser plusieurs Betacoronavirus, empêchant ainsi l'infection de cellules humaines. Les immunologistes parlent d'anticorps neutralisants « à large spectre » pour désigner ces anticorps dirigés contre une cible commune à des virus différents. Une telle approche consiste à induire ce que les spécialistes appellent une « immunité cross-neutralisante ».
L'objectif est donc de développer un vaccin capable de conférer une immunité protectrice vis-à-vis du SARS-CoV-2 tout en protégeant contre des Betacoronavirus circulants chez certains animaux. Ainsi, de tels vaccins permettraient à l'avenir d'éviter la survenue de pandémies liées à des Betacoronavirus. Il s'agit de concevoir des vaccins contre les Sarbecovirus, un sous-genre de coronavirus qui comprend le SARS-CoV-2, le SARS-CoV-1, de nombreux virus de chauves-souris et certains coronavirus de pangolins dont on considère qu'ils représentent potentiellement un groupe de coronavirus à haut risque d'émergence.
Le domaine RBD (Receptor Binding Domain), région de la protéine spike du coronavirus qui interagit avec le récepteur cellulaire ACE2, est une cible privilégiée des anticorps neutralisants à large spectre.
Dans la revue Nature datant du 10 mai 2021, une équipe américaine a rapporté des résultats encourageants obtenus chez le singe. Les chercheurs de la faculté de médecine de l'université de Durham (Caroline du Nord) ont conçu un système permettant d'augmenter la capacité du RBD à induire une réponse immunitaire. Plusieurs études antérieures ont en effet montré que, présent en plusieurs exemplaires sur des nanoparticules mimant des particules virales, ce domaine RBD peut décupler la réponse immunitaire.
Pour y parvenir, Kevin Saunders, Barton Jaynes et leurs collègues ont greffé de multiples exemplaires de ce motif de la protéine spike du SARS-CoV-2 sur une nanoparticule d'un genre particulier. Ils ont utilisé la ferritine, une protéine sphérique présente dans la bactérie Helicobacter pylori et dont le rôle est de stocker le fer. Celle-ci est composée de 24 sous-unités. Les chercheurs ont réussi à construire des nanoparticules de ferritine hérissées à leur surface de 24 séquences RBD. Ils ont montré que ces nanoparticules se lient au récepteur cellulaire humain ACE2, cible naturelle du coronavirus, et qu'elles induisent la production d'anticorps spécifiques anti-RBD chez l'animal.
Cinq macaques cynomolgus ont été immunisés à trois reprises par voie intramusculaire à quatre semaines d'intervalle. Ils ont reçu 100 microgrammes de ces nanoparticules porteuses du RBD du SARS-CoV-2 en association à un adjuvant*. Les immunisations ont été bien tolérées par les macaques. Elles ont entraîné la production d'anticorps IgG dirigés contre le RBD. Une dose de rappel a permis d'augmenter dans le sérum des singes vaccinés le taux (titre) d'anticorps capables de se fixer au récepteur ACE2.
Les coronavirus responsables du SARS (syndrome respiratoire aigu sévère), du MERS (syndrome respiratoire du Moyen-Orient) et de la Covid-19 appartiennent au genre des Betacoronavirus. Baptisés SARS-CoV-1, MERS-CoV et SARS-CoV-2, ils ont émergé à partir de coronavirus hébergés par des chauves-souris ou des dromadaires avant d'être transmis à l'homme. Parmi les Betacoronavirus, ceux qui circulent chez les civettes, les chauves-souris et les pangolins présentent un degré de parenté génétique important avec le SARS-CoV-1 et le SARS-CoV-2 et utilisent le récepteur humain ACE2 pour infecter les cellules.
Des anticorps isolés chez des individus infectés par le SARS-CoV-1 peuvent neutraliser plusieurs Betacoronavirus, empêchant ainsi l'infection de cellules humaines. Les immunologistes parlent d'anticorps neutralisants « à large spectre » pour désigner ces anticorps dirigés contre une cible commune à des virus différents. Une telle approche consiste à induire ce que les spécialistes appellent une « immunité cross-neutralisante ».
L'objectif est donc de développer un vaccin capable de conférer une immunité protectrice vis-à-vis du SARS-CoV-2 tout en protégeant contre des Betacoronavirus circulants chez certains animaux. Ainsi, de tels vaccins permettraient à l'avenir d'éviter la survenue de pandémies liées à des Betacoronavirus. Il s'agit de concevoir des vaccins contre les Sarbecovirus, un sous-genre de coronavirus qui comprend le SARS-CoV-2, le SARS-CoV-1, de nombreux virus de chauves-souris et certains coronavirus de pangolins dont on considère qu'ils représentent potentiellement un groupe de coronavirus à haut risque d'émergence.
Le domaine RBD (Receptor Binding Domain), région de la protéine spike du coronavirus qui interagit avec le récepteur cellulaire ACE2, est une cible privilégiée des anticorps neutralisants à large spectre.
Dans la revue Nature datant du 10 mai 2021, une équipe américaine a rapporté des résultats encourageants obtenus chez le singe. Les chercheurs de la faculté de médecine de l'université de Durham (Caroline du Nord) ont conçu un système permettant d'augmenter la capacité du RBD à induire une réponse immunitaire. Plusieurs études antérieures ont en effet montré que, présent en plusieurs exemplaires sur des nanoparticules mimant des particules virales, ce domaine RBD peut décupler la réponse immunitaire.
Pour y parvenir, Kevin Saunders, Barton Jaynes et leurs collègues ont greffé de multiples exemplaires de ce motif de la protéine spike du SARS-CoV-2 sur une nanoparticule d'un genre particulier. Ils ont utilisé la ferritine, une protéine sphérique présente dans la bactérie Helicobacter pylori et dont le rôle est de stocker le fer. Celle-ci est composée de 24 sous-unités. Les chercheurs ont réussi à construire des nanoparticules de ferritine hérissées à leur surface de 24 séquences RBD. Ils ont montré que ces nanoparticules se lient au récepteur cellulaire humain ACE2, cible naturelle du coronavirus, et qu'elles induisent la production d'anticorps spécifiques anti-RBD chez l'animal.
Cinq macaques cynomolgus ont été immunisés à trois reprises par voie intramusculaire à quatre semaines d'intervalle. Ils ont reçu 100 microgrammes de ces nanoparticules porteuses du RBD du SARS-CoV-2 en association à un adjuvant*. Les immunisations ont été bien tolérées par les macaques. Elles ont entraîné la production d'anticorps IgG dirigés contre le RBD. Une dose de rappel a permis d'augmenter dans le sérum des singes vaccinés le taux (titre) d'anticorps capables de se fixer au récepteur ACE2.
Vaccin universel, RBD
source: courrierinternational.com
Un programme informatique, baptisé Dr Fill, a fait échouer ses adversaires en chair et en os à un concours national américain de mots croisés. Une première impressionnante, mais qui est loin de faire perdre tout intérêt à un passe-temps très humain, souligne Wired.
Nos services
Pour sa 43e édition annuelle, le très couru American Crossword Puzzle Tournament (ACPT, tournoi américain de mots croisés) s'est tenu en ligne et a vu Tyler Hinman empocher, le 2 mai, la somme de 3?000 dollars (2?480 euros) pour sa victoire en finale. Le champion de San Francisco en est à son sixième sacre, mais pour la première fois cette année, un ordinateur a obtenu un meilleur score que les humains dans cette compétition.
Bien que l'intelligence artificielle (IA) ne soit pas repartie avec le trophée, ?cela a été une grande victoire pour Dr Fill, un programme de résolution de mots croisés qui se mesure à des cruciverbistes organiques depuis près d'une décennie?, rapporte Wired.
Ce programme est en effet un compétiteur officieux de l'ACPT depuis 2012. Cette année, son créateur, l'ingénieur en informatique Matt Ginsberg, a travaillé avec un groupe de chercheurs de la prestigieuse université de Berkeley spécialisés dans le traitement automatique des langues ? c'est-à-dire l'étude de l'interprétation numérique de nos idiomes.
Intelligence artificielle, cruciverbiste, dr fil
source: trustmyscience.com
Les interfaces neuronales directes (ou ICM, pour interfaces cerveau-machine) permettent aux personnes ayant perdu la capacité de bouger ou de parler de communiquer avec leur entourage. Des chercheurs américains proposent aujourd'hui une nouvelle ICM, qui permet à son porteur de taper des mots en pensant à la façon dont il les écrirait de façon manuscrite.
La recherche dans le domaine des ICM s'est jusqu'à présent focalisée sur la restauration de la motricité globale, permettant aux patients de saisir, de pointer et de cliquer avec un curseur d'ordinateur. Les dispositifs fonctionnent, mais s'avèrent peu rapides. Pour augmenter la vitesse des communications, une équipe de chercheurs a développé une ICM d'un autre genre : celle-ci décode les tentatives de mouvements d'écriture à partir de l'activité neuronale du cortex moteur, puis les traduit en texte en temps réel !
Équipé de ce nouveau dispositif, le participant à l'étude ? dont la main était paralysée par une lésion de la moelle épinière ? a atteint des vitesses de frappe de 90 caractères par minute avec une précision brute de 94,1%, qui grimpait à plus de 99% avec l'usage d'un correcteur automatique universel. C'est plus rapide que tout autre ICM jamais développée, selon les auteurs. À titre de comparaison, la vitesse observée lors de l'expérience est similaire à la vitesse de frappe sur smartphone typique des individus du même groupe d'âge que le participant (estimée à 115 caractères par minute).
Traduire la pensée de l'écriture
Les ICM sont des systèmes conçus pour relier directement le cerveau humain à des périphériques externes (ordinateur ou autre) ; elles sont généralement utilisées pour améliorer la qualité de vie des personnes paralysées, ayant perdu la capacité de parler. Le principe de ces dispositifs est de traduire directement l'activité cérébrale en entrée machine. Les ICM développées jusqu'alors pour la communication reposent sur le déplacement, par la pensée, d'un curseur sur un clavier virtuel modélisé à l'écran. D'autres dispositifs d'écriture reposent sur un système de suivi des yeux (qui « pointent » les lettres désirées à l'écran).
La nouvelle ICM dont il est question ici repose sur un réseau de neurones artificiels, capable de traduire en texte les signaux cérébraux d'une personne qui s'imagine en train d'écrire ses propos avec un stylo. Avec 90 caractères tapés par minute, ce dispositif s'avère bien plus rapide que les autres systèmes développés jusqu'à présent. En outre, comparativement aux systèmes basés sur le suivi oculaire, il offre au patient une plus grande liberté, car il peut alors regarder où bon lui semble sans impacter la communication en cours.
Voici une vidéo qui permet de comparer les performances obtenues avec la nouvelle ICM et avec une interface intracorticale cerveau-ordinateur précédemment développée ; une étude antérieure rapporte qu'avec cette dernière, basée sur un système de frappe de type pointer-cliquer, le participant a atteint la vitesse maximale de 39 caractères corrects par minute. L'ICM s'avère plus de deux fois plus rapide.
Pour mettre au point ce nouveau dispositif, Jaimie Henderson et ses collègues de l'Université de Stanford, en Californie, ont utilisé deux réseaux de capteurs, positionnés juste sous la surface cérébrale ; chacun de ces réseaux est capable de capter les signaux émis par une centaine de neurones. Muni de ces capteurs, le participant à l'expérience ? un homme de 65 ans, paralysé jusqu'au cou depuis 2007 ? devait imaginer écrire des lettres et des mots sur une feuille, afin que les signaux neuronaux correspondants soient convertis automatiquement en texte.
Bientôt un décodeur de parole ?
L'un des membres de l'équipe, Krishna Shenoy, précise toutefois que les capteurs ne ciblent pas tous les neurones directement impliqués dans le contrôle du mouvement de la main ? et pour cause, il peut y en avoir des milliers ou des millions ! Mais l'utilisation conjointe de deux réseaux de capteurs, surveillant à eux deux environ 200 neurones, suffit à récolter suffisamment de données pertinentes pour fournir une interprétation fiable des signaux cérébraux.
Quid de l'apprentissage automatique de ce réseau neuronal artificiel ? Les réseaux de neurones sont habituellement formés à partir d'énormes quantités de données, afin d'être en mesure de résoudre la tâche qui leur est confiée. Ici, il s'agit d'apprendre à reconnaître le signal cérébral associé à l'écriture d'une certaine lettre ? sachant que celle-ci peut varier, même pour un seul et même individu. Il n'existe malheureusement pas encore de base de données de ce type. Pour un apprentissage efficace, l'équipe aurait pu demander au participant de se livrer à l'exercice, en lui demandant de penser à l'écriture de lettres, des milliers de fois, et en recueillant les signaux correspondants.
Pour lui épargner cette tâche laborieuse, l'équipe s'est simplement basée sur quelques exemples de signaux générés par le cerveau de l'homme lorsqu'il pensait à l'écriture de certaines lettres, puis a généré des copies supplémentaires de ces signaux en y ajoutant du bruit. L'objectif étant d'obtenir finalement une base de données « synthétique ». À noter que ce modèle d'apprentissage ne peut être utilisé pour un autre patient équipé du même dispositif : les données en question, de même que la disposition des capteurs, sont spécifiques à l'individu.
À partir de ces travaux, l'équipe souhaite désormais créer sur le même principe un « décodeur de parole », un synthétiseur vocal qui permettrait aux personnes privées de cette capacité de parler grâce à l'interprétation des signaux neuronaux associés à cette fonction. « Alors que l'écriture manuscrite peut approcher les 20 mots par minute, nous avons tendance à parler autour de 125 mots par minute [?]. S'ils sont combinés, ces systèmes pourraient offrir aux patients encore plus d'options pour communiquer efficacement », a déclaré Shenoy.
interface, neuronale, écrire, pensée.
source: Internet
A voir:
https://kingjr.github.io/
Pour aller plus loin: https://www.semaineducerveau.fr/ressources/nos-conferences-en-replay-3/
https://kingjr.github.io/
Pour aller plus loin: https://www.semaineducerveau.fr/ressources/nos-conferences-en-replay-3/
Cerveau, Intelligence artificielle, algorithme
source: techniques-ingenieur.fr
L'IMT Atlantique développe un procédé de recyclage des déchets thermoplastiques auto-therme. Il fonctionne par voie de pyrolyse et une partie des carburants produits est consommée par un moteur dont la chaleur résiduelle sert à alimenter ce procédé thermique.
9,2 milliards de tonnes. C'est la quantité de plastiques produite dans le monde depuis 1950. Un volume qui ne cesse de progresser et qui devrait dépasser le seuil des 12 milliards d'ici 2050. En France, 3,5 millions de tonnes de déchets plastiques ont été collectés en 2018, dernier chiffre connu. 23 % de ce volume est recyclé, 42 % est incinéré pour produire de l'énergie et 35% est stocké dans des centres de stockage. L'IMT Atlantique développe un procédé de valorisation des déchets thermoplastiques par voie de pyrolyse qui produit des carburants alternatifs ainsi que de l'électricité.
Certes, ce procédé thermique pour traiter les déchets plastiques n'est pas nouveau, mais le concept développé présente une originalité, comme le décrit Sary Awad, chercheur à l'IMT Atlantique : « Une partie des carburants produits par la pyrolyse va servir à alimenter un moteur diesel dont la chaleur résiduelle, comprise entre 400 à 500 degrés, va permettre d'alimenter la pyrolyse, qui a besoin de la même température pour fonctionner. Sur le plan thermique, ce système tourne en boucle et est donc auto-therme. »
Concrètement, sur un kilogramme de déchets plastiques, composé d'une proportion plus ou moins grande de polyéthylène et de polypropylène, la pyrolyse va produire entre 190 et 240 grammes des gaz, sous la forme d'hydrocarbures légers tels que du méthane, du propane, du butane. Ces derniers pourront être valorisés comme gaz de pétrole comprimés (GPC) car ils possèdent une bonne teneur énergétique et ne contiennent pas d'oxygène.
Le diesel produit est entièrement consommé par le moteur thermique
Deux types de liquides vont aussi être issus de la pyrolyse : du diesel (entre 140 et 160 grammes) et de l'essence (environ 400 grammes). Ce diesel va être entièrement utilisé pour alimenter le moteur à combustion ; ce dernier produit quant à lui environ 7 kW d'électricité qui peuvent ensuite être injectés dans le réseau électrique. « Pour améliorer les caractéristiques de ce carburant, il est possible de lui rajouter jusqu'à 7 % de biodiesel afin qu'il soit identique au diesel distribué dans les stations-service, mais ce moteur peut également très bien fonctionner sans biodiesel », ajoute le chercheur.
Concernant l'essence, un additif devra obligatoirement être rajouté afin de valoriser ce carburant et lui donner les mêmes caractéristiques qu'une essence classique. De l'éthanol pourrait ainsi être introduit, jusqu'à 25 %. Par contre, étant donné que ce taux d'incorporation est actuellement réservé à la catégorie superéthanonol (E85), ce qui restreint son utilisation aux véhicules de type flex-fuel, il est possible de le substituer par de l'ETBE (Ethyl-ter-butyl-ether), un additif mis sur le marché pour remplacer le plomb dans l'essence. Dans ce cas, il est introduit avec une proportion moins importante.
La pyrolyse produit aussi un dernier composé, dont les premières analyses ont montré que sa composition est située dans la plage de distillation du kérosène. Mais les chercheurs de l'IMT n'ont, pour l'heure, pas tous les éléments pour le certifier totalement et des ajustements seront peut-être nécessaires pour que ce composé devienne du kérosène.
Les premiers résultats de ce travail de recherche, encore au stade de la preuve de concept, sont prometteurs. Alors qu'il n'a fait l'objet d'aucune optimisation, le prototype développé produit en effet 1,5 fois plus d'énergie primaire qu'il n'en consomme. Ce chiffre correspond à la différence entre l'énergie consommée par le moteur sous la forme de diesel et l'énergie produite par les autres carburants formés à la sortie de la pyrolyse et l'électricité produite par le moteur.
Un important axe de progrès a été observé pour améliorer ce prototype. « Nous avons constaté que seulement 10 % de la chaleur résiduelle pouvant être récupérée dans les gaz d'échappement servait à alimenter la pyrolyse, confie Sary Awad. Pour augmenter ce chiffre, nous avons démarré une étude pour modéliser les phénomènes thermochimiques afin de concevoir un réacteur plus compact et plus efficace en termes d'échanges thermiques. »
À terme, ce nouveau procédé pourrait être adapté au recyclage des plastiques dans des secteurs où le rayon de collecte est faible, comme des zones peu urbanisées ou des îles. Car les quantités de déchets pour l'alimenter n'ont pas besoin d'être importantes pour qu'il soit rentable. Et contrairement à l'incinération qui ne produit que de la chaleur et de l'électricité, il présente l'avantage de produire en plus des carburants ou des produits chimiques, sous formes d'hydrocarbures légers. Concernant la chaleur résiduelle du moteur, une partie pourrait en effet ne pas servir à alimenter la pyrolyse et être valorisée différemment.
Sur le plan environnemental, la pyrolyse offre un meilleur contrôle de la dégradation des matières premières. Alors que l'incinération peut provoquer des réactions secondaires dans le four et produire des dioxines et des furanes, ce procédé thermique permet une meilleure maîtrise des rejets de ces composés dangereux pour la santé et l'environnement. Il est en effet possible de jouer sur les différentes étapes du processus de destruction des plastiques pour les capter.
La pyrolyse offre une meilleure maîtrise de la dégradation des matières premières
9,2 milliards de tonnes. C'est la quantité de plastiques produite dans le monde depuis 1950. Un volume qui ne cesse de progresser et qui devrait dépasser le seuil des 12 milliards d'ici 2050. En France, 3,5 millions de tonnes de déchets plastiques ont été collectés en 2018, dernier chiffre connu. 23 % de ce volume est recyclé, 42 % est incinéré pour produire de l'énergie et 35% est stocké dans des centres de stockage. L'IMT Atlantique développe un procédé de valorisation des déchets thermoplastiques par voie de pyrolyse qui produit des carburants alternatifs ainsi que de l'électricité.
Certes, ce procédé thermique pour traiter les déchets plastiques n'est pas nouveau, mais le concept développé présente une originalité, comme le décrit Sary Awad, chercheur à l'IMT Atlantique : « Une partie des carburants produits par la pyrolyse va servir à alimenter un moteur diesel dont la chaleur résiduelle, comprise entre 400 à 500 degrés, va permettre d'alimenter la pyrolyse, qui a besoin de la même température pour fonctionner. Sur le plan thermique, ce système tourne en boucle et est donc auto-therme. »
Concrètement, sur un kilogramme de déchets plastiques, composé d'une proportion plus ou moins grande de polyéthylène et de polypropylène, la pyrolyse va produire entre 190 et 240 grammes des gaz, sous la forme d'hydrocarbures légers tels que du méthane, du propane, du butane. Ces derniers pourront être valorisés comme gaz de pétrole comprimés (GPC) car ils possèdent une bonne teneur énergétique et ne contiennent pas d'oxygène.
Le diesel produit est entièrement consommé par le moteur thermique
Deux types de liquides vont aussi être issus de la pyrolyse : du diesel (entre 140 et 160 grammes) et de l'essence (environ 400 grammes). Ce diesel va être entièrement utilisé pour alimenter le moteur à combustion ; ce dernier produit quant à lui environ 7 kW d'électricité qui peuvent ensuite être injectés dans le réseau électrique. « Pour améliorer les caractéristiques de ce carburant, il est possible de lui rajouter jusqu'à 7 % de biodiesel afin qu'il soit identique au diesel distribué dans les stations-service, mais ce moteur peut également très bien fonctionner sans biodiesel », ajoute le chercheur.
Concernant l'essence, un additif devra obligatoirement être rajouté afin de valoriser ce carburant et lui donner les mêmes caractéristiques qu'une essence classique. De l'éthanol pourrait ainsi être introduit, jusqu'à 25 %. Par contre, étant donné que ce taux d'incorporation est actuellement réservé à la catégorie superéthanonol (E85), ce qui restreint son utilisation aux véhicules de type flex-fuel, il est possible de le substituer par de l'ETBE (Ethyl-ter-butyl-ether), un additif mis sur le marché pour remplacer le plomb dans l'essence. Dans ce cas, il est introduit avec une proportion moins importante.
La pyrolyse produit aussi un dernier composé, dont les premières analyses ont montré que sa composition est située dans la plage de distillation du kérosène. Mais les chercheurs de l'IMT n'ont, pour l'heure, pas tous les éléments pour le certifier totalement et des ajustements seront peut-être nécessaires pour que ce composé devienne du kérosène.
Les premiers résultats de ce travail de recherche, encore au stade de la preuve de concept, sont prometteurs. Alors qu'il n'a fait l'objet d'aucune optimisation, le prototype développé produit en effet 1,5 fois plus d'énergie primaire qu'il n'en consomme. Ce chiffre correspond à la différence entre l'énergie consommée par le moteur sous la forme de diesel et l'énergie produite par les autres carburants formés à la sortie de la pyrolyse et l'électricité produite par le moteur.
Un important axe de progrès a été observé pour améliorer ce prototype. « Nous avons constaté que seulement 10 % de la chaleur résiduelle pouvant être récupérée dans les gaz d'échappement servait à alimenter la pyrolyse, confie Sary Awad. Pour augmenter ce chiffre, nous avons démarré une étude pour modéliser les phénomènes thermochimiques afin de concevoir un réacteur plus compact et plus efficace en termes d'échanges thermiques. »
À terme, ce nouveau procédé pourrait être adapté au recyclage des plastiques dans des secteurs où le rayon de collecte est faible, comme des zones peu urbanisées ou des îles. Car les quantités de déchets pour l'alimenter n'ont pas besoin d'être importantes pour qu'il soit rentable. Et contrairement à l'incinération qui ne produit que de la chaleur et de l'électricité, il présente l'avantage de produire en plus des carburants ou des produits chimiques, sous formes d'hydrocarbures légers. Concernant la chaleur résiduelle du moteur, une partie pourrait en effet ne pas servir à alimenter la pyrolyse et être valorisée différemment.
Sur le plan environnemental, la pyrolyse offre un meilleur contrôle de la dégradation des matières premières. Alors que l'incinération peut provoquer des réactions secondaires dans le four et produire des dioxines et des furanes, ce procédé thermique permet une meilleure maîtrise des rejets de ces composés dangereux pour la santé et l'environnement. Il est en effet possible de jouer sur les différentes étapes du processus de destruction des plastiques pour les capter.
La pyrolyse offre une meilleure maîtrise de la dégradation des matières premières
prolyse, carburant, plastique
source: techno-science.net
À l'été 2009, un navire allemand était devenu le premier navire commercial à emprunter la route russe de l'Arctique, entre l'Asie et l'Europe. En février, un navire commercial opérant pour une compagnie russe est devenu le premier à emprunter cette route... en hiver.
Certes, des navires scientifiques et militaires l'ont déjà fait. Mais c'est l'ouverture à la navigation commerciale qui semblait irréaliste il y a quelques décennies... même en été ! Le voyage du Christophe de Margerie, un transporteur de gaz naturel liquéfié, est vu comme un coup de marketing pour la compagnie russe Sovcomflot -et en même temps, un message aux autres compagnies qui font la liaison entre l'Asie et l'Europe et rêvent de pouvoir sauver 13 000 kilomètres par rapport au trajet actuel par le canal de Panama.
Le Christophe de Margerie -qui porte le nom d'un ancien PDG de la compagnie pétrolière française Total- a tout de même bénéficié de l'accompagnement d'un brise-glace russe -la Russie ayant elle aussi un intérêt économique à promouvoir cette route. Et les deux navires n'ont pas fait l'entièreté de la route russe de l'Arctique, mais un aller-retour depuis le port de Sabetta, sur la péninsule de Yamal, voué à devenir un endroit-clef pour l'exportation du gaz naturel extrait dans l'Arctique russe. Parti de Sabetta le 5 janvier avec son chargement de gaz naturel, il a atteint le port chinois de Jiangsu, d'où il est reparti le 27 janvier, et est revenu à Sabetta le 19 février.
Il y avait évidemment de la glace: la coque du navire est équipée pour naviguer à travers un tel environnement. Mais il s'agit d'une glace annuelle, beaucoup moins épaisse (de 30 à 200 centimètres) qu'une glace qui ne fond pas d'année en année, et c'est dans ce contexte que la navigation en hiver devient possible. "Il n'y a pas de glace multi-annuelle dans la région", observe depuis l'Alaska le journal Barents Observer.
"Traditionnellement, rappelle le communiqué de Sovcomflot, la navigation de transit dans ce segment de la route maritime du Nord prend fin en novembre et ne reprend qu'en juillet."
L'ironie n'a pas échappé aux environnementalistes: le port de Sabetta pourrait désormais accroître son exportation de gaz naturel, soit une contribution au réchauffement climatique... qui n'aurait pas été possible sans le réchauffement climatique.
Certes, des navires scientifiques et militaires l'ont déjà fait. Mais c'est l'ouverture à la navigation commerciale qui semblait irréaliste il y a quelques décennies... même en été ! Le voyage du Christophe de Margerie, un transporteur de gaz naturel liquéfié, est vu comme un coup de marketing pour la compagnie russe Sovcomflot -et en même temps, un message aux autres compagnies qui font la liaison entre l'Asie et l'Europe et rêvent de pouvoir sauver 13 000 kilomètres par rapport au trajet actuel par le canal de Panama.
Le Christophe de Margerie -qui porte le nom d'un ancien PDG de la compagnie pétrolière française Total- a tout de même bénéficié de l'accompagnement d'un brise-glace russe -la Russie ayant elle aussi un intérêt économique à promouvoir cette route. Et les deux navires n'ont pas fait l'entièreté de la route russe de l'Arctique, mais un aller-retour depuis le port de Sabetta, sur la péninsule de Yamal, voué à devenir un endroit-clef pour l'exportation du gaz naturel extrait dans l'Arctique russe. Parti de Sabetta le 5 janvier avec son chargement de gaz naturel, il a atteint le port chinois de Jiangsu, d'où il est reparti le 27 janvier, et est revenu à Sabetta le 19 février.
Il y avait évidemment de la glace: la coque du navire est équipée pour naviguer à travers un tel environnement. Mais il s'agit d'une glace annuelle, beaucoup moins épaisse (de 30 à 200 centimètres) qu'une glace qui ne fond pas d'année en année, et c'est dans ce contexte que la navigation en hiver devient possible. "Il n'y a pas de glace multi-annuelle dans la région", observe depuis l'Alaska le journal Barents Observer.
"Traditionnellement, rappelle le communiqué de Sovcomflot, la navigation de transit dans ce segment de la route maritime du Nord prend fin en novembre et ne reprend qu'en juillet."
L'ironie n'a pas échappé aux environnementalistes: le port de Sabetta pourrait désormais accroître son exportation de gaz naturel, soit une contribution au réchauffement climatique... qui n'aurait pas été possible sans le réchauffement climatique.
articque, hiver, circulation, navire
source: actualitte.com
Malgré les milliers d'années qui nous séparent du quotidien des scribes de l'Égypte antique, il semble que certaines choses ne doivent jamais changer. Conservée au Metropolitan Museum of Art de New York, cette tablette à la graphie approximative a de quoi rassurer tous les dyslexiques à travers les âges. Rédigée par un jeune serviteur nommé Iny-su, la lettre, criblée de fautes, serait un exercice d'écriture classique de cette époque.
Chaque année, à la faveur des résultats du bac de Littérature ou d'une tribune de professeur, le débat sur le niveau de français des élèves se relance indéfiniment. Langue complexe aux règles multiples et aux exceptions innombrables, ce sacré français serait, mois après mois, un peu plus martyrisé par nos charmantes têtes blondes.
Se plonger dans des âges plus anciens permet alors de prendre un peu de recul sur l'apparent déclin de notre civilisation. Le MET de New York abrite ainsi certains trésors insolites, comme cette tablette d'exercices, qui permettent de démystifier un peu le rapport à la langue des anciens. Produite entre 1981 et 1802 av. J.-C., la tablette est enduite de gesso, une sous-couche traditionnelle qui en uniformise la surface.
PATRIMOINE: un sarcophage dévoile un texte antérieur au Livre des Morts
Ces planches étaient régulièrement blanchies à la chaux pour être réutilisées et faisaient office d'outil pour les élèves scribes. Comme l'indique le musée, la pièce de bois porte encore des traces d'écritures antérieures à la rédaction fautive. Le texte principal, composé par le scribe négligent, est un modèle de lettre classique, que l'élève était sans doute supposé mémoriser.
4000 ans plus tard, on aperçoit toujours distinctement le trait rouge d'un professeur sûrement un peu fatigué?
Comme le confirme l'égyptologue Hayes, William C, l'exercice a été réalisé par un jeune homme nommé Iny-su, fils de Sekhsekh, qui se dit «?serviteur du domaine?». Après un long préambule, dans lequel les dieux de Thèbes et des villes adjacentes sont invoqués, la lettre évoque finalement la livraison de diverses parties d'un navire.
Cette tablette n'est pas la seule pièce du Metropolitan Museum of Art à proposer une graphie peu professionnelle. Une autre planche, datant de 2030av JC, montre des hiéroglyphes mal formés à l'espacement irrégulier, sans doute un exercice de calligraphie pour grand débutant.
Chaque année, à la faveur des résultats du bac de Littérature ou d'une tribune de professeur, le débat sur le niveau de français des élèves se relance indéfiniment. Langue complexe aux règles multiples et aux exceptions innombrables, ce sacré français serait, mois après mois, un peu plus martyrisé par nos charmantes têtes blondes.
Se plonger dans des âges plus anciens permet alors de prendre un peu de recul sur l'apparent déclin de notre civilisation. Le MET de New York abrite ainsi certains trésors insolites, comme cette tablette d'exercices, qui permettent de démystifier un peu le rapport à la langue des anciens. Produite entre 1981 et 1802 av. J.-C., la tablette est enduite de gesso, une sous-couche traditionnelle qui en uniformise la surface.
PATRIMOINE: un sarcophage dévoile un texte antérieur au Livre des Morts
Ces planches étaient régulièrement blanchies à la chaux pour être réutilisées et faisaient office d'outil pour les élèves scribes. Comme l'indique le musée, la pièce de bois porte encore des traces d'écritures antérieures à la rédaction fautive. Le texte principal, composé par le scribe négligent, est un modèle de lettre classique, que l'élève était sans doute supposé mémoriser.
4000 ans plus tard, on aperçoit toujours distinctement le trait rouge d'un professeur sûrement un peu fatigué?
Comme le confirme l'égyptologue Hayes, William C, l'exercice a été réalisé par un jeune homme nommé Iny-su, fils de Sekhsekh, qui se dit «?serviteur du domaine?». Après un long préambule, dans lequel les dieux de Thèbes et des villes adjacentes sont invoqués, la lettre évoque finalement la livraison de diverses parties d'un navire.
Cette tablette n'est pas la seule pièce du Metropolitan Museum of Art à proposer une graphie peu professionnelle. Une autre planche, datant de 2030av JC, montre des hiéroglyphes mal formés à l'espacement irrégulier, sans doute un exercice de calligraphie pour grand débutant.
tablette, fautes d'orthographe, calligraphie
source: tech.korben.info
Toute la vidéo de l'interview du 28 avril à France-Inter est terrorisant, et regardez cela au timecode 07:49
Je ne pensais pas vivre cela, Nineteen Eighty-Four (1984) en vrai, Snowden nous avait alertés, et là une étape majeure supplémentaire va être franchie si cette loi scélérate passe.
Pendant une seconde Léa Salamé connecte les points correctement et se rend compte qu'elle sera complètement surveillée en tant que journaliste.
Et tout cela passe comme dans du beurre, aucun média principal ne fait un grand titre à ce sujet, il y a bien LQDN qui tente de nous défendre.
J'ai déjà posté cette vidéo, mais je la remets car elle est informative, récente et fait un bon tour du problème :
Des failles logicielles officielles? Cela veut juste dire que le citoyen sera toujours exposé 24h/24 à des failles logicielles que des dictateurs, des malfaiteurs, des patrons, des espions, des terroristes(!) pourront découvrir et utiliser contre les citoyens. Quelle horreur et quelle folie!
J'espère ne pas être le seul à rejeter toutes ces atteintes aux libertés, ces failles ne sont que la partie émergée de l'iceberg pseudo-sécuritaire mais réellement anti-démocratique, anti-liberté.
Rappelons que l'Europe a contré/condamné plusieurs fois l'Etat français sur ses lois anti-liberté, et que ce même Etat français a contourné cela.
Voir aussi: https://www.01net.com/actualites/gerald-darmanin-et-le-mystere-de-la-collecte-des-url-2042093.html
ET: https://blog.leclubdesjuristes.com/conservation-des-donnees-de-connexion-le-conseil-detat-option-droit-de-lunion-europeenne-un-bon-et-habile-eleve/
Je ne pensais pas vivre cela, Nineteen Eighty-Four (1984) en vrai, Snowden nous avait alertés, et là une étape majeure supplémentaire va être franchie si cette loi scélérate passe.
Pendant une seconde Léa Salamé connecte les points correctement et se rend compte qu'elle sera complètement surveillée en tant que journaliste.
Et tout cela passe comme dans du beurre, aucun média principal ne fait un grand titre à ce sujet, il y a bien LQDN qui tente de nous défendre.
J'ai déjà posté cette vidéo, mais je la remets car elle est informative, récente et fait un bon tour du problème :
Des failles logicielles officielles? Cela veut juste dire que le citoyen sera toujours exposé 24h/24 à des failles logicielles que des dictateurs, des malfaiteurs, des patrons, des espions, des terroristes(!) pourront découvrir et utiliser contre les citoyens. Quelle horreur et quelle folie!
J'espère ne pas être le seul à rejeter toutes ces atteintes aux libertés, ces failles ne sont que la partie émergée de l'iceberg pseudo-sécuritaire mais réellement anti-démocratique, anti-liberté.
Rappelons que l'Europe a contré/condamné plusieurs fois l'Etat français sur ses lois anti-liberté, et que ce même Etat français a contourné cela.
Voir aussi: https://www.01net.com/actualites/gerald-darmanin-et-le-mystere-de-la-collecte-des-url-2042093.html
ET: https://blog.leclubdesjuristes.com/conservation-des-donnees-de-connexion-le-conseil-detat-option-droit-de-lunion-europeenne-un-bon-et-habile-eleve/
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