## Le parcours créatif de Bernard Werber
- Bernard Werber a eu l'idée des "Fourmis" à l'âge de 16 ans, en créant le scénario d'une bande dessinée pour un fanzine qu'il publiait au lycée.
- Au début, il s'ennuyait et voulait un projet amusant, alors il a choisi les fourmis comme sujet, le considérant comme un sujet stimulant qui était souvent négligé.
- Werber a commencé à écrire "Les Fourmis" tous les matins de 8h à 12h30, suite aux conseils de l'auteur Frédéric Dard sur la discipline requise pour devenir écrivain.
- Werber considère la créativité comme un muscle qui doit être exercé régulièrement, et il trouve une grande joie et une grande extase dans le processus d'écriture, surtout vers 11 heures chaque jour.
## Établir une routine d'écriture
- La stricte routine d'écriture de Werber de 4 heures chaque matin était parfois difficile à comprendre pour ses proches, car cela signifiait qu'il n'était pas disponible pendant cette période.
- Cependant, Werber estime que la régularité et la discipline sont essentielles pour un écrivain, car elles lui permettent de produire de manière fiable un livre par an.
- Il y a eu des lacunes ou des précipitation occasionnelles dans son processus d'écriture, mais Werber maintient généralement sa routine de 10 pages par jour pour terminer chaque roman.
## Le processus d'écriture de Werber
- Werber commence chaque nouveau roman en créant un plan de 10 pages, qu'il développe ensuite en un brouillon de 400 pages.
- Il crée ensuite 10 versions différentes du roman, en essayant différentes intrigues et actions des personnages, avant de sélectionner les meilleurs éléments à inclure dans la version finale.
- Pour Werber, la partie la plus difficile du processus est la phase de relecture et d'édition, car il n'aime pas relire son propre travail.
## Surmonter les revers et les échecs
- Werber a connu certains livres qui n'ont pas eu autant de succès qu'il l'espérait, mais il considère cela comme une partie normale d'une carrière créative.
- Il conseille aux jeunes créateurs d'accepter les échecs et les revers, comme même les grands artistes les vivent, et de considérer leur carrière comme une suite de hauts et de bas plutôt que comme une ascension constante.
## Inspirations et influences
- Werber cite trois auteurs clés de science-fiction comme influences majeures - Isaac Asimov, Frank Herbert et Philip K. Dick - qui ont inspiré sa construction du monde et son exploration des idées.
- Il admire également la profondeur narrative et psychologique des œuvres de Stephen King, même s'il estime que King a parfois du mal à comprendre ses histoires.
## Conseils aux créateurs en herbe
- Werber encourage les créateurs en herbe à se lancer et à ne pas se laisser décourager par les obstacles ou les opposants.
- Il souligne l'importance d'avoir une forte motivation et de la persévérance pour surmonter les échecs, ainsi que d'être ouvert aux retours tout en faisant confiance à sa propre vision créative.
- Bernard Werber a eu l'idée des "Fourmis" à l'âge de 16 ans, en créant le scénario d'une bande dessinée pour un fanzine qu'il publiait au lycée.
- Au début, il s'ennuyait et voulait un projet amusant, alors il a choisi les fourmis comme sujet, le considérant comme un sujet stimulant qui était souvent négligé.
- Werber a commencé à écrire "Les Fourmis" tous les matins de 8h à 12h30, suite aux conseils de l'auteur Frédéric Dard sur la discipline requise pour devenir écrivain.
- Werber considère la créativité comme un muscle qui doit être exercé régulièrement, et il trouve une grande joie et une grande extase dans le processus d'écriture, surtout vers 11 heures chaque jour.
## Établir une routine d'écriture
- La stricte routine d'écriture de Werber de 4 heures chaque matin était parfois difficile à comprendre pour ses proches, car cela signifiait qu'il n'était pas disponible pendant cette période.
- Cependant, Werber estime que la régularité et la discipline sont essentielles pour un écrivain, car elles lui permettent de produire de manière fiable un livre par an.
- Il y a eu des lacunes ou des précipitation occasionnelles dans son processus d'écriture, mais Werber maintient généralement sa routine de 10 pages par jour pour terminer chaque roman.
## Le processus d'écriture de Werber
- Werber commence chaque nouveau roman en créant un plan de 10 pages, qu'il développe ensuite en un brouillon de 400 pages.
- Il crée ensuite 10 versions différentes du roman, en essayant différentes intrigues et actions des personnages, avant de sélectionner les meilleurs éléments à inclure dans la version finale.
- Pour Werber, la partie la plus difficile du processus est la phase de relecture et d'édition, car il n'aime pas relire son propre travail.
## Surmonter les revers et les échecs
- Werber a connu certains livres qui n'ont pas eu autant de succès qu'il l'espérait, mais il considère cela comme une partie normale d'une carrière créative.
- Il conseille aux jeunes créateurs d'accepter les échecs et les revers, comme même les grands artistes les vivent, et de considérer leur carrière comme une suite de hauts et de bas plutôt que comme une ascension constante.
## Inspirations et influences
- Werber cite trois auteurs clés de science-fiction comme influences majeures - Isaac Asimov, Frank Herbert et Philip K. Dick - qui ont inspiré sa construction du monde et son exploration des idées.
- Il admire également la profondeur narrative et psychologique des œuvres de Stephen King, même s'il estime que King a parfois du mal à comprendre ses histoires.
## Conseils aux créateurs en herbe
- Werber encourage les créateurs en herbe à se lancer et à ne pas se laisser décourager par les obstacles ou les opposants.
- Il souligne l'importance d'avoir une forte motivation et de la persévérance pour surmonter les échecs, ainsi que d'être ouvert aux retours tout en faisant confiance à sa propre vision créative.
Interview, Ecriture, discipline
source: web.archive.org
Un auteur hors normes.
Célèbre dans le monde entier grâce a sa trilogie sur les fourmis, Bernard Werber a développé des théories sur un monde meilleur dans son dernier livre: "la Révolution des Fourmis". Essayons de mieux connaître cet auteur au travers d'une interview exclusive:
Bernard qui es tu ?
Je suis un être humain de la planète Terre. Et je suis vivant ici et maintenant.
En quoi crois tu ?
En rien. Je suis plutôt agnostique. Cela signifie que j'accorde plus d'importance aux questions qu'aux réponses. Je pense que les religieux et les athées sont des prétentieux. Ils prétendent savoir. Les religieux prétendent savoir que Dieu existe alors qu'ils ne l'ont jamais vu. Les athées affirment qu'il n'existe pas alors qu'ils n'en savent rien. Quand on n'en sais rien on se renseigne au lieu d'affirmer. Le mot agnostique signifie « qui ne sait pas ». J'avoue ma totale ignorance dans l'existence ou non de dieu. De même j'ignore le sens de nos existences. Cela ne m'empêche pourtant pas de me renseigner je dirais même l'ignorance appelle l'information. Il n'y a pas d'idée plus dynamique que le besoin de savoir.
On ne peut pas vivre en ne croyant en rien !
Je pourrais dire que « intuitivement » je donne beaucoup d'importance à une notion qu'on pourrait nommer « La vie ». C'est une énergie immense qui traverse l'univers et qui fait qu'une graine se transforme en arbre. Dans la guerre des étoiles ils nomment cela « La force ». C'est le même truc.
C'est bien d'avouer qu'on est ignorant, mais de quoi es tu sûr à part ça ?
Désolé je ne suis vraiment sur de rien. Je ne suis pas sur de cette réalité qui n'est peut être comme l'évoque si bien les philosophies hindoues qu'une illusion. La seule chose qui me semble tangible et solide c'est ce que j'écris car ça je suis sur que je peux décider si ça existe ou pas.
En quelque sorte tu as l'impression que nous vivons dans
un « Infra World » ?
C'est à dire un petit monde informatique dirigé par une dimension supérieure. C'est une éventualité mais il y en d'autres. Peut être qu'a coté de notre réalité dans l'espace temps il existe des réalités parallèles. Peut être que dans une réalité parallèle je suis déjà mort et vous aussi. Peut être que dans une réalité parallèle je ne suis jamais né.
Comment est né ton premier livre ?
J'ai commencé à écrire les fourmis à 16 ans et cela m'a pris 12 ans avant de trouver le ton qui convenait et surtout avant d'intéresser un éditeur sur un sujet aussi « bizarre ».
La plupart ne voulaient pas de la structure en 3 narrations parallèles histoire humaine, histoire fourmi, encyclopédie du savoir relatif et absolu.
Dans la révolution des fourmis tu abats un peu plus tes cartes, tu veux changer le monde...
En effet comme pour Jean de La Fontaine, les animaux ne sont qu'un moyen de mieux parler des hommes. Mais il fallait le point de vu d'un autre être vivant intelligent. Dans le dernier livre je me suis dit « Allons y carrément » et j'ai proposé de faire la révolution, non pas une révolution de fourmis mais une révolution d'humains. Une révolution sans violence, sans effet spectaculaire, une révolution qui ne détruit rien mais remplace les structures obsolètes ou beaucoup de gens étouffent et ou les idées originales sont ignorées.
Tu veux vraiment changer notre société ?
Chaque génération a le droit et même le devoir de proposer un monde meilleur que la génération précédente. Depuis mai 68 plus personne n'ose rien dire. Je suis né en 1961, et en 68 j'avais 7 ans. A ma génération on a dit : «Vous n'essayez pas de faire pareil. Si vous ne vous tenez pas tranquille vous serez chômeur ». Je suis devenu journaliste scientifique 6 ans au nouvel observateur et j'ai ouvert ma gueule et j'ai donc été viré et je suis devenu chômeur. L'expérience acquise, je dis qu'il vaut prendre le risque d'ouvrir sa gueule et d'être au chômage que de se taire et de prendre du témesta. De nos jours les gens ne font pas la révolution ils font des dépressions.
Et si on te prenait au mot, si on se réunissait pour changer tout ?
On m'a déjà pris au mot puisque ce serveur existe. Et que les gens peuvent discuter ici d'un monde meilleur.
N'as tu pas peur qu'on te prenne pour un gourou ?
Felini disait « je ne veux pas être un maître à penser car un maître à penser n'a plus le droit de dire des conneries et que c'est un luxe auquel je ne veux pas renoncer ». Mon boulot est d'être un romancier et juste ça. Cela consiste à lancer des idées et faire rêver les lecteurs sur des histoires. C'est déjà énorme. Cela dit je ne pense pas assister à la révolution des fourmis de mon vivant. Je souhaiterais comme Edmond Wells que
mon bouquin soit juste une bouteille jeté à la mer. Comprennes qui pourra.
Et si les gens te demandent d'être un maître à penser?
C'est aux gens de se prendre tous seul en charge. Il y a déjà trop de politique, de secte, de groupes pseudo intello. A l'approche de la fin du millénaire, les gens balisent alors ils se cherchent des groupes de référence. Il faut avoir le courage d'accepter de ne pas avoir de chefs. Assez des gourous, assez des chefs, assez de maître à penser.
Ton modèle c'est la société fourmi ?
Le grand avantage du modèle fourmi c'est que c'est une société anarchique sans chef. La reine ne fait que pondre et n'a pas de pouvoir politique. Chacun est responsable de lui même, chacun est libre d'entreprendre ce qui lui passe par la tête sans que qui ce soit le juge ou le punisse. C'est une société qui est arrivée à sortir du modèle dominant/dominé dans lequel nous pataugeons. Peut être parce que c'est une société qui est âgée de 100 millions d'années alors que l'homme n'est sur terre que depuis 3 millions d'années.
Alors nous sommes des hommes préhistoriques ?
Exactement. Nous sommes une jeune espèce maladroite. Nous nous croyons plus futés que les autres animaux parce que nous contrôlons le feu et la roue mais cela ne signifie pas grand chose. N'importe quel singe dans la jungle peut se vanter de respirer de l'air non pollué de manger de la viande qui n'est pas issue de vache folle de pouvoir même regarder les étoiles la nuit sans être gêné par toutes les lueurs des villes, baiser sans capote. Plus nous nous croyons modernes plus nous réduisons nos libertés et nous nous coupons de la nature au lieu de chercher à rester en harmonie avec elle.
Tu es écologiste ?
Les écologistes se sont fourvoyés dans la politique. L'écologie ne devrait pas être un parti. Cela devrait être une forme d'hygiène. Il n'y a pas un parti du « lavage de dents au dentifrice ». C'est normal. On le fait pour ne pas avoir de carie. L'écologie c'est pareil. C'est du bon sens. Ca devrait être évident. On le fait pour ne pas étouffer sous la pollution.
Es tu anarchiste ?
Pareil que l'écologie. Ce mot a perdu son sens. Evidemment à l'origine c'était une belle idée. Mais vu qu'il y a des chefs anarchistes, cela s'auto contredit.
Comment te définirais tu politiquement ?
Je ne fais pas de politique. Actuellement on a juste le choix entre ne pas bouger ou revenir en arrière. Il faudrait inventer un courant nouveau qui propose enfin d'aller en avant. Un mouvement qui nous propose d'être moins homme préhistorique. Un parti « évolutionniste » en quelque sorte. Mais ça reste à inventer. Peut être qu'il faudrait confier ça au scientifiques et aux poètes, étant donné que les militaires, les économistes, et les politiciens ont échoués.
Crois tu que l'informatique puisse sauver le monde ?
Non c'est juste un outil. Mais cela va permettre de créer des zones de communications non contrôlées par les gouvernements et toutes les censures. Cela va créer des villages planétaires autours de pôles d'intérêt communs. C'est déjà un sacré outil pour changer le monde non ?
"Les Thanatonautes", c'est ton livre oublié, partout tu en parle avec une certaine nostalgie.
A sa sortie des Thanatonautes on a fait le grand chelem : zéro article, zéro émission radio, zéro émission télé. Peut être le titre était trop « étrange » (il vient de thanatos la mort et nautis explorateur). Il n'y a que les lecteurs les plus accros des fourmis qui ont découvert ce livre. C'est mon bouquin en tout cas le plus « audacieux ». Décrire ce qui nous arrive après notre trépas et décrire le continent des morts comme un nouveau continent à coloniser ca ne pouvait pas passer facilement auprès des « cul-cul la praline ».
Que penses tu de ce site informatique?
Vous voulez vraiment que je vous le dise ?
Oui !
Votre site est excellent. Ce n'est qu'un début. Le plus dur est devant. Soyez exigeant. Demandez à tous les connectés de vous aider à le faire évoluer.
Célèbre dans le monde entier grâce a sa trilogie sur les fourmis, Bernard Werber a développé des théories sur un monde meilleur dans son dernier livre: "la Révolution des Fourmis". Essayons de mieux connaître cet auteur au travers d'une interview exclusive:
Bernard qui es tu ?
Je suis un être humain de la planète Terre. Et je suis vivant ici et maintenant.
En quoi crois tu ?
En rien. Je suis plutôt agnostique. Cela signifie que j'accorde plus d'importance aux questions qu'aux réponses. Je pense que les religieux et les athées sont des prétentieux. Ils prétendent savoir. Les religieux prétendent savoir que Dieu existe alors qu'ils ne l'ont jamais vu. Les athées affirment qu'il n'existe pas alors qu'ils n'en savent rien. Quand on n'en sais rien on se renseigne au lieu d'affirmer. Le mot agnostique signifie « qui ne sait pas ». J'avoue ma totale ignorance dans l'existence ou non de dieu. De même j'ignore le sens de nos existences. Cela ne m'empêche pourtant pas de me renseigner je dirais même l'ignorance appelle l'information. Il n'y a pas d'idée plus dynamique que le besoin de savoir.
On ne peut pas vivre en ne croyant en rien !
Je pourrais dire que « intuitivement » je donne beaucoup d'importance à une notion qu'on pourrait nommer « La vie ». C'est une énergie immense qui traverse l'univers et qui fait qu'une graine se transforme en arbre. Dans la guerre des étoiles ils nomment cela « La force ». C'est le même truc.
C'est bien d'avouer qu'on est ignorant, mais de quoi es tu sûr à part ça ?
Désolé je ne suis vraiment sur de rien. Je ne suis pas sur de cette réalité qui n'est peut être comme l'évoque si bien les philosophies hindoues qu'une illusion. La seule chose qui me semble tangible et solide c'est ce que j'écris car ça je suis sur que je peux décider si ça existe ou pas.
En quelque sorte tu as l'impression que nous vivons dans
un « Infra World » ?
C'est à dire un petit monde informatique dirigé par une dimension supérieure. C'est une éventualité mais il y en d'autres. Peut être qu'a coté de notre réalité dans l'espace temps il existe des réalités parallèles. Peut être que dans une réalité parallèle je suis déjà mort et vous aussi. Peut être que dans une réalité parallèle je ne suis jamais né.
Comment est né ton premier livre ?
J'ai commencé à écrire les fourmis à 16 ans et cela m'a pris 12 ans avant de trouver le ton qui convenait et surtout avant d'intéresser un éditeur sur un sujet aussi « bizarre ».
La plupart ne voulaient pas de la structure en 3 narrations parallèles histoire humaine, histoire fourmi, encyclopédie du savoir relatif et absolu.
Dans la révolution des fourmis tu abats un peu plus tes cartes, tu veux changer le monde...
En effet comme pour Jean de La Fontaine, les animaux ne sont qu'un moyen de mieux parler des hommes. Mais il fallait le point de vu d'un autre être vivant intelligent. Dans le dernier livre je me suis dit « Allons y carrément » et j'ai proposé de faire la révolution, non pas une révolution de fourmis mais une révolution d'humains. Une révolution sans violence, sans effet spectaculaire, une révolution qui ne détruit rien mais remplace les structures obsolètes ou beaucoup de gens étouffent et ou les idées originales sont ignorées.
Tu veux vraiment changer notre société ?
Chaque génération a le droit et même le devoir de proposer un monde meilleur que la génération précédente. Depuis mai 68 plus personne n'ose rien dire. Je suis né en 1961, et en 68 j'avais 7 ans. A ma génération on a dit : «Vous n'essayez pas de faire pareil. Si vous ne vous tenez pas tranquille vous serez chômeur ». Je suis devenu journaliste scientifique 6 ans au nouvel observateur et j'ai ouvert ma gueule et j'ai donc été viré et je suis devenu chômeur. L'expérience acquise, je dis qu'il vaut prendre le risque d'ouvrir sa gueule et d'être au chômage que de se taire et de prendre du témesta. De nos jours les gens ne font pas la révolution ils font des dépressions.
Et si on te prenait au mot, si on se réunissait pour changer tout ?
On m'a déjà pris au mot puisque ce serveur existe. Et que les gens peuvent discuter ici d'un monde meilleur.
N'as tu pas peur qu'on te prenne pour un gourou ?
Felini disait « je ne veux pas être un maître à penser car un maître à penser n'a plus le droit de dire des conneries et que c'est un luxe auquel je ne veux pas renoncer ». Mon boulot est d'être un romancier et juste ça. Cela consiste à lancer des idées et faire rêver les lecteurs sur des histoires. C'est déjà énorme. Cela dit je ne pense pas assister à la révolution des fourmis de mon vivant. Je souhaiterais comme Edmond Wells que
mon bouquin soit juste une bouteille jeté à la mer. Comprennes qui pourra.
Et si les gens te demandent d'être un maître à penser?
C'est aux gens de se prendre tous seul en charge. Il y a déjà trop de politique, de secte, de groupes pseudo intello. A l'approche de la fin du millénaire, les gens balisent alors ils se cherchent des groupes de référence. Il faut avoir le courage d'accepter de ne pas avoir de chefs. Assez des gourous, assez des chefs, assez de maître à penser.
Ton modèle c'est la société fourmi ?
Le grand avantage du modèle fourmi c'est que c'est une société anarchique sans chef. La reine ne fait que pondre et n'a pas de pouvoir politique. Chacun est responsable de lui même, chacun est libre d'entreprendre ce qui lui passe par la tête sans que qui ce soit le juge ou le punisse. C'est une société qui est arrivée à sortir du modèle dominant/dominé dans lequel nous pataugeons. Peut être parce que c'est une société qui est âgée de 100 millions d'années alors que l'homme n'est sur terre que depuis 3 millions d'années.
Alors nous sommes des hommes préhistoriques ?
Exactement. Nous sommes une jeune espèce maladroite. Nous nous croyons plus futés que les autres animaux parce que nous contrôlons le feu et la roue mais cela ne signifie pas grand chose. N'importe quel singe dans la jungle peut se vanter de respirer de l'air non pollué de manger de la viande qui n'est pas issue de vache folle de pouvoir même regarder les étoiles la nuit sans être gêné par toutes les lueurs des villes, baiser sans capote. Plus nous nous croyons modernes plus nous réduisons nos libertés et nous nous coupons de la nature au lieu de chercher à rester en harmonie avec elle.
Tu es écologiste ?
Les écologistes se sont fourvoyés dans la politique. L'écologie ne devrait pas être un parti. Cela devrait être une forme d'hygiène. Il n'y a pas un parti du « lavage de dents au dentifrice ». C'est normal. On le fait pour ne pas avoir de carie. L'écologie c'est pareil. C'est du bon sens. Ca devrait être évident. On le fait pour ne pas étouffer sous la pollution.
Es tu anarchiste ?
Pareil que l'écologie. Ce mot a perdu son sens. Evidemment à l'origine c'était une belle idée. Mais vu qu'il y a des chefs anarchistes, cela s'auto contredit.
Comment te définirais tu politiquement ?
Je ne fais pas de politique. Actuellement on a juste le choix entre ne pas bouger ou revenir en arrière. Il faudrait inventer un courant nouveau qui propose enfin d'aller en avant. Un mouvement qui nous propose d'être moins homme préhistorique. Un parti « évolutionniste » en quelque sorte. Mais ça reste à inventer. Peut être qu'il faudrait confier ça au scientifiques et aux poètes, étant donné que les militaires, les économistes, et les politiciens ont échoués.
Crois tu que l'informatique puisse sauver le monde ?
Non c'est juste un outil. Mais cela va permettre de créer des zones de communications non contrôlées par les gouvernements et toutes les censures. Cela va créer des villages planétaires autours de pôles d'intérêt communs. C'est déjà un sacré outil pour changer le monde non ?
"Les Thanatonautes", c'est ton livre oublié, partout tu en parle avec une certaine nostalgie.
A sa sortie des Thanatonautes on a fait le grand chelem : zéro article, zéro émission radio, zéro émission télé. Peut être le titre était trop « étrange » (il vient de thanatos la mort et nautis explorateur). Il n'y a que les lecteurs les plus accros des fourmis qui ont découvert ce livre. C'est mon bouquin en tout cas le plus « audacieux ». Décrire ce qui nous arrive après notre trépas et décrire le continent des morts comme un nouveau continent à coloniser ca ne pouvait pas passer facilement auprès des « cul-cul la praline ».
Que penses tu de ce site informatique?
Vous voulez vraiment que je vous le dise ?
Oui !
Votre site est excellent. Ce n'est qu'un début. Le plus dur est devant. Soyez exigeant. Demandez à tous les connectés de vous aider à le faire évoluer.
Interview