05.05.2021
Neuromythes : l’effet Mozart
source: lejournal.cnrs.fr

En 1993 des chercheurs américains publient dans la très prestigieuse revue scientifique Nature, une étude qui semble lier écoute de la musique classique avec le quotient intellectuel* (1). En réalité, les résultats sont bien plus complexes tout comme les conditions et l'interprétation de ces travaux.

Dans leurs travaux, Frances H. Rauscher, Gordon L. Shaw et Katherine N. Ky, de l'université de Californie ont fait passer une expérience assez simple à un peu plus d'une trentaine de volontaires. L'expérience se composait de deux phases. Dans un premier temps, les participants étaient répartis en trois groupes distincts, chacun avec des conditions de préparation différentes pendant 10 minutes avant le début de la tâche. Le premier groupe passait 10 minutes dans le silence, le deuxième groupe passait 10 minutes à faire des exercices de relaxation, et le troisième groupe passait, lui, 10 minutes à écouter la sonate pour deux pianos en ré majeur de Wolfgang Amadeus Mozart. A la suite de cette période de préparation, tous les participants passaient à la deuxième phase de l'expérience. Dans cette deuxième partie, les participants étaient soumis à une succession de tâches de résolution spatiale standard utilisées dans l'évaluation du quotient intellectuel testé par l'échelle d'intelligence Stanford-Binet* (2).

Et les résultats sont spectaculaires ! Les participants ayant écouté de la musique classique avant de réaliser les tests, présentent des performances aux tests améliorées et des scores de QI augmentés de près de 8 à 9 points, contrairement aux participants n'ayant pas écouté de musique classique.
Mais ces résultats impressionnants cachent en réalité de sérieux problèmes méthodologiques portant notamment sur le nombre trop faible de participants et une reproductibilité quasiment nulle de ces résultats par d'autres chercheurs dans d'autres laboratoires que celui dans lequel ont été conduits les travaux initiaux (3).

Malgré ces limites de fiabilité, le lien unissant l'écoute de musique classique et l'intelligence reste profondément ancré dans la société. Ce neuromythe - car c'est bien d'une fausse croyance dont il s'agit - est appelé l'effet Mozart et je vous invite à creuser avec moi ce sujet dans le podcast qui suit?


L'échelle d'intelligence Stanford-Binet est un test servant à quantifier le quotient intellectuel. Ce test mesure cinq facteurs : la connaissance, le raisonnement quantitatif, le traitement visuo-spatial, la mémoire de travail et le raisonnement fluide.

Le quotient intellectuel (QI) est le résultat d'un test psychométrique (i.e. effectué par un psychologue) vise à fournir une évaluation quantitative standardisée de l'intelligence humaine. En réalité, le QI n'est qu'une mesure partielle de l'intelligence qui permet uniquement de tester une partie des aptitudes d'un individu. Car, bien que la définition d'intelligence ne fasse pas de consensus, il semblerait que celle-ci englobe une multitude de capacités et d'aptitudes d'un individu. Multitude de capacités et d'aptitudes qu'il est difficile de totalement cerner et quantifier avec un seul test. La notion même de QI est assez critiquable et critiquée.

Pour aller plus loin:

Bibliographie
(1) Rauscher, F. H., Shaw, G. L., & Ky, C. N. (1993). Music and spatial task performance. Nature 365: 611
(2) Thorndike, R. L., Hagen, E. P. & Sattler, J. M. The Stanford-Binet Scale of Intelligence. Riverside, Chicago, 1986.
(3) McCutcheon L.E. (2000). Another failure to generalize the Mozart effect. Psychological reports, 87 (1): 325-330.

Christophe Rodo · La Tête Dans Le Cerveau #10 - L'effet Mozart


QI, effet Mozart, neuromythe


05.05.2021
Des "gènes zombies" s'activent dans le cerveau après la mort
source: huffingtonpost.fr

CERVEAU - C'est une découverte qui paraît sortir tout droit d'un film de morts- vivants. Après la mort, certaines cellules du cerveau, loin de dépérir, deviennent au contraire particulièrement actives, révèle une étude de l'Université Illinois Chicago (UIC) publiée le 23 mars dans la revue Scientific Reports.

Les chercheurs de l'UIC ont collecté des tissus cérébraux lors d'opérations de routine du cerveau pour simuler les conditions d'un décès. L'objectif: étudier l'expression génique, c'est à dire l'activité des gènes de nos cellules, dans le cerveau après la mort. Et ils ont trouvé que certains gènes étaient encore plus actifs post-mortem.

Ces ?gènes zombies? comme les surnomment les scientifiques, sont spécifiques à un type particulier de cellules, les cellules inflammatoires ou gliales. Les chercheurs ont constaté que les cellules gliales développaient leurs appendices plusieurs heures après la mort.

Mais pas de panique, ce phénomène est parfaitement normal. ?Le fait que les cellules gliales se développent n'est pas trop surprenant étant donné que leur travail est d'essayer de maîtriser les dégâts à la suite par exemple d'une attaque cérébrale? explique le docteur Jeffrey Loeb, co-auteur de l'étude.


Activité cellulaire post-mortem

Ce qui est significatif, révèle Loeb, ce sont les implications de cette découverte pour la recherche. La plupart des études qui utilisent des tissus cérébraux post- mortem pour trouver des traitements - par exemple pour la schizophrénie ou la maladie d'Alzheimer - ne tiennent pas compte de l'activité post-mortem des cellules. ?Elles présupposent que tout ce qui est dans le cerveau s'arrête une fois que le coeur cesse de battre, mais ce n'est pas le cas?, explique le chercheur.

Les chercheurs ont essayé de quantifier l'activité génique post-mortem en simulant les conditions d'un décès pendant 24 heures sur des tissus cérébraux laissés à température ambiante. À intervalles réguliers, les scientifiques ont analysé l'expression génique des cellules.

Ils ont alors trouvé qu'environ 80% des gènes analysés restaient stables pendant 24 heures. Il s'agissait souvent des gènes dit domestiques qui assurent les fonctions indispensables à la survie des cellules. Ces gènes sont utilisés dans les études pour mesurer la qualité des tissus cérébraux.

Les chercheurs ont aussi constaté qu'un autre groupe de gènes, présents dans les neurones pour assurer des fonctions du cerveau humain comme la mémoire ou le raisonnement, se dégradait très rapidement dans les heures suivant le décès. Ce sont des gènes particulièrement étudiés dans la recherche pour la schizophrénie ou la maladie d'Alzheimer.

Enfin, les auteurs de l'étude ont constaté qu'un troisième groupe de gènes, les fameux ?gènes zombies? voyait donc son activité augmenter au moment même où les gènes neuraux voyaient la leur diminuer.

En conclusion de son étude, le docteur Loeb recommande aux chercheurs de prendre en compte ces changements géniques dans leurs recherche en étudiant les tissus cérébraux le plus rapidement possible après le décès pour réduire l'impact de ces changements post-mortem.




cellules, zombie


05.05.2021
La peinture «la plus blanche au monde» serait plus efficace qu'un climatiseur
source: slate.fr

Cette nouvelle substance réfléchit jusqu'à 98,1% de la lumière du soleil.

Une bonne nouvelle pour la planète. Des scientifiques de l'université Purdue, dans l'Indiana aux États-Unis, ont mis au point la peinture la plus blanche qui existe, selon eux, pour lutter contre le réchauffement climatique, indique un article du quotidien britannique The Independent. Cette nouvelle substance est composée d'une forte concentration de sulfate de baryum, utilisé pour rendre le papier photo et les cosmétiques blancs.

Les chercheurs affirment que cette peinture réfléchit jusqu'à 98,1% de la lumière du soleil, contre 95,5% après leur dernière tentative il y a six mois. Lors des essais sur le terrain, ils ont également constaté que la peinture reste à plus de 4,5°C en-dessous de la température ambiante ou atteint une puissance de refroidissement moyenne de 117 W/m2, peut-on lire dans l'étude. Actuellement, les peintures blanches classiques ne reflètent que 80 à 90% de la lumière du soleil et ne peuvent pas rendre les surfaces plus fraîches que leur environnement, précisent les scientifiques.

«Nous estimons qu'il suffirait de peindre 1% de la surface de la Terre avec cette peinture ?peut-être une zone où personne ne vit et qui est couverte de rochers? pour aider à lutter contre le changement climatique», affirme Xiulin Ruan, professeur d'ingénierie mécanique à l'université de Purdue, à la BBC.
Plus efficace que les climatiseurs

Les scientifiques expliquent ce résultat par le fait que les particules de sulfate de baryum sont de tailles différentes, ce qui signifie qu'elles peuvent couvrir une plus grande partie du spectre lumineux. «Nous avons examiné divers produits commerciaux, essentiellement tout ce qui est blanc», explique Xiangyu Li, chercheur postdoctoral au MIT, l'Institut de technologie du Massachusetts, qui a également travaillé sur le projet. «Nous avons découvert qu'en utilisant le sulfate de baryum, vous pouvez théoriquement rendre les choses vraiment, vraiment réfléchissantes, ce qui signifie qu'elles sont vraiment, vraiment blanches.»

Cette peinture ultra-blanche pourrait également permettre d'économiser de l'énergie. En effet, qui dit réchauffement de la planète dit utilisation accrue de systèmes de climatisation. En 2018, les climatiseurs et ventilateurs électriques représentaient d'ailleurs près de 10% de la consommation mondiale d'électricité. Un chiffre qui devrait atteindre les 40% en 2050, selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie.

«Si vous utilisez cette peinture pour couvrir une surface de toit d'environ 1.000 pieds carré [presque 93 mètres carré, ndlr], nous estimons que vous pourriez obtenir une puissance de refroidissement de 10 kW. C'est plus puissant que les climatiseurs centraux utilisés par la plupart des maisons», affirme Xiulin Ruan.

Les chercheurs travaillent désormais avec une entreprise afin de produire et vendre cette peinture. Le coût devrait être similaire à celui des peintures blanches actuellement disponibles.


Peinture blanche, climatisation, refroidissement


05.05.2021
La synesthésie, une particularité neurologique connue depuis plusieurs siècles
source: sante.lefigaro.fr

Il y a toujours eu des personnes capables d'associer automatiquement des couleurs à des sons, des lettres ou des chiffres. Mais les premiers cas documentés remontent au début des années 1800.

Des textes de la Perse Antique rapportent déjà des correspondances entre le son et les couleurs mais c'est au début du XIXe siècle que les synesthésies gagnent une certaine visibilité. Le Dr Sachs, en 1812, est le premier à publier une étude sur le cas de deux albinos (lui-même et sa soeur) pour qui la musique et certaines séquences évoquaient des couleurs. Le cas du Dr Sachs a lancé les premiers chercheurs sur la piste de la déficience visuelle, abandonnée depuis: son albinisme est responsable de ce comportement visuel alors considéré comme aberrant.

À la fin du XIXe siècle, alors que le romantisme favorise l'ésotérisme, alors même que de nombreuses hypothèses sur le fonctionnement du cerveau émergent, les synesthésies apparaissent comme une explication pour de nombreux phénomènes comme les «auras» des médiums. Certains synesthètes associent en effet des couleurs aux personnes de leur entourage mais parfois également aux émotions qu'elles projettent. La science éclaire ainsi peu à peu de sa logique les ténèbres de l'esprit humain même si, dans ce cas précis, la lumière est encore un peu pâle.

S'il est difficile de «montrer» à un non-synesthète ce que ressentent les synesthètes, il est possible d'expliquer comment ce phénomène n'est pas si éloigné du fonctionnement de la majorité. Lorsqu'on leur pose la question, la plupart des personnes associeront un son aigu à la sensation de «petit» et un son grave à la sensation de «grand».

Du point de vue de l'évolution, cette association repose sans doute sur le fait que les objets, personnes, animaux de petite taille produisent effectivement des sons aigus. Pas étonnant que, pour apprendre s'il faut se méfier d'un ours ou d'une souris qui pousse un cri derrière soi, l'homme ait acquis la capacité à établir un lien entre ces deux expériences avant même de se retourner!

De même, il est fréquent d'être trompé par l'odeur d'un vin chargé d'arômes de fruits bien mûrs et de le croire sucré alors même qu'il ne l'est pas parce que, chaque fois que l'on a croqué dans un fruit mûr, il était sucré. Les circuits neurologiques qui établissent ces associations sont liés à l'apprentissage et à la mémoire, ainsi qu'aux circuits émotionnels.

Pour aller plus loin: https://synestheorie.fr/actualites/

Voir aussi:
https://www.rtl.fr/actu/bien-etre/qu-est-ce-que-la-synesthesie-fusion-ou-confusion-des-sens-7900027968



synesthésie, association, couleur, son


05.05.2021
L'eye-traking, un danger pour les libertés?
source: sciencepost.fr

Une étude allemande parue l'année dernière en pleine ascension de l'épidémie de Covid-19 est passée assez inaperçue. Et pourtant, elle s'intéressait à l'eye-tracking, à savoir l'ensemble des techniques permettant d'enregistrer les mouvements oculaires. Utilisées dans la recherche, ces mêmes techniques intéressent également beaucoup les publicitaires.

L'eye-tracking récolte de nombreuses données

L'oculométrie (ou eye-tracking) est le nom scientifique que l'on donne aux technologies de suivi du mouvement oculaire. De plus en plus populaire dans la recherche, l'eye-tracking est également plébiscité dans la réalité virtuelle et la réalité augmentée. Parfois, on retrouve également cette technologie dans d'autres domaines. En 2018, des chercheurs ont réussi à contrôler un drone avec leurs yeux et en 2015, un artiste parvenait à matérialiser des formes sur un ordinateur.

Seulement, voilà, l'eye-tracking enregistre en réalité beaucoup d'informations. C'est en tout cas un point sur lequel insiste une étude parue en mars 2020 dans Privacy and Identity Management. Data for Better Living: AI and Privacy. Les scientifiques allemands à l'origine de ces recherches affirment en effet que cette technologie parvient à récolter des informations sur l'identité biométrique de l'utilisateur.

Ces informations concernent l'âge, le genre, le poids, l'appartenance ethnique, la personnalité, les intérêts, les habitudes de consommation en matière de drogues ou encore l'état émotionnel et les préférences sexuelles. Les chercheurs indiquent également que l'eye-tracking pourrait révéler certains troubles comme l'autisme, les maladies de Parkinson ou d'Alzheimer, la schizophrénie ou encore les troubles obsessionnels compulsifs (TOC).

Des risques pour la vie privée

Cette conclusion peut effrayer, mais elle s'explique simplement. Les auteurs de l'étude indiquent que l'eye-tracking ne capture pas seulement l'emplacement du regard sous forme de coordonnées. Elle enregistre également la durée des fixations, les saccades, mais aussi la vitesse et l'accélération des mouvements des yeux. Elle est également capable d'observer la dilatation des pupilles. Or, cela peut être un indicateur d'excitation sexuelle, des effets de drogues, de peur ou encore de dommages au cerveau.

L'eye-tracking peut en outre savoir si les yeux sont rouges, larmoyants ou secs. Elle peut aussi analyser la couleur de l'iris ou encore relever les expressions faciales, les mouvements des sourcils et la présence de rides. Ces caractéristiques peuvent servir à identifier un individu et selon les chercheurs, une simple caméra de smartphone pourrait suffire. Plus encore, cette technologie permet d'avoir des indications sur la manière dont les personnes réfléchissent et sur leur intelligence ou encore leurs tendances à l'anxiété et l'agressivité.

Si l'eye-tracking promet de nombreuses avancées technologiques, les publicitaires y portent également grand intérêt. Les scientifiques allemands évoquent donc des risques pour la vie privée, actuellement en partie couverte par Le Règlement général sur la protection des données (RGPD) en Europe. Toutefois, ces chercheurs estiment qu'un nouveau cadre réglementaire devra être mis en place afin de protéger pleinement les citoyens face aux potentiels abus.


yeux, occulométrie, eye-traking


05.05.2021
Un fossile vieux d’un milliard d’années
source: journaldugeek.com

C'est une découverte majeure et pourtant microscopique qui a été réalisée en Écosse : des chercheurs ont mis la main sur le fossile d'un organisme primitif vieux d'un milliard d'années, qui pourrait nous renseigner davantage sur les premières formes de vie sur notre planète.

Le Loch Torridon, situé dans les Northern Highlands écossaises, contient des sédiments abritant de nombreux microfossiles dont certains remontent à plusieurs centaines de millions d'années. Mais la découverte faite par des équipes des universités de Sheffield et du Boston College est exceptionnelle : non seulement le fossile retrouvé dans le Loch remonte à un milliard d'années, mais surtout il pourrait être le témoin d'un moment décisif dans l'histoire de la vie sur Terre.

Structure multicellulaire complexe

Bicellum Brasieri, c'est le nom donné à l'organisme, comprend deux types de cellules distincts qui présentent des mouvements morphogéniques certes simples, mais révélateurs : c'est « le premier pas vers une structure multicellulaire complexe », s'enthousiasment les chercheurs. « C'est quelque chose qui n'a jamais été décrit auparavant dans les archives fossiles », poursuivent-ils.

Cet organisme, qui a évolué en eau douce, semble bel et bien être à la jonction de deux formes de vie : unicellulaire et multicellulaires. Autrement dit, Bicellum Brasieri appartient à une des grandes familles possédant une forme de multicellularité complexe, dont les animaux? et l'homme.

La découverte jette une nouvelle lumière sur les origines de la multicellularité complexe et l'origine des animaux, qui sont considérés comme deux des événements les plus importants de l'histoire de la vie sur notre planète, indique les chercheurs. Ces derniers poursuivent leurs travaux pour trouver d'autres pépites du même genre, et peut-être parviendront-ils à percer le grand mystère de la vie.


fossile, cellule


30.04.2021
Le "Mayflower 400", premier bateau intelligent
source: lexpress.fr

Capable de prendre ses propres décisions et de naviguer en totale autonomie, ce petit trimaran de 15 mètres de long et 9 tonnes, couvert de panneaux solaires, se prépare à traverser l'océan Atlantique tout seul. Il pourra étudier l'environnement en analysant la présence de plastique dans l'eau ou traquant les mammifères marins.

L'océan "est la force la plus puissante de la planète qui régule notre climat", explique à l'AFP Brett Phaneuf, fondateur de l'association ProMare et architecte du projet. Mais plus de 80% des océans restent inexplorés, en raison de leur immensité et des dangers encourus.

"La mer est un environnement impitoyable, donc avoir un bateau sans personne à bord, cela permet vraiment aux scientifiques d'élargir la zone d'étude", souligne Rosie Lickorish, spécialiste des technologies émergentes chez IBM, l'un des partenaires qui ont rejoint le projet depuis sa naissance il y a quatre ans.

Lorsque l'idée a émergé, "d'autres fournisseurs de technologie ont commencé à nous aider", raconte Brett Phaneuf, ainsi que plusieurs "centaines" de personnes de l'Inde aux États-Unis, en passant par le Japon ou la Suisse.

Sans cet "effort mondial", le projet "aurait coûté des dizaines de millions" de dollars au lieu d'"un peu moins d'un million de dollars" investis au final par ProMare, qui mettra gratuitement à disposition les informations récoltées.

Le grand départ vers les Etats-Unis est prévu aux alentours du 15 mai, en fonction de la météo et de l'autorisation pour l'instant incertaine des autorités britanniques.

Le bateau devrait mettre environ trois semaines pour atteindre un autre Plymouth, dans le Massachusetts, reproduisant la traversée du "Mayflower" originel il y a plus de 400 ans, en 1620, lorsqu'une centaine de "pèlerins", des dissidents religieux anglais, étaient partis pour le Nouveau monde.

Mais pour ce futur voyage, qui a été retardé par la pandémie, "personne ne tombera malade" et "on pourra prendre tout le temps qu'on veut pour les expériences scientifiques", précise M. Phaneuf sur le port anglais.

A ses côtés, assis sur les quais, trois informaticiens contrôlent les équipements depuis leurs ordinateurs tandis qu'une étudiante ingénieure de 21 ans, Meirwen Jenking-Rees, vérifie les moteurs avant un entraînement.

- "Penser" seul -

La construction du trimaran, entièrement robotisé, du gouvernail au groupe électrogène diesel qui complète l'énergie solaire, a pris un an.

Le développement de son "capitaine virtuel", une intelligence artificielle qui a commencé par apprendre à identifier les obstacles maritimes en analysant des milliers de photographies, a pris encore plus de temps.

Les programmeurs ont également appris au "Mayflower 400" à éviter les collisions.

Forte de ces connaissances, l'embarcation est partie en mer pour un "apprentissage supervisé". "On peut lui dire quelles sont ses bonnes et ses mauvaises actions, ce qui est dangereux ou non", explique Ollie Thompson, ingénieur en robotique.


Puis "on passe au stade où le bateau est capable de se corriger lui-même", c'est-à-dire de "penser" grâce à un système informatique qui simule la manière dont un cerveau humain analyse les informations.

"Il continue d'apprendre par lui-même", en utilisant ses "yeux", un système sophistiqué de six caméras, et ses "oreilles", c'est-à-dire son radar, ajoute M. Thompson.

Cependant, en raison des règlementations sur la navigation sans personne à bord, qui est inédite, le "Mayflower 400" n'a pas encore pu "sortir sur une mer agitée, avec de grosses vagues, du vent, de la pluie", soit le "pire scénario", celui d'une violente tempête, regrette Meirwen Jenking-Rees.

A la place, le trimaran s'est entraîné à affronter des vagues de 50 mètres à l'aide d'un simulateur.

Il utilisera son intelligence artificielle pour mener des expériences scientifiques, explique Rosie Lickorish. Il a par exemple "été entraîné à l'aide de milliers d'heures d'enregistrement audio (...) à détecter les mammifères marins, les reconnaître et nous apprendre des choses sur la répartition de leurs populations".

Analyser la composition chimique de l'eau, mesurer le niveau de la mer et prélever des échantillons à la recherche de microplastiques figurent parmi ses autres missions, une collecte de données similaire à celle que font des robots dans l'espace depuis des décennies.

Malgré son autonomie totale, l'équipe surveillera le bateau 24 heures sur 24 depuis l'Angleterre, prête à intervenir à distance en cas de danger.


Intelligence artificielle, bâteau, automatique


29.04.2021
Xenobot, le premier robot conçu à partir de cellules vivantes
source: lci.fr

Baptisé "xenobot", ce minuscule organisme a été conçu artificiellement via un programme informatique, dans un laboratoire aux Etats-Unis. A en croire les scientifiques, il pourrait notamment servir à transporter des médicaments en voyageant à l'intérieur du corps humain.

Les robots seront-ils conçus à l'avenir à partir d'animaux ? Moitié machine, moitié organisme vivant, cette drôle de bestiole est un "exobot". Un quoi ? Un exobot. Autrement dit, le premier robot conçu biologiquement par ordinateur à partir de cellules vivantes, dans un laboratoire aux Etats-Unis. Son nom, cette créature, mesurant moins d'un millimètre, le doit à une grenouille africaine à griffes, la Xenopus laevis, dont sont issues les cellules souches ayant servi à façonner cette "machine vivante".

"Ce sont de nouvelles formes de vie", résume Joshua Bongard, informaticien expert en robotique à l'Université du Vermont et co-auteur de l'étude, dans un communiqué de presse. "Ce n'est ni un robot conventionnel ni une espèce animale connue", poursuit le scientifique. Il s'agit d'une nouvelle classe d'artefact : un organisme à la fois vivant et programmable." Pour l'instant, il sait marcher et nager, déplacer des objets. Il peut, en outre, travailler en équipe.

i leur durée de vie peut atteindre plusieurs semaines, les xenobots sont incapables de se reproduire. En revanche, ils sont en mesure de se régénérer. Ils possèdent en effet la capacité de pouvoir survivre sans nutriments supplémentaires pendant des jours, voire des semaines. Cela les rend particulièrement adaptés pour l'administration de médicaments, soulignent les chercheurs des université du Vermont et de Tufts, dont les travaux ont été publiés lundi 13 janvier dans la revue l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS).

Plus concrètement, ces robots vivants pourraient servir pour détecter des matériaux radioactifs, récupérer les microplastiques présents dans les océans ou encore encore voyager à l'intérieur du corps humain pour nettoyer les artères, par exemple. Au cours des tests en laboratoire, certains xenobots possédaient d'ailleurs un trou au centre, de quoi leur permettre de transporter des molécules et les administrer localement sans avoir besoin de recourir à une intervention chirurgicale, souligne l'équipe de scientifiques.


Pour façonner ces machines vivantes, les scientifiques ont utilisé le superordinateur Deep Green de l'Université du Vermont. Comme l'explique L'Express, "les scientifiques ont utilisé un algorithme dit évolutionniste - inspiré de la théorie de l'évolution - qui permet de simuler des milliers de modèles candidats à une nouvelle forme de vie, avec pour contrainte de respecter les règles biophysiques d'une cellule de grenouille. Pendant des mois, ce programme informatique a assemblé numériquement des centaines de cellules de grenouilles pour créer une multitude de corps formés différemment."

L'objectif, pour cette partie de l'expérience, était de modéliser l'organisme le plus efficace pour réaliser une tâche bien déterminée. Après plus d'une centaine de tentatives, les modèles les plus aboutis ont été envoyés à des biologistes de l'université de Tufts, dans le Massachusetts. Ces derniers ont utilisé des cellules souches de grenouilles, puis un micro-chirurgien les a façonnées en se servant de pinces microscopiques et d'électrodes afin d'obtenir la forme que le programme informatique dopé à l'intelligence artificielle avait estimé être la meilleure.

https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/la-methode-scientifique-emission-du-mercredi-28-avril-2021


Xenobot, robot, biologique


27.04.2021
Comment un gène a-t-il pu “sauter” d’une plante à un insecte ?
source: sciencepost.fr

Des chercheurs de l'Académie des sciences agricoles de Chine ont mené une étude publiée dans la revue Cell le 1er avril 2021. L'objectif?? Comprendre comment l'aleurode du tabac est capable d'échapper au mécanisme de défense des plantes afin de leur transmettre de nombreux virus pathogènes. Or, leur découverte est surprenante et constitue une grande première.

Les scientifiques ont tout d'abord séquencé le génome de l'aleurode du tabac. Ils y ont trouvé un gène inconnu jusqu'à aujourd'hui : BtPMaT1. Or, ce gène code pour une protéine dont la fonction est de neutraliser les glycosides phénoliques, des métabolites toxiques pour les insectes herbivores. Surpris, les chercheurs ont tenté de comprendre d'où pouvait venir ce gène encore jamais observé chez un insecte. Les scientifiques chinois ont finalement retrouvé des gènes similaires à BtPMaT1, mais seulement chez des plantes, des champignons ainsi que des bactéries.

Des plantes OGM ciblant l'aleurode du tabac??

Ted Turlings, écologiste à l'Université de Neuchâtel (Suisse), a également participé aux travaux. L'intéressé a évoqué dans un article paru dans Nature la probabilité qu'un virus présent dans une plante ait intégré le gène dans son génome, puis qu'un aleurode ait mangé cette plante infectée. Ensuite, le virus a transféré le gène au génome de l'insecte. Ce transfert de gène se serait produit il y a entre 35 et 80 millions d'années au moment de la séparation de l'aleurode du tabac des autres aleurodes n'ayant pas le fameux gène. Pour les meneurs de l'étude, il s'agit là du tout premier transfert horizontal de gènes observé entre une plante et un insecte.

En quelque sorte, l'aleurode du tabac s'est approprié la stratégie de combat de ses adversaires pour y résister. Afin de vérifier leur hypothèse, les scientifiques ont désactivé le gène en modifiant génétiquement des plants de tomates. Le but?? Faire en sorte que ces plants produisent un petit bout d'ARN interférant avec le gène. Lorsque les aleurodes se sont nourris de ces plantes, leur mortalité était plus élevée. Ceci suggère qu'il est possible d'utiliser des plantes OGM ciblant cette mouche blanche et pourquoi pas, d'autres phytoravageurs.


gène, plante, insecte


27.04.2021
Des scientifiques créent les premiers embryons moitié singe, moitié humain
source: msn.com


C'est une première mondiale digne de la science-fiction : une équipe de chercheurs internationaux est parvenue à cultiver des embryons de singes contenant des cellules humaines.

Les scientifiques ont injecté 25 cellules-souches humaines dans 132 embryons de singes âgés de six jours. Après dix jours, 103 embryons hybrides se sont formés. Certains de ces embryons hybrides n'ont vécu que trois jours en laboratoire. D'autres ont été cultivés durant 19 jours avant d'être détruits.

Aux yeux du professeur de génétique Juan Carlos Izpisua Belmonte, qui a dirigé l'étude, ces embryons chimères (où deux types de cellules sont mélangées, ndlr.) représentent une avancée conséquente pour la recherche biomédicale.

« La transplantation d'organes est l'un des plus grands défis de la médecine. La demande est bien plus importante que l'offre », explique-t-il à NPR. L'objectif de cette expérience était donc d'étudier de nouvelles possibilités de créer, à partir des animaux, des organes destinés à être greffés chez l'être humain.

Des questions éthiques

« Notre objectif n'est pas de générer un nouvel organisme, ni un monstre. Nous ne faisons rien de tel. Nous essayons de comprendre comment les cellules de différents organismes communiquent entre elles », ajoute le chercheur. « Ces connaissances nous permettront de repenser les voies qui permettent un bon développement des cellules humaines chez les autres animaux. »

Si cette expérience peut effectivement représenter une avancée importante dans la recherche sur les cellules souches, elle soulève également des enjeux éthiques importants et relance le débat sur les manipulations génétiques.

Voir aussi:




singe, embryon, humain, génétique


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 16.09.2023 - 06h34
 23.04.2021 - 17h30
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